mardi 25 septembre 2007 par Le Matin d'Abidjan

Inéfficaces jusqu'à leur sortie de la campagne africaine, les Mimosas ont retrouvé leurs couleurs pour remporter une précieuse victoire lors du classique du dimanche dernier.

Ils ont bien des raisons d'avoir le triomphe modeste. Me Roger Ouégnin et Patrick Liewig, instruits des nombreux retournements de situation intervenus dans l'édition 2007 de la Ligue 1, n'entendent pas s'emballer après la victoire sur l'éternel rival dimanche dernier (2-0). Mais ils ne devraient pas être fiers aussi de la production de leurs protégés lors du classique. Et aussi de leur réaction face au concurrent direct pour le titre. Certes, ce n'était pas le jogo bonito dimanche dernier face à l'éternel rival, mais ça été la réaction attendue. Kouakou Bernard et ses camarades ont joué juste et fait ce que l'on attendait d'eux. Dimanche dernier, ils ont simplement retrouvé les vertus indispensables pour s'imposer au grand rival. Les Jaune et Noir ont ainsi retrouvé leur jeu et fait l'unanimité quant à leur suprématie sur le plan national. La première de ces vertus a été cette envie affichée, dès les minutes initiales, de l'emporter. Les ''Enfants'' comme les surnomme affectueusement le peuple jaune et noir, se sont enfin souvenus que pour gagner, il fallait se faire plaisir. Et dès le coup d'envoi, on a senti chez Kouamatien, N'Gossan et autres Sédé Marc, cette envie de ''s'amuser'' comme au bon vieux temps face à l'éternel rival. C'est donc cette bonne humeur, à la limite de l'insouciance, qui va libérer psychologiquement les jeunes pousses mimosas qui dès lors sont devenus irrésistibles. En pleine confiance, elles ont réussi tout ce qu'entreprenaient. Comme quand Sédé Marc, replié au milieu, va se payer trois adversaires à la lisière de la ligne de touche. Lui qui avait pour habitude de réussir au forceps, a ajouté beaucoup de finesse et de ruse à son potentiel dimanche dernier. Que dire de cette reprise osée de la nouvelle coqueluche, N'Gossan Antoine, sur un centre au cordon tout aussi parfait de Gooré Dacosta à la 17è ? Simplement qu'elle était l'expression d'une confiance en soi mais aussi du potentiel technique intrinsèque de la classe biberon des Mimosas. Une denrée rare en face où à l'exception de Barrou Babou, on a noté aucune trace de génie. Dimanche dernier, c'est en associant leur talent à l'envie de gagner ainsi qu'en la confiance en soi, que les Mimosas ont fait la différence. La seconde vertu, c'est incontestablement la grande solidarité entre joueurs mais aussi entre les lignes de jeu. Alors qu'on le croyait à jamais disloqué, on a retrouvé avec plaisir le bloc-équipe Mimosas. Sa bonne structuration a donné du mouvement et du rythme au jeu mimosas. Ce qui a énormément gêné l'adversaire plus qu'apathique. Défendant et attaquant ensemble, les Jaune et Noir ont permis aux lignes de se resserrer avec en point d'orgue, une pression insoutenable sur le porteur de la balle qui a été payante. Annihilant notamment les initiatives d'un Babou Barrou très dangereux, balle au pied. Troisième vertu enfin, la culture tactique des Jaune et Noir. Alors qu'on était étonné de voir Dosso Mamadou exécuter un coup-franc bien placé pour un gaucher, ce n'était pas le cas chez les Mimosas. Aucun geste n'était de trop et chacun s'en est tenu à l'application stricte des consignes. Inspirateur du jeu Mimosas, Koné Kouamatien a fait ce qu'il faut. Accélérant le jeu quand il le fallait et posant le pied sur la balle quand il s'est agi de calmer les ardeurs adverses. Que dire de la variété dans le jeu ? Tantôt sur les côtés, tantôt dans l'axe, les Mimosas ont été entreprenants sur toute la ligne d'attaque. Un rythme infernal qui aura fini par avoir raison d'une défense oyé qui aura plutôt fait usage de la manière forte. Une attitude qui n'a fait que galvaniser un peu plus des garçons qui oseront davantage. Convaincus qu'il y avait de larges failles à exploiter en face.

Patrice BEKET
patrice_beket@yahoo.fr

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