La Secrétaire nationale à la Solidarité du Rassemblement des républicains appelle à la mobilisation autour de la tournée qu'entreprend, dès ce jeudi, le Président Alassane Dramane Ouattara.
Le Patriote : Les 27 et 29 septembre prochains, le président du RDR, Alassane Dramane Ouattara, sera à Abobo et à Anyama pour rendre hommage aux martyrs et victimes de son parti dans ces localités. Qu'est-ce qui explique le choix de ces deux communes?
Anne Oulotto : C'est plutôt une série de tournées que va entreprendre le président Alassane Dramane Ouattara dans le District d'Abidjan, dans lequel se trouvent les communes d'Abobo et d'Anyama. Cette tournée commence par Abobo du fait que cette commune, on peut le dire, est celle qui a le plus grand nombre de victimes et de militants tués au sein du parti de M. Ouattara. Abobo est la commune où le plus grand nombre de militants a subi les exactions et autres barbaries policières de tous ordres. C'est là-bas qu'il y a eu beaucoup d'humiliations et de graves violations des droits de l'Homme. C'est là-bas qu'il y a eu beaucoup d'enlèvements et de tuerie de nos militants. C'est pour tout cela que nous avons choisi Abobo comme lieu de départ pour cette tournée. C'est donc un symbole. Et du point de vue de nos statistiques, après Abobo vient la commune d'Anyama. Après Anyama, viennent les communes de Yopougon, Koumassi et Adjamé. C'est donc dans cet ordre que le choix des tournées a été établi.
L.P. : Pourquoi une tournée maintenant, quand on sait qu'il y a très longtemps que les victimes attendaient cette rencontre avec le président Ouattara ?
A.O. : C'est le moment le plus approprié. Egalement, depuis bien des années, à chaque étape de la lutte, depuis 1994 jusqu'à aujourd'hui, le parti a fait face à de nombreuses exactions et tracasseries. Le président Alassane Ouattara était lui-même la cible de tous ces régimes qui se sont succédés. A un moment donné, toute la direction du parti s'est retrouvée en exil. Alors, c'était vraiment difficile de trouver un temps de rencontre entre le président et les victimes. Et n'oublions pas que les victimes, elles-mêmes, étaient des cibles, des personnes qui étaient traquées à tout moment. C'était difficile. Et pourtant, des dispositions avaient été prises pour l'encadrement de ces victimes, pour les cérémonies d'enterrement et autres. Beaucoup a été fait. Mais, pour le parti, en raison de ce que je viens de vous dire, c'était difficile. Objectivement, il était difficile d'organiser une telle rencontre. Aujourd'hui que la situation est de plus en plus stable, aujourd'hui que nous avons terminé la procédure de recensement des victimes sur le terrain, aujourd'hui que nous avons pu identifier véritablement les victimes, nous pouvons maintenant matérialiser cette rencontre entre le président et ces victimes.
L.P. : Peut-on savoir les lieux exacts des cérémonies d'Abobo et d'Anyama ?
A.O. : A Abobo, ce sera dans la cour de la mairie. Et à Anyama, ce sera au stade municipal.
L.P. : Un aperçu du programme des visites
A.O. : En ce qui concerne l'étape d'Abobo, elle aura un accent particulier. Parce que le 27 septembre correspond au jour anniversaire de notre parti. Ce sera donc un double événement. En ce sens que le 27 septembre, c'est "la journée Djéni Kobina", en souvenir de notre premier Secrétaire général. Ce sera aussi la journée d'hommage à toutes les victimes et martyrs du RDR. C'est donc un double événement. Ce sera une journée de reconnaissance et du souvenir. On aura certainement droit à des témoignages et à des discours de la part des victimes. Et surtout de la part des responsables que nous sommes, pour faire l'état technique de la situation des victimes, dans chaque commune, dont celle d'Abobo. Ce sera aussi l'occasion de rappeler les difficultés, les exactions et les graves violations des droits de l'Homme dont ont été victimes nos militants. Ce sera un moment très fort de communion et d'échanges entre le président et ces victimes.
L.P. : Du point de vue de la logistique, peut-on avoir une estimation de ce qui est déjà fait ou qui sera fait ?
A.O. : Cela dépend de la capacité de mobilisation des camarades d'Abobo. Nous leur disons que le président arrive. Il vient rencontrer les victimes. C'est une première. C'est un événement important. Le président arrive chez eux le jour même de l'anniversaire du parti, qui est un autre événement important. Je pense que tous les militants d'Abobo seront là. Il y aura donc du monde. Et nous les exhortons d'ailleurs à réserver un accueil chaleureux. Les victimes également seront là. Les familles des victimes tuées seront effectivement présentes. Je ne saurais quantifier tout cela, mais je sais que la mobilisation sera grande.
L.P. : Où ira la tournée après Abobo et Anyama ?
A.O. : Après Abobo et Anyama, ce sera le tour de Yopougon, dès la semaine prochaine. Ensuite, le cap sera mis sur Koumassi. Après Koumassi, le président sera à Adjamé. Et ainsi de suite. Ce sera donc des journées commémoratives des martyrs et victimes. Nous vous confirmerons les dates prévues. Le président prépare, à cet effet, des choses extraordinaires pour montrer, à ces victimes, que c'est ensemble que nous avons souffert. Et que c'est en raison de tous ces souvenirs douloureux que nous devons continuer ensemble la lutte. Nous avons trop perdu. Mais, ces sacrifices ne doivent pas rester vains.
L.P. : Un appel aux militants et victimes d'Abobo et d'Anyama?
A.O. : Je crois que c'est un honneur pour nos militants d'Abobo et d'Anyama de recevoir le président du parti. Celui-là même qui est la première victime du RDR. C'est aussi un honneur pour eux, parce qu'ils auront l'occasion, comme ils l'ont eux-mêmes souhaité, de rendre aussi hommage au président Alassane Dramane Ouattara. Parce que, malgré tout ce qu'il a vécu comme exactions et humiliations, il tient et continue de tenir bon. Je demande donc aux militants de lui réserver un accueil chaleureux et digne du RDR. Qu'ils soient tous présents avec un bandeau blanc, signe de pureté, de paix, de liberté et de démocratie.
Réalisée par Diawara Samou