mardi 25 septembre 2007 par Le Patriote

Les audiences foraines débutent aujourd'hui. Les Ivoiriens peuvent désormais souffler. Que de péripéties pour une simple opération censée donner des papiers à ceux qui n'en ont pas. Le Front populaire ivoirien (FPI) dès le départ s'est braqué contre ces opérations. Le président de cette formation politique, Pascal Affi N'Guessan, sous Charles Konan Banny, s'était opposé à leur démarrage en juillet 2006. Il avait même décidé, au cours d'une conférence de presse, de leur boycott. Conséquence de cette décision. Quatre morts à Divo, un à Grand-Bassam et des dizaines de blessés. Car le RHDP avait, pour riposter, demandé à ses militants de s'opposer par tous les moyens au boycott des audiences foraines?. Malgré la confection du guide des audiences foraines qui était largement favorable au parti qui a amené Laurent Gbagbo au pouvoir, le mot d'ordre de boycott n'a pas été levé. Il a fallu l'accord signé entre la jeunesse des houphouétistes et les jeunes patriotes au Café de Versailles pour mettre fin aux combats de rue qui commençaient sérieusement à inquiéter le régime FPI. Le mode opératoire qui est sorti des négociations entre le gouvernement Banny et le Front populaire ivoirien avait été rejeté par les partis de l'opposition. Le Rassemblement des Houphouétistes avait estimé qu'il n'était pas consensuel. Il était en réalité un condensé des desiderata du FPI. Aujourd'hui encore, rien ne montre que la position du parti de Laurent Gbagbo sur la question a changé. Il est vrai que le président Affi N'Guessan interrogé par RFI le 19 septembre dernier, a déclaré que les opérations se feront dans la transparence. Mais comme pour trahir sa vraie pensée, il évoque le chiffre de 300 mille, là où l'Institut national des Statistiques parle de un million de FCFA personnes concernées par cette première phase de l'identification. Le président du parti au pouvoir, en essayant de susciter cette guerre des chiffres, veut préparer déjà les esprits aux futurs troubles que son parti entend créer au cas où ces audiences foraines s'avéraient un succès populaire. Le camp présidentiel reste convaincu que la majeure partie des requérants qui seront jugés aptes à introduire une demande de certificat de nationalité, voteront pour l'opposition. Particulièrement pour le Rassemblement des Républicains. Ce qui n'est qu'une vision tronquée de la situation qui relève plus de la peur de la compétition que d'un souci d'équité. La phase pilote des audiences foraines qui s'est déroulée en mai 2006 a démontré que les Ivoiriens de tout origine sont concernés par ce problème. Il importe donc aux responsables du FPI de comprendre le contexte politique actuelle. Les Ivoiriens dans leur majorité leur pardonneront difficilement toute tentative de mise en échec des audiences foraines par des moyens détournés. Quand tout le monde sait que c'est Laurent Gbagbo, l'ancien président du FPI, est l'initiateur de l'accord de Ouagadougou. Un accord qui en principe fait aujourd'hui son vrai premier test avec le démarrage des audiences foraines.



Jean-Claude Coulibaly

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