Alassane Ouattara, le Président du Rassemblement des Républicains est un homme d'Etat. Bien plus, il sait communiquer. La preuve est là, manifeste. Sa dernière interview au quotidien Le Patriote a provoqué, si ce n'est un tsunami, du moins un remue ménage indescriptible. Pour avoir dit qu'il sera élu Président , Ado a réussi à faire perdre le contrôle à la refondation. C'est le candidat Laurent Gbagbo qui, le premier, est tombé au créneau. Depuis son séjour new yorkais, il a rassemblé ses partisans, pour dire son étonnement devant les vérités de Ouattara. Il en est d'autant choqué qu'il est arrivé, malgré sa minorité et la décrépitude de son régime, à se convaincre qu'il gagnera la prochaine présidentielle. Face à la déclaration du patron des républicains, son état d'âme est saisissant : celui qui va à une élection et qui ne prend pas en compte la dimension de l'échec n'est pas un démocrate . Oubliant que lui-même ne rate aucune occasion pour dire qu'il sera le vainqueur de la présidentielle à venir. Comme si cela ne suffisait pas, un confrère annonce pour demain mercredi, la réplique d' intellectuels ivoiriens , pour incendier le mentor du RDR . Ces hommes ne sont autres que le sociologue Dedi Séry, Guéhoun, Michel Gbagbo, Ali Keita, Jacques Préjean A dire vrai, il n'y aura rien de nouveau sous le soleil ivoirien. La charge négative de l'annonce indique clairement que ces intellectuels ne viendront pas porter la contradiction, mais pour insulter et vilipender. Or Diderot nous enseigne qu' il vaut éclairer les consciences au lieu de les contraindre . Sinon, que peuvent encore dire des hommes comme Dedy Séri, un tenant de la préférence nationale, Michel Gbagbo, le fils du père, Jacques Préjean ou encore Ali Keita ? Il aurait été souhaitable pour les Ivoiriens de voir ces intellectuels, s'ils le sont vraiment, s'interroger sur les raisons des dérives fascisantes et totalitaires de la refondation. Expliquer aux citoyens pourquoi ceux qui se prévalaient du titre de poches de moralité sont devenus des prédateurs et des prévaricateurs des deniers publics. Ils n'en ont pas le courage, englués qu'ils sont dans des considérations matérielles. Pour sûr, Ouattara a bien communiqué. Il a réussi, par des vérités et constats, à faire perdre la sérénité à ses adversaires. C'est un bon signal pour la compétition à venir car Alassane Ouattara n'a pas livré ses bottes sécrètes. Pour avoir occupé de hautes fonctions dans les institutions internationales, Ouattara sait beaucoup et les élections promettent beaucoup.
Bakary Nimaga