mardi 25 septembre 2007 par Notre Voie

Les populations de Oumé et Diégonéfla ont été vivement exhortées par Mme Odette Likikouet Sauyet à barrer le chemin à toutes les personnes guidées par la fraude aux audiences foraines. L'ancienne ministre, secrétaire générale adjointe du Front populaire ivoirien a effectué les 21 et 22 septembre une tournée d'explication et de sensibilisation au cours de laquelle elle a demandé aux populations d'être vigilantes pour que les audiences foraines ne soient pas, selon elle, une foire à la fraude. Seule arme qui reste à l'opposition ivoirienne. "Attention, la seule arme qui reste à l'opposition est la fraude. Mobilisons-nous pour barrer la route aux fraudeurs et à ceux qui feront de faux témoignages", a lancé à son auditoire Odette Sauyet qui est aussi député de Diégonéfla et directrice départementale de campagne du président Laurent Gbagbo à Oumé. Aidée des secrétaires généraux des sections de son parti et des directeurs locaux de campagne (DLC), l'envoyée du Front populaire ivoirien a expliqué les audiences foraines à Tonla, Lahouda, Diégonéfla, Guépahouo, Doukouya et à Oumé. Les séances se sont transformées en des meetings qui ont enregistré la présence des structures de base du FPI, les chefs de villages et leur notables, les communautés étrangères, les mutuelles de développement et les allochtones venus de leur campement pour écouter Odette Sauyet. Celle-ci a mis en garde toutes les personnes qui n'hésitent pas à brader les pièces sacrées dans une République. Les étrangers qui seront pris en train de frauder seront renvoyés dans leur pays. Les Ivoiriens qui vont frauder iront en prison?, a fait savoir le député de Diégonéfla avec fermeté. Elle a indiqué que le fait qu'Alassane Dramane Ouattara parle de 3,5 millions sans papier est un signe avant-coureur de la fraude. Partout où elle est passée, Odette Sauyet a insisté que les audiences foraines ne sont pas le lieu où on délivre les certificats de nationalité. Elles ne sont pas le lieu indiqué pour changer de nom ou encore réduire l'âge. Mais, une occasion offerte aux personnes qui n'ont jamais été déclarées depuis leur naissance afin de leur permettre de posséder leur première pièce, un jugement supplétif. A partir du jugement supplétif, a-t-elle précisé, le requérant pourra avoir sa pièce d'identité et sa carte d'électeur. Au dire d'Odette Sauyet, les audiences concernent aussi les nouveaux majeurs, c'est-à-dire les Ivoiriens ayant 18 ans cette année et non les personnes dont l'âge est en-deçà. La secrétaire générale adjointe du FPI a expliqué que pour accorder un crédit aux demandeurs du jugement supplétif, des témoins ayant un lien avec eux les aideront dans leurs déclarations. Sur ce point, Odette Sauyet a demandé aux populations de s'abstenir de faux témoignages en faveur des fraudeurs. Aussi a-t-elle exhorté ses parents à ne pas se laisser corrompre pour soutenir des fraudeurs. Pour l'ancienne ministre, les audiences foraines sont d'une importance capitale en ce sens qu'elles découlent des accords de Ouaga dans le but de conduire le pays aux élections. Lesquelles élections ne devront, selon elle, souffrir d'irrégularités pour une paix durable. Dans la pratique, l'émissaire du FPI a fait savoir que les audiences foraines seront faites gratuitement par des magistrats, des greffiers, des médecins, des membres de la Commission électorale, elles seront sécurisées et placées sous observation des partis politiques, des religieux et la présence des forces impartiales. Pour veiller à la transparence de l'opération, le député de Diégonéfla a demandé aux structures de base de son parti de constituer des comités de contrôle qui auront pour rôle de dénoncer les fraudeurs. Elle a aussi exigé que soit dressée la liste de tous les potentiels électeurs qui sont concernés par les audiences foraines qui seront suivies un mois après l'enrôlement. Ce volet, pour Odette Sauyet, prend en compte tous les électeurs anciens et nouveaux qui devront s'inscrire sur les listings électoraux. Elle a appelé à une réelle mobilisation pour obtenir la pièce qu'il faut et prendre part aux élections.
A la suite de son exposé, les intervenants se sont préoccupés des personnes qui vendent aux non nationaux les pièces qui leur permettent d'être Ivoiriens par effraction. Certains ont évoqué des cas d'autochtones qui défendent des allogènes et qui ne ménageront aucun effort pour les couvrir. Malgré tout, à Tonla, les directeurs locaux de campagne, Gouma Kacou Modeste et Dogoï Kouassi ont rassuré que les populations sont prêtes à se dresser contre les fraudeurs. Des jeunes ont également dit être déterminés à aller en guerre contre les fraudeurs. A Doukouya, le directeur local de campagne, M. Kouamé Otis dit Bavié a pris soin de rendre à Odette Sauyet les listes des personnes n'ayant pas leur jugement, celles ayant perdu leurs pièces et la liste de celles qui n'ont pas de carte nationale d'identité. Répondant aux inquiétudes liées au trafic de pièces administratives auquel se livrent des Ivoiriens, Odette Sauyet a dit que ses frères et s?urs doivent prendre conscience qu'ils exposent leur pays à un péril. Pour elle, ce n'est pas en fraudant sur la nationalité qu'un Ivoirien va prouver l'amour qu'il a pour l'étranger. Cette pratique, a-t-elle indiqué, doit prendre fin. Parce qu'elle est à l'origine de la guerre que vit son pays. Une guerre qu'elle a qualifiée d'injuste et qui, à l'en croire, a été déclarée à Laurent Gbagbo par une coalition d'ennemis. Elle était accompagnée de M. N'Gatta Kouadio Mathurin dit High way, membre de sa direction de campagne.

Benjamin Koré Envoyé spécial

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