mardi 25 septembre 2007 par Notre Voie

La France se porte mal. Le Premier ministre, François Fillon l'a réaffirmé, hier lundi, dans un entretien sur les ondes de RTL. La situation des finances publiques du pays, qui n'a plus eu de budget équilibré depuis 1974, "n'est plus supportable". Selon M. Fillon, le tableau des finances publiques françaises n'est pas des plus reluisants aujourd'hui. "On a 1.150 milliards de déficit à la fin de 2006. C'est une situation qui n'est plus supportable ", a-t-il déclaré. Il a ajouté que la France ne peut pas continuer à emprunter pour financer des dépenses de fonctionnement. La solution pour lui réside dans l'obligation pour la France de se réformer "sous peine de continuer à peser de plus en plus lourdement sur l'activité des Français, sur leur croissance et sur leur emploi". Il a toutefois rassuré ses compatriotes que leur Etat est riche et dispose de ressources lui permettant de faire face à l'avenir. Avec cette nouvelle sortie, François Fillon coupe ainsi court à toute la polémique qui a suivi sa déclaration, vendredi dernier, en Corse, : " Je suis à la tête d'un Etat qui est en situation de faillite sur le plan financier. Je suis à la tête d'un Etat qui est depuis quinze ans en déficit chronique. Je suis à la tête d'un Etat qui n'a jamais voté un budget en équilibre depuis vingt-cinq ans. Ça ne peut pas durer ". Soulignant que la politique économique française combinait "des mesures très vigoureuses de réduction de la dépense avec la relance de la croissance", M. Fillon avait révélé que la France est devant l'échec d'un système et qu'elle doit changer radicalement d'état d'esprit relativement à ses finances publiques. Il a défendu la prévision de croissance de 2,2 % établie par le Fonds monétaire international (FMI) pour la France. L'ex-chef de gouvernement français, Dominique de Villepin, qui n'a sûrement pas apprécié les propos de son successeur, déclarait vendredi que "la France n'est pas en faillite". Estimant même avoir laissé l'Etat dans une situation meilleure qu'aujourd'hui. L'ex-Premier ministre socialiste Lionel Jospin, qui s'est invité dans le débat a jugé, "un peu étrange" qu'un chef de gouvernement prononce de tels propos, accusant en outre la droite d'avoir fait "exploser la dette" depuis 2002. Pour le centriste François Bayrou, la sortie de M. Fillon est "un aveu estomaquant" alors que le gouvernement a mené "une politique laxiste et injuste" avec des allègements fiscaux depuis la nomination de François Fillon. Dimanche, une voix et non des moindres, a apporté de l'eau au moulin de François Fillon. Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, a en effet estimé sur France 1, que le Premier ministre français a eu raison de souligner que "les finances publiques françaises sont en très grande difficulté". Selon lui, la France sera le pays qui aura le plus de dépenses publiques en proportion du produit intérieur brut, non seulement au sein de la zone euro mais au sein de l'Union européenne à 27. Le président de la BCE a en effet souligné que la France est "à neuf points de plus que l'Allemagne et quinze points de plus que l'Espagne. Nous battons les Suédois, les Finlandais, les Danois. Il y a huit ans, ils étaient tous devant nous, ces Scandinaves qui avaient des dépenses publiques très importantes ; ils ont fait de très grands efforts", a précisé M. Trichet. Saisissant la perche, le patron de la BCE a riposté aux attaques lancées par le président français, Nicolas Sarkozy, contre la politique monétaire européenne. Interrogé sur la hausse de l'euro, dénoncée par le chef de l'Etat, et le risque que ce mouvement se poursuive, M. Trichet a jugé qu'aucune personne responsable ne peut répondre à cette question. "Ce n'est pas d'un coup de baguette magique qu'on règle ces problèmes, ce sont des problèmes sérieux dont il faut parler sérieusement", a souligné M. Trichet.
Robert Krassault ciurbaine@yahoo.fr

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