mardi 25 septembre 2007 par Notre Voie

Le Secrétariat Général de l'UNG a tenu une importante réunion au cours de laquelle la situation socio-politique de la Côte d'Ivoire depuis la signature de l'accord de Ouaga a été analysée. De cette analyse, il découle ce qui suit : La signature de l'accord de Ouaga le 04 mars 2007 constitue un réel espoir pour le peuple ivoirien, puisque pour une fois cet accord est l'aboutissement de longues discussions des deux belligérants de la crise, avec l'adhésion globale du peuple ivoirien. Le bilan à mi-parcours de la mise en ?uvre de cet accord nous donne les avancées suivantes:
- Levée de la zone de confiance marquant la réunification du
pays
- Redéploiement de l'administration
- Désarmement des forces d'autodéfense à Guiglo
- Installation des sous-préfets
- La flamme de la paix à Bouaké
- La commémoration de la fête de l'indépendance pour la première fois depuis l'année 2002 sur l'ensemble du territoire ivoirien.
- La remise du CD sur le processus électoral aux différents partis politiques par la CEI.
- Organisation unique des examens scolaires.
- Redéploiement des magistrats
- Et bientôt la reprise effective des audiences foraines.
En somme, une marche résolue vers la paix. Mais depuis un
certain temps, le front social est en ébullition. Les grèves se
multiplient. Le ton a été donné par le syndicat des Instituteurs (MIDD). Il y a eu ensuite les bruits de bottes dans les casernes sur les grades et les primes. Les Ivoiriens viennent de vivre le calvaire avec la grève inopportune des médecins, faisant plusieurs morts.
La situation pourrait empirer avec d'autres remous à l'horizon.
Car les syndicats des agents de la SODECI et des transporteurs, à leur tour, menacent de débrayer.
ANALYSE
Ces grèves à répétition interviennent après l'attentat manqué contre le Premier ministre Guillaume Soro, le 29 juin à Bouaké.
Ces deux faits ont un point commun : Ils visent à assassiner ou à freiner le processus de paix impulsé par l'accord historique de Ouaga. Plusieurs hypothèses sont à envisager.
Première hypothèse :
En décidant d'attaquer l'avion transportant le Premier ministre et sa délégation, les commanditaires de l'attentat n'avaient qu'une seule idée, mettre un terme de façon brutale au processus de paix. Ce schéma ayant échoué, ils décident de mettre le second en exécution en suscitant des remous dans les secteurs les plus sensibles qui touchent directement la population, tel que :
L'éducation avec la grève des instituteurs; l'armée, la grogne des militaires dans les casernes; la santé avec la grève illégale des médecins; la flambée des prix des produits de première nécessité, sans oublier les menaces de grèves des agents de la SODECI et des transporteurs qui se profilent à l'horizon. Tout ceci vise à provoquer un soulèvement social afin de ralentir la mise en ?uvre de l'accord de Ouaga et créer un sentiment de laxisme au sein du peuple pour justifier d'éventuels coups et prolonger la souffrance des populations. La recherche permanente des solutions à ces revendications détourne le Gouvernement du respect du chronogramme de l'accord inter ivoirien en vue de l'organisation des élections au plus tard le premier trimestre 2008. En effet, quel sera le sort de la Côte d'Ivoire au terme de l'accord de Ouaga s'il n'y a pas d'élections? A l'analyse, I'on est tenté de dire que l'objectif visé par les ennemis de la paix est de plonger encore une fois la Côte d'Ivoire dans une situation d'incertitude.
Deuxième hypothèse :
Depuis le déclenchement de la crise, les gouvernements successifs gèrent une situation de ni paix ni guerre qui affaiblit considérablement les pouvoirs régaliens de l'Etat. Profitant de cette situation, les mouvements sociaux pensent peut-être avoir trouvé l'occasion ultime de faire aboutir leurs différentes revendications par la voix du chantage.
Dernière hypothèse :
Ces remous sociaux peuvent également trouver leur explication dans le fait que le Gouvernement actuel est, à l'analyse, issu de l'accord de Linas Marcoussis dont l'exécution était confiée aux signataires c'est-à-dire les partis politiques représentés à l'Assemblée Nationale. Ce qui n'est pas le cas de l'accord de Ouaga qui exclut les partis politiques et privilégie les deux belligérants (les Forces Nouvelles et le camp présidentiel).
Mais force est de constater que ce Gouvernement a été formé sur la base de Marcoussis. Du coup, nous avons un Gouvernement politique pour résoudre des problèmes techniques. En d'autres termes, nous avons un gouvernement de Marcoussis pour appliquer l'accord de Ouaga. Cette antinomie conduit à la quasi-paralysie du travail gouvernemental. Il est donc hasardeux, pour ce Gouvernement, de trouver des solutions aux problèmes techniques du moment.
PROPOSITIONS
Tout en reconnaissant la pertinence des différentes revendications des mouvements sociaux, considérant que le bout du tunnel n'est pas loin, nous demandons à la population ivoirienne dans toutes ses composantes de faire le dernier sacrifice qui vaille. Il serait souhaitable d'observer une trêve sociale pour accompagner le processus de paix en cours.
Tout en saluant la ferme détermination du Président de la République et du Premier ministre à appliquer l'accord de paix, nous enjoignons le Gouvernement à prendre les mesures diligentes en vue de stabiliser les prix des produits de première nécessité afin d'éviter la double souffrance de la population ivoirienne. Demandons que les grandes décisions qui touchent à la vie des populations telles que l'IGR, la réforme du permis de conduire soient prises par les députés qui sont les premiers représentants du peuple. Saluons la décision du Chef de l'Etat de se rendre à la tribune de l'ONU. Première sortie du continent africain depuis le 19 Septembre 2002, ce voyage du Président de la République est source d'espoir pour le peuple ivoirien. En effet, la Côte d'Ivoire toute entière attend que l'ONU aille au bout de sa logique en apportant son soutien effectif à l'organisation des élections dans le délai requis par l'accord de l'Ouaga.
Appelons, en l'absence du chef de l'Etat, les autorités ivoiriennes et le peuple de Côte d'Ivoire à la vigilance.

Le Secrétariat Général
UNG

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