mardi 25 septembre 2007 par Fraternité Matin

Bernard Ahua est mort ! Une grande plume de la presse nationale et internationale s'est éteinte, dimanche dernier, en France. Bernard Ahua, il s'appelait ; B.A pour les intimes. Pour la nouvelle génération de journalistes, rebelles quelquefois, sinon toujours, à tout ce qui relève de la Culture, cette plume célèbre surtout dans ses critiques liées au domaine des Arts et de la Culture, évoquera, à la limite, un vague écho ; ou peut-être même pas du tout. C'est que l'homme, depuis au moins sept ans, avait rangé sa plume, souffrant d'un mal pernicieuxBernard Ahua est mort ! Une grande plume de la presse nationale et internationale s'est éteinte, dimanche dernier, en France. Bernard Ahua, il s'appelait ; B.A pour les intimes. Pour la nouvelle génération de journalistes, rebelles quelquefois, sinon toujours, à tout ce qui relève de la Culture, cette plume célèbre surtout dans ses critiques liées au domaine des Arts et de la Culture, évoquera, à la limite, un vague écho ; ou peut-être même pas du tout. C'est que l'homme, depuis au moins sept ans, avait rangé sa plume, souffrant d'un mal pernicieux, qui a finalement eu raison de lui.Immense tragédie qui frappe les Coffie- Souvenons-nous, il y a deux mois, mourait la s?ur Claude Ama, elle aussi journaliste. Deuil qui frappe aussi le monde de la presse qu'il a habité passionnément. De toute son amplitude. Et du profond désir de vivre et de vibrer par lui-même. S'il refusait de signer sous le nom de Coffie, son père, ex-secrétaire général à la Présidence sous Houphouet-Boigny, c'était pour s'assumer pleinement. Refus d'être fils à papa ; refus de profiter de l'auréole du père pour se hisser au rang de ceux qui comptent. Çà, c'est du Bernard ! Avec sa s?ur défunte, la même philosophie. En fin de course, c'était l'homme d'une grande plume, d'une forte gueule aussi, qui a toujours revendiqué sa part d'indépendance. De l'épopée des signatures significatives des années 80 : Frédéric Grah Mel, Kébé Yacouba, Kinimo K. Man Jusu, Yao Noël, Diegou Bailly, Bernard Ahua aura touché à presque tout, à travers un voyage dans presque tous les services : Société, Economie, Culture, Etranger, etc. et visité tous les genres. Qui vont du reportage aux enquêtes, en passant par les commentaires et analyses les plus pointus, aux allures d'édito : Perspectives, Au fil du temps, Diagnostic, Le point d'orgue, Arguments, avec au bout de grandes interviews sur la santé, l'école, la politique, etc. Il en avait le talent et la culture.
Polémiste à souhait, non de la petite semaine, il ne connaît pas la dithyrambe. Il préférait les critiques constructives, pour amener les artistes à se surpasser et à créer des ?uvres qui marquent et portent le style des grands créateurs. Nourri lui-même aux purs sons du Jazz, il appréciait autant Charlie Parker, Dizzy, Duke Ellington, Miles Davis et autres, comme il aimait le style des grands créateurs de chez nous : Bailly Spinto, Ernesto Djédjé, Jimmy Hyacinthe De lui, un autre grand professionnel de la presse, Kébé Yacouba dira : Nous perdons un militant du journalisme authentique. Nous avons, ensemble, dans un contexte de pensée unique, tenté d'exercer ce métier hors de toute influence du parti-Etat. Bernard fut un des artisans de la presse libre et un des passionnés de la critique politique. Notre génération perd une de ses belles plumes Sans être de leur génération, il s'était pris de sympathie pour moi, parce que nous partagions tous les deux, la même passion : le cinéma. Il m'avait même fait appel ? on ne s'était pas entendu sur les modalités du travail à moi demandé- pour conduire une expérience ambitieuse qu'avait lancée, dans les années 90 Augustin Dahouët-Boigny, propriétaire des salles de cinéma Les Studios, de faire, ici, à Abidjan, dans le style des grandes revues européennes de Cinéma, comme Première, une revue consacrée aux exclusivités du cinéma en Côte d'Ivoire.
L'expérience quoique bien commencée, a tourné court. Comme celle d'Ivoire Dimanche. Cela fait aussi partie du paradoxe de certains grands journalistes. Leur riche expérience, qui les propulse à la tête d'un titre, ne va souvent pas de pair avec leur talent intact. BA est mort. Dans le silence. Il nous laisse le souvenir d'un grand professionnel qui a mis de l'art dans son talent ; du talent dans son art, de l'intelligence, jusqu'à une revendication sans cesse d'une soif de liberté, d'indépendance à laquelle seule la mort a pu mettre fin.
Michel Koffi
, qui a finalement eu raison de lui.Immense tragédie qui frappe les Coffie- Souvenons-nous, il y a deux mois, mourait la s?ur Claude Ama, elle aussi journaliste. Deuil qui frappe aussi le monde de la presse qu'il a habité passionnément. De toute son amplitude. Et du profond désir de vivre et de vibrer par lui-même. S'il refusait de signer sous le nom de Coffie, son père, ex-secrétaire général à la Présidence sous Houphouet-Boigny, c'était pour s'assumer pleinement. Refus d'être fils à papa ; refus de profiter de l'auréole du père pour se hisser au rang de ceux qui comptent. Çà, c'est du Bernard ! Avec sa s?ur défunte, la même philosophie. En fin de course, c'était l'homme d'une grande plume, d'une forte gueule aussi, qui a toujours revendiqué sa part d'indépendance.
De l'épopée des signatures significatives des années 80 : Frédéric Grah Mel, Kébé Yacouba, Kinimo K. Man Jusu, Yao Noël, Diegou Bailly, Bernard Ahua aura touché à presque tout, à travers un voyage dans presque tous les services : Société, Economie, Culture, Etranger, etc. et visité tous les genres. Qui vont du reportage aux enquêtes, en passant par les commentaires et analyses les plus pointus, aux allures d'édito : Perspectives, Au fil du temps, Diagnostic, Le point d'orgue, Arguments, avec au bout de grandes interviews sur la santé, l'école, la politique, etc. Il en avait le talent et la culture.
Polémiste à souhait, non de la petite semaine, il ne connaît pas la dithyrambe. Il préférait les critiques constructives, pour amener les artistes à se surpasser et à créer des ?uvres qui marquent et portent le style des grands créateurs. Nourri lui-même aux purs sons du Jazz, il appréciait autant Charlie Parker, Dizzy, Duke Ellington, Miles Davis et autres, comme il aimait le style des grands créateurs de chez nous : Bailly Spinto, Ernesto Djédjé, Jimmy Hyacinthe De lui, un autre grand professionnel de la presse, Kébé Yacouba dira : Nous perdons un militant du journalisme authentique. Nous avons, ensemble, dans un contexte de pensée unique, tenté d'exercer ce métier hors de toute influence du parti-Etat. Bernard fut un des artisans de la presse libre et un des passionnés de la critique politique. Notre génération perd une de ses belles plumes Sans être de leur génération, il s'était pris de sympathie pour moi, parce que nous partagions tous les deux, la même passion : le cinéma. Il m'avait même fait appel ? on ne s'était pas entendu sur les modalités du travail à moi demandé- pour conduire une expérience ambitieuse qu'avait lancée, dans les années 90 Augustin Dahouët-Boigny, propriétaire des salles de cinéma Les Studios, de faire, ici, à Abidjan, dans le style des grandes revues européennes de Cinéma, comme Première, une revue consacrée aux exclusivités du cinéma en Côte d'Ivoire.
L'expérience quoique bien commencée, a tourné court. Comme celle d'Ivoire Dimanche. Cela fait aussi partie du paradoxe de certains grands journalistes. Leur riche expérience, qui les propulse à la tête d'un titre, ne va souvent pas de pair avec leur talent intact. BA est mort. Dans le silence. Il nous laisse le souvenir d'un grand professionnel qui a mis de l'art dans son talent ; du talent dans son art, de l'intelligence, jusqu'à une revendication sans cesse d'une soif de liberté, d'indépendance à laquelle seule la mort a pu mettre fin.

Michel Koffi

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