mardi 25 septembre 2007 par L'intelligent d'Abidjan

L'ancien député PDCI a adressé une lettre ouverte au Secrétaire général de l'ONU. Objet : S.O.S pour la Côte d'Ivoire
Excellence Monsieur le Secrétaire Général,
Depuis mon jeune âge, j'ai toujours été fasciné par les hautes personnalités qui ont animé la plus grande organisation des nations du monde. J'ai voué à ces personnalité hors pair une admiration sans limite et parmi ces grands hommes vous êtes celui-là même qui force le plus mon admiration, car en si peu de temps après votre accession au poste de Secrétaire Général de l'ONU à la suite de Monsieur Kofi Annan à qui je rends hommage au passage pour tous les actes posés en faveur de la Côte d'Ivoire et du monde entier, vous démontrez déjà aux yeux de tous que tous les pays signataires de la Charte de l'ONU ont et garderont chacun à vos yeux une importance particulière.
L'une des preuves les plus palpables est que vous allez recevoir dans quelques heures Son Excellence Monsieur le Président de la République de Côte d'Ivoire, sur la plus prestigieuse tribune du monde entier, et ce, dans le cadre de la tenue de la 62ème Assemblée générale de notre Organisation commune.
Cette organisation commune qui s'est fixée pour mission depuis sa création en 1945 de veiller sur la paix mondiale, sur la paix à l'intérieur des Etats et entre les Etats. Cette réception va se passer à un moment où tout le monde est en droit de penser que l'ONU avait commencé à désespérer de la Côte d'Ivoire.
Tout simplement parce que malgré tous les efforts déployés par votre prédécesseur, efforts qui ont meublé en exclusivité ces dernières années de mandat, pour résoudre la crise ivoirienne, cette crise pour les observateurs les plus expérimentés, demeure et à mon humble avis continuera de demeurer parce qu'aucun des acteurs qui l'ont généré n'entendent en voir la fin.
La mauvaise foi dont ils font l'étalage après chaque retour au pays, a fait échouer toutes les négociations, tous les accords et toutes les résolutions (résolution 1525 - résolution 1633 - résolution 1725, etc...) que l'ONU a cru bon de prendre pour aider la Côte d'Ivoire. Toutes ces mesures à la fois militaro-diplomatiques et juridico-institutionnelles ont échoué.
Malgré les accords ivoiro-ivoiriens dits accords de OUAGA, que votre institution a accueilli avec intelligence et indulgence dans l'espoir que ces acteurs auraient suffisamment d'imagination et de bon sens dans leur application pour que ce pays retrouve la paix et la stabilité nécessaire à l'équilibre de la sous région ouest-africaine (dont la Côte d'Ivoire est te pays phare), nos experts en hésitation et en déniement ont entamé la même danse macabre qui a occasionné l'échec de tous les accords signés depuis l'éclatement de la crise. Au moment où vous vous apprêtez à recevoir notre Président, je voudrais en ma qualité de simple citoyen d'un pays signataire de la plus respectables des Chartes du monde, vous adresser un véritable S.O.S pour la Côte d'Ivoire.
Il est vrai que les émissaires que l'on a choisi de vous adresser, ou ceux, investis de votre confiance que vous avez cru bon d'envoyer pour se rendre compte sur place des réalités ivoiriennes, vous ont soit apporté leurs messages, soit leurs rapports. Mais, permettez que l'ivoirien ordinaire que je suis et qui vit quotidiennement ce qu'il est désormais convenu d'appeler "le problème ivoirien" interpelle votre Institution pour vous apporter d'autres éléments d'appréciation, pour nous aider de manière plus effective. Excellence Monsieur le Secrétaire Général, la Côte d'Ivoire connaît des problèmes et continuera d'en avoir pour une raison simple que les uns et les autres éludent volontiers parce que le petit lot d'individus que cette situation floue et gênante pour tous, arrange ne sont prêts à accepter l'avènement de nouvelles élections dans ce pays qu'ils ont pris en otage pour servir leurs desseins personnels n'éprouvent aucun malaise à voir la Côte d'Ivoire sombrer un peu plus tous les jours que Dieu faits !
Comme on dit chez nous, tous les mandats électifs sont "périmés". Le mandat présidentiel est arrivé à terme depuis décembre 2005. Celui de l'Assemblée Nationale, pareil : Ceux des élus locaux : idem ! Celui des grandes Institutions, de l'Etat également !
Et dans ce flou artistique dans lequel notre loi fondamentale qu'est la constitution est considérée comme inexistante par les heureux bénéficiaires qui ne sont pas du tout gênés par cette situation de non-état qui est devenue plus que dramatique pour les ivoiriens, les abus de pouvoir et d'autorité, sinon les abus tout court et de toutes sortes continuent d'être érigés en véritable programme de gouvernement et en projet de société pour la future Côte d'Ivoire.
Les avancées de la démocratie ont cédé le pas à l'accaparement et à la conservation du pouvoir par tous les moyens.
Les droits élémentaires des citoyens que nous sommes se sont volatilisés comme la rosée du matin s'évapore aux premiers rayons du soleil. Le chômage, l'inflation galopante et partant la paupérisation des populations ivoiriennes commencent déjà à alimenter la fronde sociale. Les grèves successives et incontrôlées, car ne respectant aucune règle de syndicalisme, qui ont été enregistrées ces derniers temps en sont des signes tangibles. Le non-respect de notre Constitution et des dispositions qui y sont contenues par ceux-là même qui en sont garants a engendré des comportements nouveaux de non-respect des textes de loi et de droit qui régissent un pays civilisé.
Les corollaires que sont la violence, l'impunité, le désordre et la course effrénée à l'enrichissement facile et illicite, par le détournement à des fins personnelles des richesses nationales, ne sont qu'un petit bout de l'iceberg de la galère qui est devenu le lot quotidien de plus de 98 % des ivoiriens aujourd'hui.
Excellence Monsieur le Secrétaire Général, les hallucinations que nous ressentions à la signature des accords de OUAGA ont viré au cauchemar lorsque nous nous sommes entendu dire que l'ONU, retirait le représentant du Secrétaire Général pour les élections de notre pays. Et ce que nous craignons vient de s'avérer : la toute puissante CEI (Commission Electorale Indépendante), pour des raisons qui lui sont propres vient de se déclarer inapte à organiser les élections au plus tard dans le courant du premier trimestre de l'année 2008 comme prévu par les accords de OUAGA, l'on nous parle maintenant de la tenue des élections pour au plus tôt octobre 2008.
Excellence Monsieur le Secrétaire Général, avec toute l'admiration que je vous voue à cause de vos grandes qualités d'humaniste, je vous adresse un S.O.S pour la Côte d'Ivoire.
Au cours de l'entretien que vous allez avoir avec notre Président avant son intervention devant l'auguste Assemblée de cette 62ème session :
-Je vous prierais de rappeler à votre hôte que les minutes supplémentaires ajoutées au temps réglementaire dans le jeu ivoiro-ivoirien sont en train de devenir plus longues que le temps du match lui-même.
-Rappelez-lui, avec toute la courtoisie, le tact et le doigté dont vous êtes l'incarnation même, que son peuple souffre.
-Convainquez-le de ce que la Côte d'Ivoire ne mérite plus de continuer de vivre ainsi. -Démontrez-lui les dangers que nous courrons en demeurant dans la situation actuelle.
-Obtenez de lui qu'il reconnaisse avec vous que seules des élections, libres, transparentes, équitables et ouvertes à tous dans les meilleurs délais peuvent encore sauver la Côte d'Ivoire de la noyade- Et qu'il est temps, encore grand temps qu'il joue son rôle de bouée de sauvetage. Voici le cri de c?ur des Ivoiriens, que j'ai tenu à vous adresser comme un message de détresse, pour éviter à la Côte d'Ivoire de vivre un véritable "TSUNAMI" politique, économique et humain. En me comportant ainsi auprès de votre éminente personne, c'est ma manière à moi de vous apporter ma modeste contribution pour que la Paix en Côte d'Ivoire - si elle est obtenue -porte votre griffe et vous fasse rentrer dans l'Histoire par la grande porte qu'empruntent tous ces grands Hommes qui ont bâti le monde.
Respectueuse Considération !
Abidjan, le 24 septembre 2007
Le député Kouassi Allomo Ouffoue Paulin ex-député de Bouaflé
S/Préfecture
BP 537 CIDEX 3 Abidjan
Tel : 21-27-50-17 / Fax ; 21-27-45-24

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