mardi 25 septembre 2007 par Le Front

Le président de la commission électorale indépendante a animé récemment une conférence de presse dont les points saillants n'ont, semble-t-il, pas été bien compris.


Robert Beugré Mambé, président de la Cei, a communiqué récemment le chronogramme des activités de l'institution dont il a la charge. Au cours de son intervention, le conférencier a voulu donner des indications temporelles sur l'évolution du processus de sortie de crise. Ainsi, il a affirmé ne pas pouvoir donner une date en faisant référence au calendrier. Toutefois, M. Mambé a supposé qu' au plus tard le mois d'octobre 2008, le premier tour des présidentielles devrait pouvoir se tenir . C'est cette phrase qui suscite actuellement la polémique et aiguise une suspicion légitime contre l'institution en charge des élections. Il faut tout de même noter que le retard accusé dans la mise en ?uvre complète et fluide du processus de paix n'incombe pas à la Cei. Le 29 juin dernier, le Premier ministre Soro a échappé à un attentat. Cette tentative d'assassinat a occasionné quelques semaines de mise en veilleuse du programme élaboré à Ouagadougou. Sans omettre les crocs-en-jambe du clan présidentiel qui visiblement n'est pas très chaud pour aller aux élections en dépit des apparences. Pour couronner le tout, le gouvernement s'est vu prendre trois semaines de vacances. D'ailleurs, il est aberrant de dire que la Cei a fixé une date pour la tenue des présidentielles. Le clan présidentiel voudrait faire d'une simple vision de Beugré une affaire d'Etat. Car, à la vérité, le Fpi voit d'un mauvais ?il la présidence de Robert Mambé, commissaire électoral, au nom du Pdci-Rda. Quoiqu'ayant de tout temps clamé sa bonne foi pour la tenue d'élections démocratiques, le Fpi n'est pas rassuré. Au demeurant, qu'y a-t-il de mal à prendre le temps nécessaire pour bien organiser les élections ? Les Ivoiriens n'ont plus envie d'avoir des élections calamiteuses qui déboucheraient à la longue, sur d'autres crises. C'est pourquoi il ne faudrait pas se faire peur. Tous les partis politiques et mouvements armés sont représentés au sein de la commission où les grandes décisions se prennent à l'unanimité. Beugré, fut-il président, ne peut seul donner de date d'élections. D'ailleurs, tous les leaders sont en campagne sans avoir attendu le top -départ du gouvernement. Au-delà des discours, toutes les conditions ne sont pour l'heure pas totalement réunies pour aller de façon sereine aux élections. Il faut donc faire l'économie des mauvais procès. Il y va de la crédibilité même du processus électoral. Cette polémique puérile au sujet d'une fourchette temporelle donne pleinement raison aux opposants qui exigent la certification par un représentant spécial pour les élections, désigné par l'Onu.



Souanga Adam's Régis

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