lundi 24 septembre 2007 par Fraternité Matin

Nous sommes dans un processus délicat, où il faut aller pas à pas, en sécurisant un pas avant l'autre. Dixit M. Désiré Tagro, ministre de l'Intérieur. C'était samedi dernier, à la Fondation Félix Houphouet-Boigny pour la recherche de la paix. Lors d'une rencontre avec le corps préfectoral. Particulièrement les sous-préfets. Quoi de plus normal quand on sait que dans le cadre de l'application de l'Accord de Ouagadougou, la Côte d'Ivoire aborde actuellement la phase du redéploiement de l'administration et dès la semaine prochaine celle des audiences foraines.
En vue donc de faire aboutir le processus, le patron du département de l'intérieur a tenu à rencontrer ses collaborateurs, dans la capitale politique et administrative. Pour accorder leurs violons, afin de faciliter l'exécution de ce programme. Une rencontre présidée par le Premier ministre Guillaume Soro, représenté pour la circonstance, par le Pr. Hubert Oulaye, ministre de la Fonction publique et de l'Emploi. Un dialogue direct au cours duquel, les sous-préfets, par la voix de M. Kouadio Eugène, leur collègue de Korhogo, ont exprimé leurs préoccupations. Qu'ils jugent indispensables, pour l'accomplissement de leur mission et l'accompagnement du processus de sortie de crise. Ce sont, entre autres, le problème d'équipement des bureaux et des résidences, les véhicules de commandement, les conditions sécuritaires, l'actualisation de leur budget de fonctionnement, le problème du personnel et celui des avancements catégoriels. En effet, les phases précédentes du redéploiement de l'administration ont montré leurs limites. Dans la mesure où les préfets installés dans les zones CNO (Centre, Nord, Ouest) sont tous revenus à Abidjan. Non pas parce que l'Accord piétine encore moins par manque de volonté. La vraie raison, c'est que ceux-ci ont été confrontés à un problème de logistique et de conditions sécuritaires approximatives. C'est pourquoi, lors des échanges avec le ministre de tutelle, les sous-préfets ont ténu à ce que toutes ces conditions minimales soient réunies. D'où ce cri du c?ur à leur patron: Dites-nous M. le ministre, à quand le retour effectif des autorités préfectorales dans les zones CNO?
Pour M. Désiré Tagro, après la Flamme de la paix, la réunification du pays est irréversible. Par conséquent, plus rien ne devrait s'opposer à leur installation. Avant de répondre à leurs préoccupations, le ministre de l'Intérieur a défini la tâche que devront accomplir les sous-préfets et les attentes du gouvernement après leur installation. Leur mission première consiste à la réconciliation des populations dans leurs circonscriptions respectives. La seconde est de faciliter et suivre le déroulement des audiences foraines et l'identification de la population. Il les a exhortés à travailler pour la République. Dans la loyauté et dans le respect des membres du gouvernement, des institutions et du Président de la République qu'ils incarnent.
Concernant les préoccupations sus-évoquées, Désiré Tagro a été très rassurant. Il a dit que instruction sera donnée pour que tous les édifices publics et les lieux de résidence soient libérés puis réaménagés. Sur la question des moyens de locomotion, deux options s'offrent aux sous-préfets. Vu l'urgence, le ministre propose, dans le premier cas, 10 millions de F CFA à chacun pour s'acheter un véhicule d'occasion de 2 ans. Ce qui revient à 3 milliards de F CFA à l'Etat. La deuxième option est l'octroi de véhicules neufs. Ce qui revient à 8 milliards de F CFA. De ces 2 options, les sous-préfets doivent faire un choix.
Au plan sécuritaire, le ministre a indiqué que le Centre de Commandement Intégré (CCI) qui doit assurer la sécurité est déjà prêt pour le déploiement. Car le besoin financier exprimé par ses responsables vient d'être satisfait. Sans un minimum de sécurité légale, un sous-préfet ne peut pas exercer dans le fin fond du pays, a-t-il déclaré en substance, pour signifier son attachement à la sécurité de ses collaborateurs.
Pour le représentant du président de la cérémonie, les sous-préfets sont les acteurs majeurs de la réunification du pays et de la réconciliation. Parce que la population ne peut y retourner, s'ils ne sont pas présents pour les rassurer et les calmer.
Ce sont 296 sous-préfets, dont 112 nouveaux que compte le pays.
Koffi Kouamé
Correspondant régional
Res-publica
Audience. Le président de la Commission électorale indépendante (CEI) reçoit en audience, aujourd'hui à 11 heures au siège de l'institution, le représentant spécial du facilitateur de la crise ivoirienne, M. Boureima Badini.

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