samedi 22 septembre 2007 par Fraternité Matin

L'oiseau qui annonce les nouvelles, bonnes et moins bonnes, a pris son envol hier pour atterrir au Palais de la Culture de Treichville, où il aura ses quartiers durant sept jours. Laurent Gbagbo, Président de la République de Côte d'Ivoire, est Séplou, un oiseau mythique du pays Bété. Du 21 au 27 septembre 2007, Séplou-Gbagbo ouvrira large ses ailes pour se laisser découvrir sous toutes les coutures. Séplou, ou le parcours photographié de Laurent Gbagbo capté par son photographe particulier, Sékongo Nagnéhé Jean, avec la collaboration de ses pairs Alain Tieffi et Soro Néhélo. Plus de trois cents photos exposées dans les dédales du Palais de la Culture, que le Président Gbagbo a découvertes ou redécouvertes avec émotion et bonheur. Une vie revisitée, le temps d'une exposition itinérante, sillonnera d'autres villes d'ici et d'ailleurs. Cette exposition est un acte de devoir, a confié, tout aussi ému, l'initiateur de cette exposition, lors de la sympathique et rafraîchissante cérémonie de vernissage. Qui s'est déroulée, hier, en présence du couple présidentiel, de présidents d'institution, de ministres, de diplomates et de nombreux autres invités. Sékongo Nagnéhé, après avoir rendu grâce à Dieu par une prière intérieure, a dit toute son admiration et son affection pour son patron, un homme bon, simple, attaché à la démocratie et à la liberté. Un homme qu'il côtoie depuis mars 1995 et qu'il suit, en tout temps et en tout lieu, l'objectif photo en main. Témoin de cette bonté d'âme, je ne pouvais pas ne pas la partager avec vous. La bonté, pour peu qu'on y mette du sien, peut ainsi devenir contagieuse.
D'où le soutien apporté à Sékongo dans la réalisation de cette entreprise par des amies et confrères tels que Alain Tieffi, Soro Néhélo, Abdoulaye Villard Sanogo, Salifou Amara, Gouébé Yves, Tonga Béhi et Agnès Kraidy. Il est justement revenu à l'un des coéquipiers de l'aventure Séplou, Agnès Kraidy, coordinatrice générale, d'en expliquer les motivations au Président de la République et aux autres invités. Vous allez découvrir un homme. Une histoire. Une rencontre entre un homme et son pays. Une relation fusionnelle entre l'histoire d'un homme et celle de son pays. Une histoire racontée en 17 étapes et plus de 300 photos, connues ou inédites. Des souvenirs, des émotions, des larmes, des rires De quoi méditer et se ressourcer, à travers le parcours, long et sinueux, d'un homme vers son destin. Hier, Séplou pouvait déployer ses ailes pour étreindre ce jeune homme venu de Lamékaha (sous-préfecture de Korhogo), et le féliciter chaleureusement pour ces souvenirs étalés et partagés. Une initiative joliment contée par le maître de la parole, Bomou Mamadou. Souvenirs et émotions, il y en avait encore pour Séplou-Gbagbo lorsque, à la demande des organisateurs, Geoges Taï Benson, le maître de cérémonie, lui a demandé de commenter trois photos symboles, et l'a accompagné par la voix dans ce retour vers le passé. Photo de classe, au Petit séminaire de Gagnoa, en 1958. C'était l'année scolaire 1958-1959, j'entrais en 6ème. Portrait d'un jeune homme en treillis, les bras croisés, un kepi sur la tête: C'était en 1972 à l'Ecole des forces armées, l'EFA. A l'époque, le képi était interdit dans l'armée, j'innovais. Autre portrait, d'un homme, portant la barbe et un pull-over: J'étais en exil à Paris, en hiver. J'étais allé rendre visite à des amis, Kuyo Narcisse et son épouse. Une question de Georges Benson, sur les sentiments qui l'animent à la vue de toutes ces images: Je suis ému de voir ces photos. Il se souvient. Puis, il donne la morale de l'histoire: Je dis que lorsqu'on veut devenir Président de la République, on peut le devenir, on n'a pas besoin de prendre les armes. Quand tu ne peux pas non plus, il faut laisser ; ce n'est pas la mort. Ce qu'il faut, c'est suivre la voie ; il faut se préparer. Mais tout le monde ne peut pas devenir Président de la République. C'est comme au football, tout le monde ne peut pas devenir Drogba. On le voit, il peut voler très haut, Séplou, mais il retombe toujours sur sesréalités. Toujours.

Michèle Pépé

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