samedi 22 septembre 2007 par Fraternité Matin

La communauté portuaire a sensibilisé le Premier ministre à la sécurisation des corridors de transit ivoirien. Un convoi de 26 véhicules en provenance du Burkina-Faso a mis quatre jours (du 16 au 19 septembre 2007) et dépensé 1.001.000 F CFA pour rallier la ville de Ouangolo, porte d'entrée de la Côte d'Ivoire, au Port d'Abidjan. Cet exemple, selon Koné Blacky, le conseiller technique du Directeur général de l'Office ivoirien des chargeurs (OIC), illustre les difficultés que rencontrent les transporteurs burkinabè sur le corridor de transit ivoirien. Il l'a présenté au Premier ministre lors de la réunion de sensibilisation sur la sécurisation et la fluidité des corridors de transit ivoirien, à laquelle ce dernier a pris part, hier, au Port d'Abidjan. Koné Blacky a révélé que c'est sa structure qui s'est vue contrainte de payer en lieu et place de ces opérateurs, la somme de 1.001.000 F. Qui représente les frais exigés par les différents corps habillés répartis le long du corridor. L'OIC qui, selon lui, a payé ce montant pour permettre à ces camions d'arriver au Port va devoir encore débourser 1,5 million F pour leur permettre de repartir en toute quiétude si rien n'est fait. Mais le Premier ministre, Soro Guillaume, a décidé d'agir. Il a promis dès la semaine prochaine de rencontrer les Forces de défense et de sécurité (FDS), les Forces armées des Forces nouvelles (FAFN), la communauté portuaire et les Forces impartiales. Le but, c'est de trouver ensemble, une solution à ce problème. Ce qui, selon lui, est possible aujourd'hui dans la mesure où les rapports de méfiance qui avaient nécessité les nombreux barrages de part et d'autre sont en train de faire place à la confiance. La méfiance qu'il y avait hier est entrain progressivement de tomber. Moi et le président Gbagbo on nous voit de plus en plus ensemble dans la confiance, et c'est ce qui doit rassurer. Autant on me voit avec Gbagbo autant on voit le général Mangou avec le général Bakayoko. C'est cette conjonction qui fera que les barrages vont être réduits sur les routes parce que de plus en plus et de mieux se fréquentant, étant ensemble nous pouvons décider sereinement de réduire les barrages. Le spectre de la guerre doit être loin derrière nous. Ceci étant il n'y a plus de raison qui justifie la présence des barrages, a-t-il ajouté.
Nous reconnaissons que le racket est un fléau. C'est une question qui doit être abordée avec sérénité, sans honte. La situation s'est amplifiée du fait du contexte du pays. Ce dont les opérateurs ont besoin, ce sont des mesures pratiques, a-t-il fait savoir. Avant de prendre ces mesures, le Premier ministre va se rendre sur le terrain accompagné des différents acteurs pour constater de lui-même les faits. A l'endroit des opérateurs économiques, il s'est voulu aussi rassurant : ils peuvent nous faire confiance. A partir de maintenant, ils n'ont plus de raison d'aller vers les autres ports car nous allons régler les problèmes qui les y ont contraints. Il a donné le ton en demandant au général de division Mangou Philippe de veiller à ce que le convoi de 26 camions qui appartient à la Société nationale burkinabé d'hydrocarbure (SONABHY) ait une escorte spéciale qui la conduise jusqu'à la frontière. Avant l'intervention du Premier ministre et celle de Koné Blacky, c'est Marcel Gossio, le président de la communauté portuaire qui a planté le décor. Il en a appelé au sens patriotique des Forces de l'ordre afin que celles-ci mènent la lutte contre la fraude et le racket qui sapent les fondements économiques de la Côte d'Ivoire. Il s'appuie en cela sur les v?ux des opérateurs économiques burkinabè qui subordonnent la reprise effective et totale de leurs activités avec notre Port, à la garantie d'une plus grande sécurité et d'une fluidité plus accrue sur nos axes routiers.

Évelyne Aka

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