samedi 22 septembre 2007 par L'intelligent d'Abidjan

L'ancien ministre de l'Environnement et de l'Urbanisme Albert Kacou Tiapani qui reçoit aujourd'hui à Dabou le président du PDCI Henri Konan Bédié a semblé rejeter hier la question de la mobilisation comme principal enjeu de la rencontre entre le président du PDCI et le peuple Leboutou. Persuadé que son parti reste majoritaire à Dabou en dépit des effets d'annonce du FPI qu'il ne cite pas, M. Tiapani estime que tout est mis en place pour que la visite de son patron "soit une belle fête". Les faits, eux, démontrent tout de même le contraire. Presque toute la direction du parti prépare de manière active ce premier déplacement de Bédié et il y a quelques jours, Alphonse Djédjé Mady lui-même s'est rendu à Dabou pour se rendre compte de l'état d'avancement des préparatifs. D'ailleurs pour que les 100 bâches refusent du monde, des dizaines de cars devraient apporter leur contribution à la réussite de la mobilisation. Il n'est d'ailleurs pas exclu qu'Abidjan vienne en renfort pour atteindre l'objectif de 20 mille à 30 mille militants attendus par les organisateurs. Officiellement donc, l'enjeu de cette première sortie du président du PDCI reste le discours que va prononcer Henri Konan Bédié. Les premières fuites ont tout de même paru dans un spécial réalisé par Le Nouveau Réveil, quotidien proche du PDCI. M. Bédié y fait un cinglant réquisitoire du coup d'Etat qui l'a emporté et se fait passer pour le héros que l'on a eu tort d'abandonner à son sort. "La conjuration armée qui a abouti au coup d'Etat du 24 décembre 1999 avait pour cible, au-delà de ma modeste personne, la déstabilisation programmée de la Côte d'Ivoire", analyse Bédié. Réservant les premières lignes de cette lettre à lui-même, le président du PDCI se plaint également de son exclusion de la course à la présidentielle de 2000. "Rien d'étonnant, dans ces conditions, qu'à l'élection présidentielle organisée, dix mois après ce coup de force, tout ait été mis en ?uvre pour écarter injustement les candidats se réclamant du PDCI-RDA". Bref, aux yeux du président Bédié, cette injustice a abouti au règne des médiocres. "J'ai usé de tous les moyens d'opposition démocratiques et républicains en vue de soustraire notre pays à la décadence où l'incurie, l'irresponsabilité, la mauvaise gouvernance FPI l'ont précipité" accuse Bédié dont le règne avait été terni par de nombreux scandales, dont le détournement des 8 milliards de l'Union européenne. C'est donc un meeting qui promet des coups de griffes et qui devrait pour cela déplacer momentanément l'intérêt national vers Dabou, la ville où le PDCI espère renaître.
Sévérine Blé

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