samedi 22 septembre 2007 par Autre presse

Monsieur le Secrétaire Général,
Monsieur le Délégué Départemental de Dabou,
Honorables membres des Instances du PDCI-RDA,
Vaillants Secrétaires généraux des Sections du Parti,
Madame la Présidente et les Membres de l'Union des Femmes du PDCI-RDA
Monsieur le Président et Membres des Jeunes du PDCI ?RDA
Distingués Chefs traditionnels de la Délégation Départementale de Dabou
Population de Dabou,
Militantes et militants,
Mesdames et Messieurs,

Au moment où je prends la parole sur cette terre de Lodjukru, j'ai une pensée pieuse et respectueuse pour les militants de la première heure, compagnons fidèles et intrépides de Félix HOUPHOUET BOIGNY. Ils se sont endormis après avoir vaillamment combattu pour la liberté, la dignité de l'homme noir, le progrès social et la paix dans notre pays. Je pense, notamment, à GNAGNE AGNIMEL Adrien, à DE MEL Gaston, à BESSIO DE Lambert et à tant d'autres qui sont tombés, au champ d'honneur, les armes à la main.

Je voudrais, en votre nom et en mon nom personnel, saluer leur mémoire et souhaiter, comme notre tradition nous le commande, qu'ils bénissent notre rencontre de ce jour.

Militantes et Militants de Dabou
Sympathisants du PDCI-RDA
Populations de Lodjukru,

Je suis heureux, ce matin, de réaliser avec vous la promesse que j'avais faite de commencer mes visites dans les délégations départementales et communales, par la région de Dabou.

Porte d'entrée d'Abidjan, depuis le Nord, le Centre et l'Ouest du pays, Dabou nous est cher à tous, parce qu'il a donné, à notre pays, des cadres politiques, diplomatiques, des religieux, des sportifs et des intellectuels de haut niveau. Ces cadres ont aidé, par leur compétence, leur ardeur au travail et leur militantisme avéré, à construire la Côte d'Ivoire moderne.

Chacun de vous a pu se demander pourquoi j'ai tenu à commencer mes tournées par DABOU.

La raison en est fort simple. C'est à Dabou que s'est affirmée ma conscience politique de jeune ivoirien dont le pays était en prise avec la domination coloniale. Aujourd'hui, revenir à Dabou est, pour moi, d'abord un symbole et constitue un acte de ressourcement revitalisant pour un nouveau bail au service de la nation.

C'est pourquoi, je voudrais vous remercie, pour la chaleur de l'accueil que vous réservez ce jour, à moi-même ainsi qu'à la forte délégation du Parti qui m'accompagne.
Je vous remercie pour tous les efforts déployés, tous les moyens matériels et humains mis en ?uvre pour assurer le succès de cette visite d'amitié, de fraternité et de militantisme.

Tous ceux qui au détour de leurs discours démagogiques proclament la mort du PDCI-RDA prennent leurs rêves pour des réalités. Le PDCI-RDA est bien vivant. Oui, le PDCI-RDA est vivant ! Il est vivant par votre présence massive en ces lieux, par votre détermination et par la ferveur de votre foi dans ses idéaux et dans son combat pour une Côte d'Ivoire fraternelle, unie et solidaire.

Militantes et Militants de Dabou
Sympathisants du PDCI-RDA
Populations de Dabou,

Dans exactement trois mois, au mois de décembre 2007, cela fera huit ans, huit longues années, que notre parti, le Parti Démocratique de Côte d'Ivoire a perdu le pouvoir, non pas par les urnes, c'est-à-dire par des élections comme cela doit se faire dans une démocratie, mais par la forfaiture d'une junte militaire à la solde de gens avides de pouvoir.
Ces huit années ont vu se succéder à la tête de l'Etat, des militaires, puis le régime FPI qui s'est imposé à la population ivoirienne suite à des élections pour le moins contestables. Souvenez-vous que tout avait été mis en ?uvre pour écarter les candidats de notre parti. Le bénéficiaire de cette mascarade a déclaré sur la scène internationale et à la face de la nation, qu'il a été élu dans des conditions calamiteuses, autrement dit anti-démocratiques.

En pareilles circonstances, il est facile de perdre ses repères. C'est le cas de certains de nos militants qui, hier pourtant, étaient considérés comme des militants intrépides ! A Dabou, fort heureusement, nous n'avons pas connu ces militants essuie-glace qui bougent dans un sens comme dans l'autre, au gré des intérêts du moment et de leurs intérêts égoïstes.

Je voudrais donc me féliciter de votre fidélité à notre parti et vous rendre un hommage appuyé pour votre détermination et votre résistance aux nombreuses tentatives de débauchage et d'achat de consciences.

D'ailleurs, il ne saurait en être autrement, quand on sait que, le temps aidant, les Ivoiriens et le monde entier, ont pris la juste mesure du régime actuel.
Après ces huit années de gestion des affaires de l'Etat par le FPI, le constat de son échec est sans appel.

Militantes et Militants de Dabou

Je vais faire avec vous, ce matin, l'examen de la vie politique et économique de la nation. D'abord, je voudrais jeter un bref regard sur l'actualité politique nationale.

Celle-ci est placée sous le sceau de l'accord politique de Ouagadougou conclu au terme du dialogue direct entre les protagonistes de la crise. Ce dialogue intervient après les rencontres de LOME, les Accords de MARCOUSSIS, ceux d'ACCRA et ceux de PRETORIA, en Afrique du Sud.

Rappelons, pour mémoire, que ce dialogue avait été suggéré par moi-même, trois jours seulement après le déclenchement des hostilités. Il est certain que si nous avions été suivis, toutes les pertes en vies humaines et tous les dégâts subis, durant ces cinq années, auraient pu être évités.
Du reste la présence du PDCI-RDA à la cérémonie consacrée à la Flamme de la paix témoigne de notre volonté de voir notre pays sortir rapidement de la crise.

Avant de poursuivre, je voudrais redire mes remerciements au Président Blaise Compaoré pour son engagement personnel en faveur de la paix en Côte d'Ivoire et réitérer l'adhésion du PDCI-RDA à la dynamique nouvelle créée par cet Accord que nous avons déjà salué à diverses occasions. Ces remerciements s'adressent également à l'Organisation des Nations Unies, à la Communauté internationale, à l'Union Africaine, à la CEDEAO et à la France pour leur présence et leur appui constants dans le processus de résolution de cette crise en vue de l'instauration de la paix en Côte d'Ivoire.

Ce que le PDCI-RDA espère de cet accord de Ouagadougou, c'est son application effective. Dans cette perspective, nous attendons des manifestations concrètes dont la toute première demeure le démarrage des audiences foraines qui doivent aboutir à l'identification des Ivoiriens et à la confection des listings électoraux.

Dès le démarrage de chacune de ces opérations, je vous invite à vous organiser pour y participer massivement.

Jetons ensemble, à présent, un regard critique sur la situation politique et sur quelques secteurs clés de l'économie nationale.

? Les droits de l'homme

La Constitution de notre pays, qui a souscrit aux différentes conventions et accords internationaux, fait une place de choix aux droits de l'homme et proclame son attachement aux principes de la démocratie.

Le premier de ces droits est bien entendu, le droit à la vie que l'Etat a le devoir de garantir à chacun.

Les droits de l'homme sont connus de vous tous : égalité devant la loi, liberté de parole, liberté de penser, liberté d'association, etc. et droits sociaux.

Or qu'avons-nous constaté tout au long de ces huit années ? Aucun de ces droits n'a été respecté par le régime en place alors que ses responsables se présentaient, lorsqu'ils étaient dans l'opposition, comme leurs plus grands défenseurs.

Militantes et Militants de Dabou
Sympathisants du PDCI-RDA
Populations de Dabou,

Souvenez-vous du charnier de Yopougon. Rappelez-vous les tueries organisées dont nombre de nos compatriotes ont été victimes pour avoir voulu exprimer leurs différences.

Pouvons-nous oublier les profanations de cercueils et de tombes perpétrées par un régime qui pousse la barbarie jusqu'à ignorer une civilisation où le mort est objet de vénération et de piété filiales?
Nous ne saurons oublier les évènements du 24 mars 2004, où la manifestation de la volonté de paix des Ivoiriens a été réprimée dans le sang. Combien sont-ils morts, victimes de l'arbitraire ? Cent vingt (120) selon l'ONU, mais certainement plus de cinq cents (500) sans compter les nombreux blessés. L'enquête menée par le PDCI-RDA, confirmée par celle du Conseil de Sécurité de l'ONU en atteste, témoignages et photos à l'appui.

Pour cela, nous aurons toujours en mémoire les événements du 24 mars 2004 gravés dans la pierre. Ces événements ont révélé à la face de la nation et du monde entier la dictature sanguinaire du FPI et son visage plus hideux que celui du colonialisme.

Le silence temporaire qui recouvre ces morts ne signifie pas qu'ils sont oubliés. Le moment venu nous saurons nous en souvenir afin que leur martyre imprègne à jamais nos consciences. Leur sacrifice ne sera pas vain. Mais en attendant la sanction que nous préconisons, c'est de refuser votre confiance et d'appliquer des votes sanctions contre les candidats du FPI aux élections à venir.

Puis, nous n'aurons de cesse de demander à l'ONU d'être conséquente avec ses principes devant ces violations massives des droits de l'homme. Puisqu'elle a conclu dans son enquête à des tueries indiscriminées et qu'elle en a sériées les responsabilités, les sanctions doivent être prises. Il en va de sa crédibilité.

Au moment où ils étaient dans l'opposition, les tenants actuels du pouvoir avaient fait de la liberté de la presse leur cheval de bataille. Mais que constatons-nous aujourd'hui ? Des rédactions brûlées, dépouillées et saccagées, des journalistes bâillonnés, emprisonnés et pourchassés pour délits d'opinion et contraints de se cacher pour échapper à des exécutions sommaires et extrajudiciaires. On n'a pas hésité à s'attaquer aux journalistes de la presse internationale. Jean HELENE, correspondant de Radio France Internationale, RFI, a été abattu en plein jour et l'assassin, connu et reconnu, a été tout simplement promu. Guy André KIEFFER, journaliste franco-canadien est, à ce jour, introuvable !

? La sécurité

La sécurité qui suppose la protection du citoyen n'est plus qu'un vain mot. Les vols, les braquages et les lynchages se sont multipliés depuis l'avènement des refondateurs. Les cadres et les responsables de l'opposition sont la cible de tueurs à gage. Personne n'est à l'abri.

? L'éducation

L?école gratuite promise par le FPI s'est révélée une vaste opération d'escroquerie morale. La politique actuelle d'éducation nationale est caractérisée par une absence de vision dont la manifestation la plus évidente est l'absence d'investissements dans les infrastructures et équipements scolaires et universitaires. Cette absence de vision se traduit par des classes en nombre insuffisant et surchargées, des maîtres désabusés, la baisse constante du niveau des élèves et des étudiants.

L'Ecole ivoirienne a perdu son lustre d'antan. Elle est prise en otage par la Fédération estudiantine et scolaire, la FESCI, bras séculier de la refondation.

Notre enseignement supérieur et l'Université n'existent que de nom. On ne sait plus quand commence et quand se termine l'année académique !

Le contrôle de l'appareil universitaire échappe au gouvernement, à l'administration universitaire, abandonné au diktat de la FESCI qui dicte la conduite à tenir aux Maîtres.
Dans ces conditions, les résultats ne peuvent être que catastrophiques et les diplômes délivrés non reconnus à l'extérieur.

Tous nos ordres d'enseignement, général, technique, professionnel et supérieur, sont condamnés à produire des chômeurs, puisque, au terme de leur formation, les diplômés se retrouvent sans emploi ou réduits à n'exercer que des activités précaires telle la gérance de kiosques à téléphone cellulaire !

La raison, chacun la connaît : l'incapacité de ce régime à créer des emplois, le manque de confiance qu'il inspire aux investisseurs et la situation d'insécurité qui a amené les entreprises soit à fermer soit à se délocaliser.

La situation de dégradation avancée affecte aussi les secteurs de l'agriculture, de la santé, de l'économie, des mines et des travaux publics.

Passons en revue quelques uns de ces secteurs.

? Agriculture

Les agriculteurs, nos braves paysans, sont ceux là mêmes qui paient le plus lourd tribut au régime de la refondation. Choyés, hier, par le Président Félix Houphouët Boigny et par nous-même, les paysans voient, aujourd'hui, leurs conditions de vie se dégrader chaque jour davantage.

Est-il besoin de rappeler que l'on promettait l'achat du kilogramme de cacao à 3000 francs CFA ? La réalité est tout autre. Pour éviter de brader leurs produits, nos braves paysans sont contraints de traverser nos frontières pour obtenir une meilleure rémunération du fruit de leur travail. Et quand cela n'est pas possible, ils sont amenés malheureusement à les brûler.

Telle est la désastreuse conséquence de la dissolution précipitée de la Caisse de Stabilisation. Démantelée, cette structure a été remplacée par une multitude d'organismes à la tête desquels le régime a promu ses affidés.

Ces organismes n'existent que de nom. Leur rôle ultime est de spolier les paysans. Différents audits ont attesté que les détournements et la spoliation ont atteint des sommes colossales.

Ainsi maltraités, humiliés, les paysans, pour la première fois dans l'histoire de ce pays, ont été obligés de se mettre en grève.

? La santé

Sous le régime du PDCI-RDA, notre système de santé publique faisait la fierté de notre pays. Outre les centres hospitaliers universitaires, les chefs-lieux de régions et les chefs lieux de départements ont été dotés respectivement de centres hospitaliers régionaux et d'hôpitaux généraux.
Par ailleurs, le territoire national a été divisé en districts sanitaires dotés chacun de dispensaires, de maternités et de centres de santé primaire. Toutes choses que les refondateurs se sont empressés d'inaugurer en fanfare en faisant croire qu'ils en étaient les réalisateurs. Depuis, plus rien !

Pour mémoire, rappelons que notre politique de santé primaire visait à rapprocher les populations des centres de santé et à leur offrir des soins à un coût modique. Mais, par leur faillite, les dirigeants actuels ont abandonné ces programmes et contraint les populations à n'avoir recours qu'aux marchands de médicaments périmés, aux charlatans et aux vendeurs d'illusions.

La situation du personnel de la santé publique est devenue intenable. Aussi est-il contraint de se mettre régulièrement en grève.

? L'économie

L'économie de notre pays est sinistrée. La survie de notre pays est due aux choix fondateurs du PDCI-RDA et à leur mise en ?uvre méthodique. Les opérateurs économiques qui vivent au quotidien la situation catastrophique présente ne cessent de nous la dépeindre.
En effet, suite aux événements du 24 mars et de ceux du 6 novembre 2004, 89 entreprises ont été entièrement ou partiellement détruites, 106 ont fermé leurs portes ; 120 petites et moyennes entreprises n'ont pu survivre au pillage. Les pertes d'emplois se chiffrent à 30 000. Quand on sait que chaque travailleur nourrit en moyenne 10 personnes, ce sont au moins 300 000 personnes qui se retrouvent dans le dénuement.

On comprend aisément que la paupérisation se soit accentuée. Le rapport de l'ONU en date du 31 décembre 2005, indique que 45 % de la population vit avec moins de cinq cents francs CFA par jour.

En clair, presque un Ivoirien sur deux vit de cette grande misère.

? Les mines

Au lendemain de l'accession de notre pays à l'indépendance, le Président HOUPHOUET-BOIGNY, le PDCI-RDA et son gouvernement avaient mis en place des structures de développement des secteurs miniers et pétroliers. Les deux premières décennies d'indépendance ont permis de former des cadres en vue de procéder à la collecte d'informations géologiques et minières sur tout le territoire national. Cette politique s'est faite avec le soutien de l'agriculture, pilier essentiel de l'économie de notre pays. L'objectif était d'amorcer l'exploitation minière à partir des années 1990 et de faire de ces ressources le second souffle de notre économie. C'était cela un des programmes de l'Eléphant d'Afrique auquel nous étions attachés.

Les recherches ont permis de noter que l'Ouest du pays dispose de minerais de fer, d'or, de nickel et de diamant.

Quant au Sud, il est riche en pétrole et en gaz tandis que le Nord, l'Est et le Centre sont particulièrement riches en or et en diamant.

C'est au moment où devait s'amorcer ce développement, que les assoiffés de pouvoir ont mis un coup d'arrêt brutal à cette évolution avec le coup d'état militaire de 1999.

Sachez que la Côte d'Ivoire produit néanmoins chaque jour 80 000 barils de pétrole. Où vont les revenus de cette production dont on ne trouve les traces nulle part dans les comptes de l'Etat ?

Comme ils l'ont fait pour le café et le cacao, les responsables du FPI s'organisent pour piller le pétrole, le manganèse, l'or, le fer, le nickel, le diamant et bien d'autres ressources de notre sous-sol à travers des contrats fantaisistes.

? Les travaux publics

Depuis 2000, chacun se rend compte qu'il est impossible de circuler à Abidjan, encore moins à l'intérieur du pays. Les routes sont dégradées, défoncées. La voirie n'existe plus, et des monuments aussi disgracieux les uns que les autres, envahissent les voies déjà obstruées.

? L'image de marque de la Côte d'Ivoire

L'image de marque de la Côte d'Ivoire n'a jamais été aussi écornée qu'elle ne l'est aujourd'hui. Notre pays naguère ami de tous et ennemi de personne , est devenu peu fréquentable. Les rares pays, qui acceptent d'être de ses amis, se comptent sur les doigts de la main.

Les refondateurs ont réussi à nous mettre en difficulté avec tous nos partenaires et avec la Communauté internationale.

A la vérité, suite à une politique extérieure exécrable, l'Ivoirien est devenu persona non grata dans les pays qui comptent au monde.

La Côte d'Ivoire, autrefois pays d'ouverture, n'est véritablement plus la Côte d'Ivoire. Il nous faut retrouver le chemin de la culture diplomatique, renouer avec nos amitiés traditionnelles, nous ouvrir à la coopération internationale et à de nouvelles amitiés toujours fondées sur le respect mutuel.

C'est un véritable traitement de choc qu'il faudra appliquer à notre pays pour son retour à l'Etat de droit, à la démocratie, bref, à la normalité républicaine.

Militantes et militants de Dabou
Sympathisants du PDCI-RDA
Populations de Dabou,

Vous le voyez, la tâche qui nous attend est immense. Pour nous, qui avons construit ce pays, pour nous qui l'aimons, l'heure est venue de nous rassembler afin d'unir nos efforts. Nous devons résolument nous mettre au travail pour restaurer la paix et assurer le développement, le progrès et le bonheur que nous avions promis à chacune des Ivoiriennes et à chacun des Ivoiriens. Nous l'avions promis et nous étions en train de le réaliser. Pour reprendre ce travail, il nous faudra identifier les mesures et actions à court, à moyen et à long termes, fondées sur des stratégies appropriées. Mais pour l'heure, ici, à Dabou, je voudrais, avec vous, esquisser quelques éléments des mesures et actions que nous comptons déployer dès que le peuple de Côte d'Ivoire nous aura accordé à nouveau sa confiance.




I.- La restauration de l'autorité de l'Etat et le retour à la conscience républicaine

L'une des tâches urgentes, pour nous, sera la restauration de l'autorité de l'Etat et le retour à la conscience républicaine.

L'anarchie délibérément instaurée dans notre pays, l'irrévérence, l'incivisme et le désordre qui en ont résulté, ont gravement atteint l'autorité de l'Etat et paralysé son fonctionnement. Pour imposer la dictature, la rue, sous la houlette du FPI, a remplacé les institutions de la République, entraînant la dilution de l'autorité. Ses prérogatives ne sont plus exercées que par des personnes ne détenant aucun mandat du peuple et ne disposant d'aucun statut institutionnel. L'administration s'est délitée et désagrégée. Elle n'est plus en mesure de répondre aux exigences du service public, jetant ainsi ses usagers dans le désarroi. La neutralité et l'impartialité de l'Etat sont profondément entamées par des recrutements partisans au mépris des critères de compétence.
Il nous faudra donc immédiatement restaurer l'autorité, la neutralité et l'impartialité de l'Etat, des Institutions, de l'Administration et consolider la conscience et la responsabilité républicaines.
II.- Rebâtir la paix et la sécurité

2. 1. Nous devons rebâtir la paix et la sécurité en prenant des mesures d'urgence et d'assistance aux populations.

Une administration restaurée ne saurait s'accommoder d'une justice aux ordres, dont les manquements à l'éthique judiciaire ont laissé prospérer l'impunité au point de se renier elle-même.
Comment comprendre, en effet, que pendant sept ans nous n'ayons pu élucider, en dépit de nombreuses commissions d'enquêtes mises en place, la grave question des escadrons de la mort, les violations flagrantes et massives des droits de l'homme, les incendies de marché et de bureaux, les menaces sur la vie des personnes, les crimes, les meurtres, les assassinats, les enlèvements crapuleux, les détentions arbitraires, les fosses communes, les charniers, qui ont endeuillé les familles et constitué des faits notoires qui ont défrayé la chronique ? Devant tant d'exactions, tant de cruauté et tant de délits, comment notre justice a-t-elle pu se satisfaire de cette situation d'impunité ?
Il nous faudra donc réformer la justice pour garantir le droit, les libertés individuelles et collectives, dans un vaste mouvement de consolidation de la sécurité judiciaire pour tous les citoyens, pour tous les opérateurs économiques, investisseurs nationaux et étrangers.

Dans l'ordre de ces mesures d'urgence, une place de choix sera accordée au monde paysan. Nous mettrons en ?uvre une politique d'assistance agricole garantissant à tous des revenus substantiels et stables.
L'assistance aux populations, qu'elles soient rurales ou urbaines, comprendra la réparation des dommages causés aux victimes de la guerre et aux déplacés. Ce défi sera relevé.

2.2. Nous devons rebâtir la paix et la sécurité en l'inscrivant comme une priorité de l'action gouvernementale.

La sécurité des biens et des personnes sera inscrite comme une priorité de l'action gouvernementale et des moyens seront mis en ?uvre pour en garantir l'efficacité dans le respect des droits de l'homme et du citoyen. C'est pourquoi, le démantèlement des milices est intimement lié à la paix, à la cohésion sociale et à la réconciliation nationale à laquelle nous nous attellerons sans délai. Dans ce dispositif, l'indépendance du juge sera une pierre d'angle conforme aux principes constitutionnels et de bonne gouvernance.

2.3 Nous devons rebâtir la paix et la sécurité en construisant une démocratie apaisée.

Le PDCI-RDA a une pratique démocratique ancienne qu'il faudra approfondir et poursuivre en vue de la consolidation de l'Etat de droit. Le renforcement de la démocratie par la bonne gouvernance en est le corollaire indispensable. Il suppose une décentralisation pertinente et porteuse de potentialités de développement économique et social en vue de réduire les disparités régionales accentuées depuis la crise inutile dans laquelle le régime actuel nous a plongés. Cette démocratie apaisée, que j'ai depuis toujours appelée de mes v?ux et pratiquée, est à l'opposé des méthodes de gouvernement et des moyens d'actions politiques du FPI, fondés sur la violence répressive, le déni de justice et les violations massives des droits de l'homme et des libertés.
La démocratie apaisée, c'est la promotion de la sécurité judiciaire, l'instauration de la confiance indispensable au redressement et à la relance du développement économique.

III.- Relancer le développement et la croissance économique.

Sous le régime du FPI, l'économie a été totalement ignorée et aucun projet n'est attribuable, à ce jour, à ce parti qui s'est payé de mots pour abuser les Ivoiriens. Devant l'absence d'investissements et de réalisations, nous sommes en droit de demander à qui et à quoi ont servi les budgets successifs de l'Etat depuis sept ans.
Pour notre part, nous nous engageons à redresser l'économie nationale. A cette fin, nous créerons les conditions d'un environnement propice à la relance économique. Nous veillerons également à la maîtrise de la croissance démographique. Nous remettrons en place une politique vigoureuse d'industrialisation en vue de la relance de l'emploi.

Il y a plus d'une dizaine d'années, j'avais, en 1995, proposé dix sentiers aux Ivoiriens. Le temps a montré la justesse de ces propositions pour un nouveau pacte avec la réussite économique. Les résultats sont là, palpables, de ces propositions, à savoir :
? l'indépendance énergétique du pays grâce à la valorisation du gaz naturel et l'installation des centrales CIPREL et AZITO ;
? l'intensification des explorations pétrolières débouchant sur des gisements mis en exploitation ;
? le bitumage de nouveaux axes routiers prolongeant un des plus beaux réseaux routiers d'Afrique et comptant plus de 68.000 kilomètres ;
? l'ouverture de milliers de kilomètres de pistes rurales ;
? l'électrification villageoise ;
? l'adduction d'eau dans de nouvelles villes secondaires ;
? la construction de nouveaux amphithéâtres sur les campus universitaires ;
? la création de nouvelles universités : Abobo-Adjamé, Bouaké, Daloa, Korhogo ;
? les plantations clés en mains ;
? la construction de nouveaux centres de santé que les refondateurs ont inaugurés avec beaucoup de publicité ;
? l'aéroport international Félix Houphouët-Boigny, une vitrine de la Côte d'Ivoire d'aujourd'hui.
? le bitumage des routes nouvelles Kanaholo-Korhogo, Katiola?Dabakala, Bondoukou-Bouna, Bongouanou-Mbato, Kotobi-Arrah-Bonahoin, etc.

Le coup d'état de 1999 a mis un coup d'arrêt brutal à ces travaux qui avaient démarré en ce qui concerne :

? le bitumage de la desserte Est Centre d'ANANDA-APROMPRONOU
? le bitumage de la route AKRESSY-ABENGOUROU par ZARANOU
? la poursuite de l'autoroute du nord, ABIDJAN-YAMOUSSOUKRO
? le Troisième Pont d'ABIDJAN.
? L'autoroute de PORT-BOUET-GRAND BASSAM
? L'extension du PORT d'ABIDJAN
? Le pont de Jaqueville
? L'habitat villageois et l'électrification de 200 villages par an.

Tout cela doit être repris, parce que tout cela est nécessaire. Et tout cela peut être repris parce que nous en avons la volonté et la compétence.

IV.- Renouer avec le progrès social.

Le progrès social implique la création de la richesse par le travail, une juste répartition des fruits de la croissance. Cela passe nécessairement par le strict respect des principes fondamentaux de justice sociale, notamment l'égalité de tous devant la loi et particulièrement l'égalité de l'homme et de la femme. Ainsi pour renouer avec le progrès social, il nous faudra non seulement développer le goût de l'effort chez nos compatriotes, mais aussi, procéder à la moralisation de notre société par la promotion du travail, du mérite, de l'excellence et de la bonne gouvernance érigée en norme sociale.

Je m'engagerai fermement et résolument à réhabiliter l'Ecole, l'Université et le droit à la formation, à restaurer l'autorité de la famille et du maître. Toutes choses qui ont souffert des errements du régime actuel.
Nous procéderons, en outre, à l'assainissement de l'environnement de l'Ecole et de l'Université en collaboration avec les organisations syndicales et professionnelles en luttant sans faiblesse contre la corruption et le trafic d'influence. Nous veillerons à la mise à niveau des infrastructures scolaires et universitaires ainsi qu'à la normalisation de l'année académique.
Nous poursuivrons nos efforts pour relancer la recherche scientifique, moteur de tout développement. Nous revaloriserons le métier d'enseignant et instaurerons un dialogue permanent pour décrisper et apaiser le climat social.
Toutes ces actions devront être conduites en vue de la réforme du secteur de l'éducation-formation pour l'adapter aux exigences et aux défis nouveaux du millénaire.

V.- Revaloriser le monde rural.

La revalorisation du monde rural passe par sa modernisation. Celle-ci implique :
- une politique intégrée de développement rural ;
- une politique d'encadrement et d'appui au monde agricole ;
- une politique de renouvellement des vergers ;
- un mécanisme rationnel de gestion des filières café, cacao, canne à sucre, coton, banane, anacarde, hévéa, huile de palme et autres fruits et légumes
- une promotion vigoureuse de la recherche scientifique appliquée au monde agricole ;
- l'introduction et le développement de nouvelles spéculations dans la perspective du bio carburant ;
- la relance spécifique du développement des zones de savanes, de montagnes et des anciennes zones forestières ;
- la réalisation de l'objectif de l'autosuffisance alimentaire par la relance de la production vivrière : manioc, riz, maïs, banane plantain, igname, mil, denrées dont les cours connaissent, aujourd'hui, une flambée spectaculaire compte tenu de la baisse considérable de la production.
- la réorganisation des circuits de distribution des produits vivriers.
- La relance et le développement intégré de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche.

L'amélioration du cadre juridique par l'application de la loi sur le foncier rural sera un facteur d'assainissement, de dynamisation et de stabilité des activités agricoles.
Dans ce domaine, la promotion et le soutien de l'agro-industrie en vue de la transformation des produits agricoles seront un impératif de développement intégré du secteur rural.

VI.- Développer le droit de la femme.

Compte tenu de l'importance de la population féminine et de son rôle dans le développement économique et social, il nous reviendra de lui donner la place qu'elle mérite dans la politique, dans le gouvernement et dans tous les secteurs d'activité.
La scolarisation de la jeune fille que nous avions initiée doit se poursuivre en lui offrant plus de facilités afin que demain, elle puisse, à armes égales, entrer en compétition avec ses frères.

VII.- Reconstruire l'image de la jeunesse

La politique de l'illusion à laquelle le régime du FPI s'est adonné a jeté notre jeunesse dans la rue où elle est en proie à tous les dévoiements. Ce régime ira jusqu'à oublier la formation de notre jeunesse dont il a fait des boucliers dans sa quête insensée du pouvoir par la rue, le mensonge, la diffamation, l'irrévérence, la violence et les armes.
Il nous faut donc sortir notre jeunesse de la rue. Le PDCI-RDA s'y emploiera avec intelligence et imagination pour développer l'insertion sociale des jeunes. Pour accélérer l'auto-emploi, je réactiverai la politique des Fonds Sociaux, revue et corrigée, en vue d'une plus grande efficacité.
Nous ferons aimer les nobles métiers de la terre et de l'artisanat à notre jeunesse par une politique de modernisation agricole systématique et intégrée ainsi que par une politique de promotion de l'artisanat.
Un service civique à caractère civil et non militaire, orienté également vers l'insertion sociale et l'épanouissement personnel du jeune, sera mis en ?uvre.
Je renforcerai l'éducation civique et la culture démocratique des jeunes en vue d'en faire des citoyens bien formés, responsables et préparés à résister à toutes les manipulations, comme aux sirènes et aux promesses des marchands d'illusions. C'est d'une jeunesse au travail, studieuse, pétrie de technicité, de civilité et d'urbanité, capable de relever les défis de la

mondialisation, dont notre pays a le plus besoin pour assurer la meilleure relève à laquelle nous aspirons.
En appui à cet effort, j'encouragerai la réhabilitation de l'autorité de la famille et des parents par une sensibilisation nationale sur leurs rôles et leurs responsabilités dans l'éducation morale et civique de leurs enfants. Un cadre institutionnel particulier sera créé à cet effet.
Le sport étant devenu une véritable industrie, sa professionnalisation est actuellement une exigence à laquelle il conviendra de se conformer. L'Etat y apportera un appui par la création d'un Fonds de développement de la formation professionnelle sportive. Dans le cadre de cette politique, aucun sport ne sera laissé pour compte.

VIII.- Réactiver la politique de santé publique.

Avec le retour du PDCI-RDA au pouvoir, les Ivoiriens n'iront plus à l'hôpital pour mourir mais pour recouvrer la santé et la joie de vivre. Car, aujourd'hui, l'inexistence d'une politique de santé publique fait de nos hôpitaux de véritables mouroirs.
Je poursuivrai le développement des infrastructures sanitaires de proximité et l'équipement des centres de santé comme nous le faisions naguère. Je réactiverai les politiques de lutte contre les grandes endémies.

Pour améliorer la politique d'encadrement sanitaire de la population ivoirienne, il nous apparaît nécessaire de repenser la politique de recrutement des médecins et du personnel de santé publique ainsi que leurs conditions de travail.
Le corollaire de notre programme de relance de la politique de santé publique visera à mettre en ?uvre le projet national de mutuelle d'assurance maladie que nous avions mis en expérimentation. Ce projet a été malencontreusement galvaudé, pour des raisons démagogiques, par le pouvoir en place qui a démontré son incompétence et son incapacité à garantir une santé publique aux Ivoiriens.

IX.- Assurer l'égalité des chances des Ivoiriens pour l'accès aux emplois et aux services publics.

En toute équité nous veillerons au respect de l'égalité des chances des citoyens pour l'accès aux emplois et aux services publics tout comme pour l'accès aux écoles de formation des agents de l'Etat. La gangrène de la corruption et de la complaisance partisane, qui s'est emparée de l'ensemble de ces secteurs de formation et de recrutement des Agents de l'Etat, sera extirpée.
Le PDCI-RDA effectuera une évaluation rigoureuse des compétences au sein des administrations en vue de procéder à une mise à niveau conforme aux exigences d'efficacité de notre Administration et de nos services publics.

X.- Reformer la politique de retraite des agents de l'Etat.

Il faut faire du départ à la retraite une fête et non l'antichambre de la mort pour tous ceux qui, leur vie durant, ont servi l'Etat.
Avec le concours des Associations traitant des problèmes de retraite, le PDCI-RDA s'assurera de la réforme des procédures de mise à la retraite et de liquidation immédiate des pensions. Le but ainsi visé est d'éviter les attentes pouvant aller de deux à quatre ans avec parfois des conséquences dramatiques pour les bénéficiaires.
Par ailleurs, nos retraités constituent une mine de compétences, d'expérience et d'intelligence trop souvent inexploitée. Je prends l'engagement de valoriser ces ressources humaines pour les mettre au service de la nation sur des projets spécifiques dans leurs domaines de compétence.

XI.- Promouvoir une politique et une culture de l'hygiène publique.

L'insalubrité est devenue en Côte d'Ivoire un drame national. Nos villes, nos villages, nos rues et nos quartiers sont en proie aux mouches, aux cafards, aux rats, abandonnés aux odeurs des ordures ménagères, hospitalières, industrielles et aux déchets toxiques, sources de maladies et de mal-vivre.
Il nous faut réagir. C'est pourquoi je m'engage à promouvoir dans notre pays une culture de l'hygiène publique perdue depuis l'arrivée du FPI au pouvoir.
La nouvelle politique de salubrité publique consistera à éduquer nos populations aux exigences de l'hygiène publique à travers une politique d'îlotage hygiénique de nos villes et de nos villages, sous la conduite active des Mairies et des Conseils Généraux. L'Ecole devra y apporter sa contribution en sensibilisant et en formant la jeunesse, dès le plus jeune âge, à cet effet. Nous devrons, par ailleurs, nous assurer spécifiquement du traitement des déchets hospitaliers.
En outre, je m'attacherai à mettre en place une industrie de traitement moderne des ordures ménagères et industrielles devenue une exigence de premier ordre.

XII.- Lutter contre la dégradation de l'environnement

Dans le contexte sans précédent du scandale écologique, économique, politique et moral des déchets toxiques, il nous reviendra de lutter contre la dégradation de l'environnement. Les déchets toxiques ne devront jamais plus violer nos eaux territoriales encore moins notre sol.
Pour sa part, le PDCI-RDA s'emploiera, dans l'urgence, à protéger les massifs forestiers actuels, les parcs nationaux et à promouvoir une politique de reboisement en vue de la reconstitution de notre patrimoine forestier.
Il nous faudra également protéger la biodiversité.
La politique de l'eau doit viser à une gestion rationnelle de nos ressources aquatiques en vue de leur exploitation efficiente au niveau de l'hydraulique humaine (l'accessibilité à l'eau potable pour tous), de l'hydro-électricité (construction de barrages), des transports fluviaux, des exploitations agricoles (irrigation) et des loisirs (sports nautiques).
L'assainissement et à la mise en valeur du plan d'eau lagunaire d'Abidjan doivent constituer une préoccupation.
Concernant la lutte contre les émissions de gaz à effets de serre, un contrôle strict sera exercé sur les véhicules aux fins d'éradiquer les risques d'aggravation de la pollution atmosphérique.
Dans cet ordre d'idées, les emballages plastiques qui jonchent et engorgent nos villes et villages, nos zones d'habitation, nos égouts et nos espaces verts, devront être remplacés par des emballages biodégradables.

XIII.- Repenser la politique du logement et du cadre de vie.

Il nous faut repenser la politique de la qualité du logement et du cadre de vie.
L'abandon actuel des politiques de l'habitat, de l'urbanisme, du logement et du cadre de vie nous impose, en effet, des réformes urgentes dans ces domaines. Nous assistons à une bidonvilisation accélérée de nos villes et de nos quartiers, les règles élémentaires d'urbanisme n'étant plus, ni observées, ni respectées.
Une politique de la ville devra être réactivée dans le cadre de plans directeurs existants.
Nos villes ont besoin d'espaces verts et d'aires de jeux pour les loisirs et les sports. C'est pourquoi, je veillerai à doter nos communes et nos quartiers d'infrastructures sportives pour démocratiser et vulgariser les loisirs et la pratique du sport de masse.
Il nous faudra également une politique de densification urbaine dans le cadre de nos politiques de logement assorties de financements adaptés pour l'immobilier. La construction de logements sociaux et l'amélioration du cadre de vie par la réduction des bidonvilles constitueront un enjeu politique majeur. Dans cette même perspective, je m'engagerai à relancer le projet de modernisation de l'habitat villageois avec l'électrification de 200 villages par an.

XIV. Réformer la politique des travaux publics.

Le FPI a abandonné depuis sept ans l'entretien et la poursuite du développement des infrastructures économiques. Leur dégradation avancée impose une réforme de la politique des travaux publics. A cet effet, il nous faudra infléchir le désengagement de l'Etat dans ce secteur vital pour le développement du pays et imaginer des technologies alternatives dans ce domaine essentiel.
Dans l'immédiat, il nous faudra réhabiliter les deux ponts d'Abidjan, réaliser le troisième pont, Marcory-Riviéra, celui du Plateau-Locodjro et le pont de Jacqueville. Les principaux ouvrages d'art du réseau routier national seront également pris en compte.
Les chantiers de l'autoroute ABIDJAN - Grand ? BASSAM et de celle de SINGROBO- YAMOUSSOUKRO seront repris et conduits à leur terme.
Un programme d'urgence d'appui à l'entretien routier sera, en outre, accordé aux Conseils Généraux et aux collectivités locales pour la remise en état des pistes rurales afin de permettre à nos paysans d'évacuer, dans les meilleures conditions, leurs productions.
La question récurrente du réseau ferroviaire méritera un traitement particulier de même que celui du transport ferroviaire interurbain.
Le programme du transport fluvial et lagunaire sera réactivé.
La restructuration, l'extension et la modernisation des ports et des différents terminaux seront engagées immédiatement pour les rendre performants et consolider leur place dans la sous région.

Pour les besoins de salubrité publique, un vaste programme d'assainissement de nos villes sera mis en ?uvre.
De même, la réhabilitation, la poursuite de la modernisation et de la densification du réseau électrique et l'extension des adductions d'eau seront entreprises. Suite aux dégâts causés par la guerre, ces programmes bénéficieront d'une attention particulière.
C'est pourquoi, il nous faut renforcer notre capacité de production, de transport et de distribution de l'énergie électrique pour répondre à l'aspiration de nos populations au bien être. Dans cette perspective, le projet de construction du barrage hydroélectrique de Soubré sur la Nawa sera repris et mené à son terme.
La modernisation du secteur des télécommunications et des nouvelles technologies sera poursuivie et adaptée. De même, l'électrification de 200 villages par an sera reprise.

XV.- Promouvoir la culture nationale et les industries culturelles.

La promotion d'une culture nationale est non seulement une exigence de modernisation, mais aussi un puissant facteur de cohésion nationale, un enjeu de démocratie et un atout économique.

Dans ce cadre, je renforcerai la protection des ?uvres de l'esprit contre la piraterie par une réglementation rigoureuse des ventes et de l'exportation des objets d'art.
Pour soutenir la création et la diffusion culturelles, le budget actuel de la culture sera multiplierait par dix.
Nous créerons des bibliothèques en milieu urbain comme en milieu rural pour consolider les Centres de lecture et d'Animation culturelle (CLAC).

L'éducation artistique sera généralisée à tous les niveaux du système scolaire pour favoriser l'équité d'un partage de la culture.

La défense et la promotion de nos langues nationales doivent être assimilées à la sauvegarde du patrimoine. Elles seront donc revalorisées en vue d'en faire à terme des langues d'enseignement.

Je m'engage à conduire une politique active de décentralisation culturelle par la création de maisons et de conservatoires régionaux des arts et de la culture dotés de salles polyvalentes destinées aux activités culturelles.

Trois grands programmes d'infrastructures culturelles seront réalisés de façon prioritaire : la Zone d'aménagement culturel de Treichville, la Cité des arts, des sciences et des techniques de Yamoussoukro et les Maisons régionales de la culture.

Pour réduire le coût des livres et des journaux, nous procéderons à la détaxation des intrants destinés à l'imprimerie en application du protocole de Florence.
Le développement d'une industrie nationale de machines électroniques et de composants électroniques permettra de répondre à la demande croissante de matériels audiovisuels.

Je proposerai un projet de pôle de production audiovisuelle et un projet de télévision panafricaine d'information continue pour corriger le déséquilibre des images et le traitement partial et négatif des informations sur l'Afrique.

Notre capitale économique doit redevenir la capitale africaine des arts et de la culture.

Un Salon africain des arts plastiques et un Salon de la mode et du design viendront s'ajouter au Marché des Arts du spectacle africain (MASA) et au Salon international du livre et des industries culturelles. Le projet de Festival Mondial des Afro-Musiques sera réalisé et institutionnalisé selon une périodicité triennale ou quadriennale.

XVI.- Relever le défi de l'intégration régionale.

Pour relever le défi de l'intégration régionale, il faudra consolider et renforcer l'application des textes régissant nos institutions existantes. (CEDEAO, BCEAO, UEMOA, BOAD

Par le dialogue et la recherche du consensus, nous contribuerons à promouvoir une véritable politique d'intégration qui réponde aux aspirations et aux attentes de nos populations.

La confiance devra être restaurée pour rétablir les rapports de bon voisinage entretenus naguère par le PDCI-RDA dans la sous région et en Afrique, seuls gages de la véritable construction de l'Union africaine.

XVII.- Redonner à la Côte d'Ivoire son audience internationale.
Le système diplomatique bâti par le Président Félix Houphouët-Boigny, dès 1960, dans les relations internationales de la Côte d'Ivoire s'appuie sur une vision claire du monde, de l'identité et des intérêts de notre pays. Il a consisté en une quête permanente du développement national à travers la coopération internationale, la recherche de la paix intérieure et extérieure, en Afrique et dans le monde.

Mais depuis 2000, dans le domaine de la politique extérieure et de la diplomatie, nous assistons à une véritable descente aux enfers du fait de la propension du FPI à afficher sa rivalité, à se poser systématiquement en adversaire en matière de relations internationales. C'est pourquoi nous referons de notre pays, un pôle de rayonnement régional par la promotion d'une culture et d'une diplomatie de la paix.
Dans cette perspective nous nous attacherons à renforcer la coopération internationale, en renouant avec nos partenaires traditionnels, en recherchant et en développant de nouvelles amitiés fondées sur le respect mutuel.
La priorité sera donc de reconstruire l'image perdue de la Côte d'Ivoire, terre de paix et d'hospitalité.
La condition de réalisation de cet ambitieux programme de remise en état d'un pays délabré comme le nôtre, est bien entendu, l'organisation d'élections justes, propres, transparents et ouvertes.

XVIII.- Se mobiliser pour les élections.

Comme chacun le sait, depuis l'an 2005, les Ivoiriens attendent en vain d'élire leurs gouvernants. Il nous faut donc aller aux élections.

Ces élections, pour être crédibles, doivent répondre à un certain nombre d'exigences démocratiques pour garantir la sincérité du scrutin. Toutes les mesures doivent être prises pour assurer à chaque citoyen ivoirien la possibilité d'exercer, en toute liberté, son droit de vote où qu'il se trouve sur le territoire national.
Dans de nombreuses régions du pays et singulièrement dans le sud-ouest et l'ouest, les populations autochtones continuent encore, avec la complicité de certains politiciens irresponsables, d'empêcher d'autres Ivoiriens d'accomplir leurs devoirs civiques. Cela doit cesser. Tout Ivoirien, en règle vis avis des lois électorales, doit pouvoir voter.
La sécurisation des élections et des électeurs, notamment dans les zones forestières est pour nous une exigence non négociable. C'est pourquoi, des mesures de protection du droit de vote et d'autodéfense devront être prises par les électeurs eux-mêmes en s'organisant partout où besoin sera. Je veillerai personnellement à ce qu'il en soit ainsi et je m'assurerai que l'implication des Nations Unies et des forces impartiales, à ce propos, soit garantie. La République de Côte d'Ivoire doit pouvoir faire respecter et garantir partout, sur son territoire national, les droits inaliénables de ses citoyens,

En ce qui concerne les personnes non déclarées à l'état civil, les audiences foraines doivent leur délivrer gratuitement les actes nécessaires à l'obtention des documents électoraux, en toute impartialité. L'identification des électeurs, la délivrance et la distribution des documents électoraux doivent se faire dans les délais requis.
Point n'est besoin de démontrer l'importance de ces enjeux pour notre parti, enjeux sur lesquels les diverses missions des instances du parti n'ont cessé de vous sensibiliser. Votre mobilisation est à ce point cruciale que je ne crains pas de me répéter : il nous faut à la fois mobiliser nos énergies et toutes nos intelligences afin que chacune de nos militantes, chacun de nos militants, chacun de nos jeunes en âge de voter, chacune de nos électrices, chacun de nos électeurs, sympathisantes et sympathisants du PDCI-RDA, où qu'ils se trouvent en Côte d'Ivoire ou à l'étranger, puissent voter. Gagner les prochaines élections est à ce prix !

Le relèvement du taux de participation de nos électeurs dans toutes les circonscriptions doit être exceptionnel pour porter à la face du monde notre refus de la dictature, du mensonge d'un régime qui n'a fait qu'endeuiller nos familles en semant la mort, la désolation et la misère,

Outre ces conditions d'organisation transparentes que nous réclamons, nous ne pourrons espérer gagner les élections que si nous satisfaisons à l'exigence de cohésion et d'union. Cette condition dépend de nous, en tant que militants ou sympathisants du PDCI-RDA. Chacun de vous, chacun de nous, militante, militant et sympathisant, devons prendre toutes nos dispositions pour nous rendre aux urnes, le jour J afin de voter PDCI-RDA. C'est la condition de notre retour au pouvoir.

Militantes et militants de Dabou,
Sympathisants du PDCI-RDA,
Populations de Dabou,

Voici l'essentiel de mon message de ce jour. Nous pouvons élaborer tous les plans, les plus ambitieux, les plus prometteurs, ils resteront lettres mortes si notre participation au vote n'est pas à la mesure de nos espérances.

Soyons vigilants ! Assurons-nous que nos noms et prénoms figurent bien et correctement écrits sur les listings électoraux.
Nous devons absolument transformer notre majorité sociologique en majorité électorale. Une voix exprimée est une voix de plus pour le PDCI-RDA.

C'est dans ces conditions que notre Parti, le PDCI-RDA du Père fondateur, Félix HOUPHOUET BOIGNY et de ses compagnons dont DE Lambert, AGNIMEL Adrien, DE MEL Gaston, reviendra, grâce à vos suffrages, au pouvoir pour le plus grand bien de la Côte d'Ivoire.

Avec nos documents électoraux, si nous allons tous accomplir notre devoir de citoyens et de citoyennes, alors l'espoir est permis et demain la Côte d'Ivoire s'appellera à nouveau ESPERANCE et Terre de fraternité..

Vive Dabou !
Vive le PDCI-RDA !
Vive la Côte d'Ivoire !


HENRI KONAN BEDIE

PRESIDENT DU PDCI- RDA

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