samedi 22 septembre 2007 par Le Nouveau Réveil

Le 19 septembre 2002, la crise politique qui secouait la côte d'Ivoire depuis décembre 1993, a connu son paroxysme avec la rébellion armée déclenchée par les Forces nouvelles. Le pays divisé et meurtri avait besoin de rassemblement. Cela va s'amorcer au sommet de l'Etat, grâce à l'accord de Marcoussis. Ce fut un médicament de cheval, mais il aura eu le mérite de rassembler au forceps les Ivoiriens dans un gouvernement. Panier à crabes, disaient certains, panacée disaient d'autre, le fait est qu'il rassemblait au sommet les ivoiriens. Il fallait un animateur qui ne pouvait être que diplomate. Ce fut le premier ministre Seydou E. Diarra. Il aura le mérite d'être un parfait équilibriste, cherchant tant bien que mal à contenter, d'une part, la mouvance présidentielle, et d'autre part la rébellion armée et l'opposition. Seulement, voilà il fallait avancer, car le peuple souffrait le martyre de ce statut quo. Tout en félicitant les acteurs de cette époque. Les Ivoiriens étaient objectivement unanimes qu'il fallait avancer en préservant cet acquis. C'est alors que le choix fut porté sur un manager, quelqu'un qui, de tout temps, avait l'habitude d'atteindre des objectifs. En l'espèce, l'objectif était la normalisation de la vie de l'Etat sur tout le territoire et la tenue des élections démocratiques. L'acteur désigné fut l'ancien gouverneur de la BCEAO, Charles Konan Banny. Ce dernier aura le mérite de bousculer suffisant les deux acteurs principaux de la crise. D'une part, il amorce le redéploiement de l'administration sur tout le territoire, permettant la rébellion de voir arriver le pouvoir central dans sa zone, et d'autre part, obtient une résolution de l'ONU, permettant la signature des décrets d'exécution de l'Etat, par le Premier ministre. Cela allait permettre à la mouvance présidentielle de voir arriver un possible passage en force de l'appareil d'Etat dans l'accomplissement de la normalisation. Cette situation aura eu le mérite de planter le décor que décrit la belle fable de Jean de la Fontaine:"...Pour un âne enlevé, deux voleurs se battaient : L'un voulait le garder (présidence), l'autre le voulait vendre (rébellion).Tandis que coups de poings trottaient et que nos champions songeaient à se défendre, arrive un troisième larron qui saisit maître Aliboron..." Pour ceux qui connaissent cette leçon de morale, l'accord de Ouagadougou était probable, mais pas certaine. Cependant, ce qui était certain, c'était que l'entropie générale de cette situation commandait un mouvement en avant pour le bien-être du peuple de Côte d'Ivoire. La suite a été l'accord de Ouagadougou, que nous saluons parce qu'il entraîne tous les acteurs dans le dernier scénario du film Ivoirien, l'entrée en action imminente du "propriétaire", c'est-à-dire le peuple de Côte d'Ivoire, pour se saisir de "son âne", c'est-à-dire le pouvoir d'Etat, et le remettre à la personne de son choix pour le gérer. Merci à tous, et surtout à l'Eternel qui pousse les uns et les autres à agir inexorablement.
Par Lucien Yao

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