samedi 22 septembre 2007 par Le Nouveau Réveil

Mes chers compatriotes,

Souvenons-nous qu'en 1960, sous la houlette éclairée du Président Félix Houphouët-Boigny, la Côte d'Ivoire s'éveillait à la liberté, à la lumière et à l'espoir. L'homme qui était la finalité de la lutte pour l'indépendance a toujours été au centre des préoccupations du nouvel Etat et de la nation que le PDCI-RDA s'est engagé à construire. Quarante années durant, nous avons inlassablement ?uvré à la réalisation de cet objectif majeur, celui de la recherche du progrès et du bonheur des Ivoiriens.
La conjuration armée qui a abouti au coup d'état du 24 décembre 1999 avait pour cible, au-delà de ma modeste personne, la déstabilisation programmée de la Côte d'Ivoire dans ce qui constituait son âme, son essence, la vision qu'en a forgée le PDCI-RDA à travers son projet de société et d'émancipation de l'homme ivoirien. Rien d'étonnant, dans ces conditions, qu'à l'élection présidentielle organisée, dix mois après ce coup de force, tout ait été mis en ?uvre pour écarter injustement les candidats se réclamant du PDCI-RDA.
Face à cette injustice, vous avez su rester dignes, constants et fidèles à notre parti et à ses idéaux. Cette détermination donne au monde la preuve de l'enracinement du PDCI-RDA. Je voudrais donc ici publiquement et solennellement rendre un hommage appuyé à vous tous, cadres, responsables à la base, militantes, militants et sympathisants, qui avez su maintenir debout notre grand mouvement d'avant-garde. Ces remerciements sont d'autant plus justifiés que par votre dévouement à notre parti vous avez sauvegardé les chances de survie de notre beau pays.
Depuis l'exil forcé auquel ce coup d'Etat m'a contraint, je n'ai jamais cessé de consacrer toute mon énergie et mon intelligence à penser la Côte d'Ivoire dans son ambition légitime d'entrer avec succès dans le troisième millénaire. Je n'ai jamais cessé également de penser à notre parti, à l'avenir de nos jeunes et de nos femmes, au peuple de Côte d'Ivoire dans toutes ses composantes si injustement précipité dans le désarroi et la détresse.
Certes, depuis mon retour d'exil, le 15 octobre 2001, il m'a été donné, à diverses occasions, de m'adresser aux militants du PDCI-RDA sur l'état désastreux de la nation et sur la vie de notre parti, d'animer des rencontres au niveau des instances, de prendre position, de donner des avis et des interviews sur tous les sujets qui agitent notre pays depuis près de huit ans.
Mais durant ces longues années, chères s?urs et chers frères, le contexte politique national caractérisé par le manque de visibilité ne m'a pas permis, à mon corps défendant, de parcourir nos régions, nos villes et campagnes pour saluer nos vaillantes populations durement éprouvées par la crise.
Comme vous le savez, la volonté manifeste du régime FPI de se maintenir au pouvoir sans élections a aggravé l'absence de perspectives politiques claires telles que nous les avons recherchées dans le cadre des divers accords de sortie de crise à travers des élections justes, transparentes et ouvertes à tous.
Je vous ai souvent dit combien il convenait d'adapter notre attitude à cet objectif, en évitant les surenchères inutiles, les affrontements stériles au sein du parti, les rivalités qui nuisent à la cohésion et qui n'ont d'autre conséquence que celle de nous fragiliser face à un adversaire politique tricheur et sans scrupule.
Au cours des sept années de régime du FPI souillées par le sang, marquées par la violence, la souffrance, la frustration et les illusions perdues, je n'ai jamais changé d'attitude ni été résigné face à l'adversité. J'ai vécu et je continue de vivre au quotidien la gravité du sort réservé à notre pays, aux Ivoiriens et aux populations résidant en Côte d'Ivoire.
J'ai usé de tous les moyens d'opposition démocratiques et républicains en vue de soustraire notre pays à la décadence où l'incurie, l'irresponsabilité, la mauvaise gouvernance du régime FPI l'ont précipité. Aussi, ai-je mis un point d'honneur à participer à toutes les rencontres et à défendre les intérêts de la Nation là où se jouait son avenir, c'est-à-dire le retour à la paix.
Ainsi, après les efforts accomplis pour retrouver la paix à Marcoussis, à Accra et à Pretoria sous l'égide de la Communauté internationale, sans compter les rencontres d'Abidjan et de Yamoussoukro, nous en sommes aujourd'hui arrivés à l'accord de Ouagadougou.
Ces efforts auraient pu être couronnés de succès si le pouvoir FPI, après avoir usé deux Premiers ministres et souvent humilié des Chefs d'Etat et médiateurs étrangers désireux d'aider à notre réconciliation, n'avait constamment par des man?uvres dilatoires renié ses propres engagements, ses propres signatures et élevé des obstacles au processus pour le retarder.
Souvenons-nous, chers compatriotes, que le dialogue direct engagé à la diligence bienveillante du Président Blaise Compaoré, avait été proposé cinq ans plus tôt par nous. Il est manifestement établi aujourd'hui que le régime en place s'est volontairement accordé ce long délai pour se maintenir illégalement au pouvoir, organiser le pillage systématique des richesses nationales avec pour conséquences, la ruine de l'économie ivoirienne et l'aggravation de la pauvreté.
Depuis le 4 mars 2007, la signature de l'accord politique de Ouagadougou et les actes qui l'ont accompagnée ont ouvert de nouvelles perspectives qui nous permettent, enfin, de fixer nos objectifs et d'élaborer notre stratégie électorale. Pour nous, la voie des urnes demeure l'unique moyen pour la reconquête du pouvoir. Car, mon ambition de faire de la Côte d'Ivoire "un pays industriel en l'espace d'une génération n'est pas une utopie, c'est un objectif majeur." Cet objectif majeur s'est élevé au stade d'un rêve de réussite, de progrès et d'espérance qui m'a conduit à forger le concept de l'Eléphant d'Afrique qui reste plus que jamais d'actualité.
Avant de poursuivre, je voudrais redire mes remerciements au Président Blaise Compaoré pour son engagement personnel en faveur de la paix en Côte d'Ivoire.
Je voudrais, également, exprimer ma gratitude à l'Organisation des Nations Unies, à la Communauté internationale, à l'Union Africaine, à la CEDEAO et à la France pour leur présence et leur appui constants dans le processus de résolution de cette crise en vue de l'instauration de la paix en Côte d'Ivoire.

Chères Ivoiriennes et chers Ivoiriens, la crise que nous vivons n'est pas une fatalité. C'est un défi qu'il nous faut relever. Nous le devons et nous le pouvons, car le PDCI-RDA, debout, est en marche pour la victoire afin de reprendre son ?uvre de développement pour le "progrès pour tous et le bonheur pour chacun".
Dans cette perspective, il nous faudra identifier les mesures et actions à court, à moyen et à long termes, fondées sur des stratégies appropriées. Pour l'heure, je voudrais avec vous esquisser quelques éléments des mesures et actions que nous comptons déployer dès que le peuple de Côte d'Ivoire nous aura accordé à nouveau sa confiance.


I. Restaurer l'autorité de l'Etat et consolider la
conscience républicaine.

1.1. La restauration de l'autorité de l'Etat.

En tout premier lieu, il conviendra de restaurer l'autorité de l'Etat et de renouer avec la conscience républicaine.
L'anarchie délibérément instaurée dans notre pays, l'irrévérence, l'incivisme et le désordre qui en ont résulté, ont gravement atteint l'autorité de l'Etat et paralysé son fonctionnement. Constamment sollicitée pour imposer la dictature, la rue, sous la houlette du FPI, a remplacé les institutions de la République. Il n'y a plus d'Etat, les institutions n'existent plus que de nom, entraînant la dilution de l'autorité. Ses prérogatives ne sont plus exercées que par des personnes ne détenant aucun mandat du peuple et ne disposant d'aucun statut institutionnel. L'Etat n'étant plus une référence morale, l'administration s'est délitée et désagrégée au point de ne plus être en mesure de répondre aux exigences du service public, entraînant ainsi le désarroi des usagers. La neutralité et l'impartialité de l'Etat ont été profondément entamées par des recrutements partisans au mépris des critères de compétence.
Dès notre retour au pouvoir, il nous faudra immédiatement restaurer l'autorité, la neutralité et l'impartialité de l'Etat, des Institutions, de l'Administration et consolider la conscience et la responsabilité républicaines. Dans ce registre, nous nous attacherons prioritairement à la réforme de notre Armée.

1. 2. La réforme de l'Armée.

Durement éprouvée par cinq années de vains sacrifices consentis au cours d'une guerre que nous aurions pu éviter, l'âme républicaine de notre Armée a subi tant d'assauts qu'elle s'est fondue dans le clanisme. Du coup, elle a perdu son caractère et le sens profond de sa mission républicaine. Le PDCI-RDA s'emploiera à la reconstruction de nos Forces de Défense et de Sécurité afin d'en faire une institution nationale digne, compétente et capable d'assumer sa mission au service de la Nation.
Les tensions actuelles qui traversent cette haute institution n'honorent pas la Côte d'Ivoire, encore moins les militaires eux-mêmes dont une minorité continue d'abaisser le prestige par des pratiques répréhensibles aux antipodes de la grandeur à laquelle elle doit tendre.
La grande majorité des cadres militaires et des soldats, qui réprouvent l'affairisme, les méthodes, les pratiques, les recrutements anarchiques, le clientélisme et le clanisme qui gangrènent leurs corps, ne cachent pas leur désillusion sinon leur dépit. Une Armée doit incarner les grandes vertus de l'éthique civique et susciter le respect et l'estime du peuple.
Pour renaître, notre Armée nationale devra admettre impérativement les principes fondamentaux de discipline, de compétence et de mérite qui en forgent la grandeur et la noblesse. Le PDCI-RDA oeuvrera pour lui assurer force, crédibilité et prestige nécessaires à sa mission.

II. Rebâtir la paix
et la sécurité

2. 1. Nous devons rebâtir la paix et la sécurité en prenant des mesures d'urgence et d'assistance aux populations.
Une administration restaurée ne saurait s'accommoder d'une justice aux ordres, dont les manquements à l'éthique judiciaire ont laissé prospérer l'impunité au point de se renier elle-même.
Comment comprendre, en effet, que pendant sept ans, nous n'ayons pu élucider, en dépit de nombreuses commissions d'enquêtes mises en place, la grave question des escadrons de la mort, les violations flagrantes et massives des droits de l'homme, les incendies de marché et de bureaux, les menaces sur la vie des personnes, les crimes, les meurtres, les assassinats, les enlèvements crapuleux, les détentions arbitraires, les fosses communes, les charniers, qui ont endeuillé les familles et constitué des faits notoires qui ont défrayé la chronique ? Devant tant d'exactions, tant de cruauté et tant de délits, comment notre justice a-t-elle pu se satisfaire de cette situation d'impunité ?
Il nous faudra donc réformer la justice pour garantir le droit, les libertés individuelles et collectives, dans un vaste mouvement de consolidation de la sécurité judiciaire pour tous les citoyens, pour tous les opérateurs économiques, investisseurs nationaux et étrangers.
Pays de liberté et d'hospitalité, comme le proclame notre hymne national, la Côte d'Ivoire doit pouvoir assurer à ses citoyens et à ses habitants la protection indispensable à leur plein épanouissement dans un environnement sécurisé et propice aux affaires, à l'éducation et à l'édification des jeunes.
Dans l'ordre de ces mesures d'urgence, une place de choix sera accordée au monde paysan. La détresse du monde rural qui, au cours des sept dernières années, a payé un lourd tribut à la crise, sera prise en compte. Nous mettrons en ?uvre une politique d'assistance agricole garantissant à tous des revenus substantiels et stables. Cette politique est aux antipodes des promesses démagogiques du FPI qui ont conduit à la faillite de nos campagnes et de nos paysans. Ceux-ci sont délibérément plongés dans la pauvreté et la misère par le pillage organisé du fruit de leur travail. Le taux de pauvreté approche, aujourd'hui, le seuil des 45% alors qu'il y a peu, il était de 33% ! La paupérisation aggravée par la hausse anarchique des prix des biens de consommation courante est donc à son comble! Elle nous commande la prise en compte urgente du monde rural dont le fruit du travail est dilapidé à grande échelle par le régime en place. L'assistance aux populations, qu'elles soient rurales ou urbaines, comprendra la réparation des dommages causés aux victimes de la guerre et aux déplacés. Ce défi sera relevé.

2.2. Nous devons rebâtir la paix et la sécurité en l'inscrivant comme une priorité de l'action gouvernementale.

La sécurité des biens et des personnes sera inscrite comme une priorité de l'action gouvernementale et des moyens seront mis en ?uvre pour en garantir l'efficacité dans le respect des droits de l'homme et du citoyen. C'est pourquoi, le démantèlement des milices est intimement lié à la paix, à la cohésion sociale et à la réconciliation nationale à laquelle nous nous attellerons sans délai. Dans ce dispositif, l'indépendance du juge sera une pierre d'angle conforme aux principes constitutionnels et de bonne gouvernance.

2.3 Nous devons rebâtir la paix et la sécurité en construisant une démocratie apaisée.

Le PDCI-RDA a une pratique démocratique ancienne qu'il faudra approfondir et poursuivre en vue de la consolidation de l'Etat de droit. Le renforcement de la démocratie par la bonne gouvernance en est le corollaire indispensable. Il suppose une décentralisation pertinente et porteuse de potentialités de développement économique et social en vue de réduire les disparités régionales accentuées depuis la crise inutile dans laquelle le régime actuel nous a plongés. Pour cela, il faudra renforcer la stabilité politique de la nation par la mise en oeuvre d'une démocratie apaisée prenant appui sur une administration publique réformée et des institutions consolidées.
Cette démocratie apaisée, que j'ai depuis toujours appelée de mes v?ux et pratiquée, est à l'opposé des méthodes de gouvernement et des moyens d'actions politiques du FPI, fondés sur la violence répressive, le déni de justice et les violations massives des droits de l'homme et des libertés. Elle induit une gestion rigoureuse des affaires publiques et la promotion de la bonne gouvernance par la mise en ?uvre d'une connaissance profonde des aspirations des populations. La démocratie apaisée suppose également la maîtrise de nos émotions et de nos impatiences face à ce que nous ressentons parfois légitimement comme une injustice et qui pousse au désordre fatal à la Nation. La démocratie apaisée, c'est l'instauration de la confiance, le respect d'une urbanité dans les rapports politiques des citoyens. Car, il est vain de crier, de brocarder ses adversaires, d'insulter. Seule une volonté politique ferme, stable, propice à la discussion et au dialogue permet de démêler les situations les plus complexes.
Les idéaux du PDCI-RDA, dont nous avons tous été imprégnés, nous interdisent, selon les enseignements de Félix Houphouët-Boigny, les attitudes irraisonnées et aventureuses. Dès lors, le PDCI-RDA ne saurait ni ne pourrait faire l'apologie de la violence, physique ou verbale, en s'y adonnant, comme certains ont pensé nous y pousser pour rompre avec notre attitude de réserve et notre sens des responsabilités. Le PDCI-RDA ne saurait imiter le FPI dans ses comportements politiques irrationnels. Pourquoi aurions-nous suivi nos adversaires politiques dans leurs méthodes sanglantes et leurs pratiques violentes alors que la terre promise, dès leur avènement, s'est révélée être l'enfer. L'incapacité du FPI à s'élever et à se conformer à la norme politique rationnelle le disqualifie comme modèle à suivre. Aussi, ma réserve face aux agitations et pratiques du FPI n'a-t-elle pas toujours été bien comprise.
Et lorsque, malgré tout, nous avons voulu manifester pacifiquement et conformément à nos droits constitutionnels pour réclamer la mise en application des accords de paix que nous avions signés ensemble avec le FPI, nous avons été réprimés dans le sang. La marche du mois de mars 2004, interdite, n'avait pas eu lieu. Mais elle n'avait pas moins occasionné cent vingt (120) morts, selon l'ONU, mais certainement plus de cinq cents (500) sans compter les nombreux blessés. L'enquête menée par le PDCI-RDA, confirmée par celle du Conseil de Sécurité de l'ONU en atteste, témoignages et photos à l'appui.
Appuyées par " des auxiliaires ", c'est-à-dire des miliciens à la solde du FPI, comme devait le confirmer le Ministre de la Sécurité Intérieure de l'époque, les Forces de Défense et de Sécurité ont investi les rues, les places, les domiciles et les cours communes pour procéder à des tueries "indiscriminées " de nos militants.
Pour cela, nous n'oublierons jamais les événements des 25, 26 et 27 mars 2004 gravés dans la pierre. Ces événements ont révélé à la face de la nation et du monde entier la dictature sanguinaire du FPI et son visage le plus hideux.
Le silence temporaire qui recouvre ces morts ne signifie pas qu'ils sont oubliés. Le moment venu nous saurons nous en souvenir afin que leur martyre imprègne à jamais nos consciences. Leur sacrifice ne sera pas vain.
D'abord, nous n'aurons de cesse de demander à l'ONU d'être conséquente avec ses principes devant ces violations massives des droits de l'homme. Puisqu'elle a conclu dans son enquête à des " tueries indiscriminées " et qu'elle en a sériées les responsabilités, les sanctions doivent être prises. Il en va de sa crédibilité.
Mais il nous faut dépasser toutes ces perfidies et trouver dans la tragédie ivoirienne les ressorts nécessaires pour rebondir par les élections qui sont annoncées.
C'est pourquoi, je veux ici appeler au rassemblement, à l'union et à la cohésion pour mobiliser nos forces et nos énergies en vue de faire barrage à l'imposture et à la dictature en gagnant les prochaines élections.

III. Se mobiliser
pour les élections

Notre mobilisation pour les élections à venir est une absolue nécessité et une ardente obligation.
Les élections sont un passage obligé pour sortir de la crise et permettre au peuple ivoirien de choisir ses gouvernants et ses dirigeants. Ce droit est un des attributs du peuple dont nul ne saurait le priver, sauf à vouloir être illégitime ou dictateur en se plaçant au dessus des lois de la République. C'est dire que la situation présente de la Côte d'Ivoire où des personnes jouent les prolongations à la tête de l'état sans être élues est fondamentalement antidémocratique. Et comme je ne cesse de le répéter, c'est une honte pour la nation ivoirienne. Il nous faut donc aller aux élections.
Cependant, pour être crédibles, les élections doivent répondre à un certain nombre d'exigences démocratiques pour garantir la sincérité du scrutin. Dès lors, toutes les mesures doivent être prises pour assurer à chaque citoyen ivoirien la possibilité d'exercer, en toute liberté, son droit de vote où qu'il se trouve sur le territoire national.
En ce qui concerne les personnes non déclarées à l'état civil, les audiences foraines doivent leur délivrer les actes nécessaires à l'obtention des documents électoraux, en toute impartialité. L'identification des électeurs, la délivrance et la distribution des documents électoraux doivent se faire dans les délais requis.
Point n'est besoin de démontrer l'importance de ces enjeux pour notre parti, enjeux sur lesquels les diverses missions des instances du parti n'ont cessé de vous sensibiliser. Votre mobilisation est à ce point cruciale que je ne crains pas de me répéter : il nous faut à la fois mobiliser nos énergies et toutes nos intelligences afin que chacune de nos militantes, chacun de nos militants, chacun de nos jeunes en âge de voter, chacune de nos électrices, chacun de nos électeurs, sympathisantes et sympathisants du PDCI-RDA, où qu'ils se trouvent en Côte d'Ivoire ou à l'étranger, puissent voter. Gagner les prochaines élections est à ce prix !
Le relèvement du taux de participation de nos électeurs dans toutes les circonscriptions doit être exceptionnel pour porter à la face du monde notre refus de la dictature et du mensonge d'un régime qui n'a fait qu'endeuiller nos familles en semant la mort, la désolation et la misère dans notre pays, naguère si prospère, si fier et si jaloux de son mieux vivre.
Dans de nombreuses régions du pays et singulièrement dans le sud-ouest et l'ouest, les populations autochtones continuent encore, avec la complicité de certains politiciens irresponsables, d'empêcher d'autres Ivoiriens d'accomplir leurs devoirs civiques. Cela doit cesser. Tout Ivoirien, en règle vis avis des lois électorales, doit pouvoir voter.
La sécurisation des élections et des électeurs, notamment dans les zones forestières est pour nous une exigence non négociable. C'est pourquoi, des mesures de protection du droit de vote et de défense devront être prises par les électeurs eux-mêmes en s'organisant partout où besoin sera. Je veillerai personnellement à ce qu'il en soit ainsi et m'assurerai que l'implication des Nations Unies et des forces impartiales, à ce propos, soit garantie. La Côte d'Ivoire est une République. Elle doit pouvoir respecter et garantir partout, sur son territoire national, les droits inaliénables de ses citoyens.
Enfin, la gestion des médias d'Etat doit satisfaire aux exigences de la démocratie et à l'impératif de l'équité. Car, pris en otage par le pouvoir en place qui en a fait son instrument de propagande et d'agitation politiques, ces médias d'Etat se sont transformés en un cénacle de la pensée unique et de la censure des partis d'opposition. Il nous faudra donc veiller à réviser de toute urgence leur ligne éditoriale préconçue et partisane. La démocratie ne s'accommode pas de telles usages et pratiques.


IV. Relancer le développement et la croissance économique

Sous le régime du FPI, l'économie a été totalement ignorée et aucun projet n'est assignable, à ce jour, à ce parti qui s'est payé de mots pour abuser les Ivoiriens. Devant l'absence d'investissements et de réalisations, nous sommes en droit de demander à quoi ont servi les budgets successifs de l'Etat depuis sept ans.
Pour notre part, nous nous engageons à redresser l'économie nationale. Nous veillerons également à la maîtrise de la croissance démographique. Nous remettrons en place une politique vigoureuse d'industrialisation en vue de la relance de l'emploi Nous proposerons, le moment venu, notre programme de développement et de croissance économique. Pour l'heure, je voudrais explorer avec vous, dans ce sens, les grandes lignes des réformes à engager dans l'urgence.
Ces réformes d'urgence pour relancer l'économie et la croissance porteront pour l'essentiel, dans un ordre de priorité qu'il conviendra de déterminer, sur :

- le rétablissement de la confiance en tant que facteur de développement :
- l'élaboration d'une stratégie dynamique pour remettre la Côte d'Ivoire sur la voie de la prospérité et du progrès par le travail ;
- la création d'un environnement propice à l'investissement ;
- la réforme des finances publiques, la mise en place d'un cadre macro économique viable, assaini et particulièrement incitatif pour les opérateurs la mise en oeuvre d'une économiques et les investisseurs ;
- fiscalité adaptée et incitative des investissements ;
- l'élimination du harcèlement fiscal des entreprises ;
- l'amélioration du cadre réglementaire et juridique ;
- la gestion moderne de l'Etat et le renforcement de la culture de l'entreprise;
- la réorganisation du secteur commercial en vue de promouvoir le développement de l'industrie nationale ;
- l'ouverture à l'innovation et l'émergence d'une nouvelle génération d'entrepreneurs nationaux dynamiques ;
- l'amélioration de la qualité des ressources humaines par la formation continue des cadres basée sur l'information, le savoir, l'apprentissage tout au long de la vie, la créativité et l'initiative ;
- la promotion d'une politique de crédits ;
- la promotion d'une agriculture modernisée et compétitive ;
- la mise en place méthodique des conditions d'un développement industriel vigoureux, compétitif, par la création de zones franches et d'instruments de conquête de marchés extérieurs ;
- La restauration des infrastructures économiques;
- la réhabilitation des outils et des instruments de production et de développement ;
- la relance des secteurs stratégiques : agriculture, mines, énergie, industrie ;
- la relance des fonds sociaux pour les différents secteurs d'activité (primaire, secondaire et tertiaire) ;
- la sécurité alimentaire par le développement rural ;
- la lutte contre les inégalités et la pauvreté accentuées par la crise;
- la relance de l'emploi et l'exploitation des opportunités offertes par les NTIC ;
- la maîtrise de la croissance démographique ;
- la relance du tourisme par la réhabilitation et la construction de réceptifs et de centres de formation hôtelière en partenariat avec le secteur privé;
- la mise en place d'un programme spécial pour le développement des voieries des grandes villes, des hôpitaux et des universités ;
- la promotion vigoureuse d'une économie de services pour profiter des opportunités offertes par les délocalisations ;
-l'instauration de mesures incitatives pour encourager l'investissement étranger ;
-la reprise des négociations multilatérales et bilatérales avec les bailleurs de fonds et les partenaires au développement ;
- la remise en marche l'Eléphant d'Afrique et des chantiers du futur.
Il y a plus d'une dizaine d'années, j'avais, en 1995, proposé dix sentiers aux Ivoiriens. Le temps a montré la justesse de ces propositions pour un nouveau pacte avec la réussite économique. Les résultats sont là, palpables:
l l'indépendance énergétique du pays grâce à la valorisation du gaz naturel et l'installation des centrales CIPREL et AZITO ;
l l'intensification des explorations pétrolières débouchant sur des gisements mis en exploitation;
l le bitumage de nouveaux axes routiers prolongeant un des plus beaux réseaux routiers d'Afrique et comptant plus de 68.000 kilomètres;
l l'ouverture de milliers de kilomètres de pistes rurales ;
l l'électrification villageoise ;
l l'adduction d'eau dans de nouvelles villes secondaires ;
l la construction de nouveaux amphithéâtres sur les campus universitaires ;
l la création de nouvelles universités : Abobo-Adjamé, Bouaké, Daloa, Korhogo ;
l les plantations clés en mains ;
l la construction de nouveaux centres de santé qui font la fierté des refondateurs, centres de santé qu'ils inaugurent avec force publicité ;
l l'aéroport international Félix Houphouët-Boigny
l le bitumage des routes nouvelles Kanaholo-Korhogo, Katiola-Dabakala, Bondoukou-Bouna, Bongouanou-Mbato, Kotobi-Arrah-Bonahoin, etc.

Le coup d'état de 1999 a mis un coup d'arrêt brutal à ces travaux qui avaient démarré en ce qui concerne :

l le bitumage de la desserte Est Centre d'ANANDA-APROMPRONOU
l le bitumage de la route AKRESSY-ABENGOUROU par ZARANOU
l Le bitumage de la route Blolequin Toulepleu
l Le bitumage de la route Guiglo Taï
l la poursuite de l'autoroute du nord, ABIDJAN-YAMOUSSOUKRO
l le Troisième Pont d'ABIDJAN.
l L'autoroute de PORT-BOUET-GRAND BASSAM
l L'extension du PORT d'ABIDJAN

Tout cela doit être repris, parce que tout cela est nécessaire. Et tout cela peut être repris parce que nous en avons la volonté et la compétence.
Bien entendu, nous aurons l'occasion de revenir sur tous ces sujets d'importance dans mon nouveau programme de gouvernement.

V Renouer avec
le progrès social

Le progrès social implique la création de la richesse par le travail, une juste répartition des fruits de la croissance.

Cela passe nécessairement par le strict respect des principes fondamentaux de justice sociale, notamment l'égalité de tous devant la loi et particulièrement l'égalité de l'homme et de la femme.
Dans ce cadre, nous instaurerons des négociations avec les opérateurs économiques, le patronat, les chefs d'entreprise et les syndicats en vue du relèvement du pouvoir d'achat des travailleurs, mis à mal par la flambée anarchique des prix des denrées de première nécessité et le coût du transport.

Il reste entendu que pour renouer avec le progrès social, il est nécessaire non seulement de développer le goût de l'effort chez nos compatriotes, mais aussi, de procéder à la moralisation de notre société par la promotion du travail, du mérite, de l'excellence et de la bonne gouvernance érigée en norme sociale.
Je m'engagerai fermement et résolument, par ailleurs, à réhabiliter l'Ecole, l'Université et le droit à la formation, à restaurer l'autorité de la famille et du maître. Toutes choses qui ont souffert des errements du régime actuel.
Nous procéderons, en outre, à l'assainissement de l'environnement de l'Ecole et de l'Université en collaboration avec les organisations syndicales et professionnelles, en luttant sans faiblesse contre la corruption et le trafic d'influence. Nous veillerons à la mise à niveau des infrastructures scolaires et universitaires ainsi qu'à la normalisation de l'année académique.
Nous poursuivrons nos efforts pour relancer la recherche scientifique, moteur de tout développement. Nous revaloriserons le métier d'enseignant et instaurerons un dialogue permanent pour décrisper et apaiser le climat social.
Toutes ces actions devront être conduites en vue de la réforme du secteur de l'éducation-formation pour l'adapter aux exigences et aux défis nouveaux du millénaire.


IV. Revaloriser
le monde rural

La revalorisation du monde rural passe par sa modernisation. Celle-ci implique :
-une politique intégrée de développement rural ;
-une politique d'encadrement et d'appui au monde agricole ;
-une politique de renouvellement des vergers ;
-un mécanisme rationnel de gestion des filières café, cacao, canne à sucre, coton, banane, anacarde, hévéa, huile de palme et autres fruits et légumes
-une promotion vigoureuse de la recherche scientifique appliquée au monde agricole ;
-l'introduction et le développement de nouvelles spéculations dans la perspective du bio carburant;
-la relance spécifique du développement des zones de savanes, de montagnes et des anciennes zones forestières ;
-la poursuite du programme de plantations clé en main ;
-la réalisation de l'objectif de l'autosuffisance alimentaire par la relance de la production vivrière : manioc, riz, maïs, banane plantain, igname, mil,denrées dont les cours connaissent, aujourd'hui, une flambée spectaculaire compte tenu de la baisse considérable de la production.
-la réorganisation des circuits de distribution des produits vivriers.
-La relance et le développement intégré de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche.

L'amélioration du cadre juridique par l'application de la loi sur le foncier rural sera un facteur d'assainissement, de dynamisation et de stabilité des activités agricoles.
Dans ce domaine, la promotion et le soutien de l'agro-industrie en vue de la transformation des produits agricoles sera un impératif de développement intégré du secteur rural.


V. Développer le droit
de la femme

Depuis la lutte pour l'émancipation de la Côte d'Ivoire menée par le Président Félix Houphouët-Boigny et ses compagnons, le développement du droit de la femme n'a cessé d'être au c?ur du projet de société du PDCI-RDA. A cet effet, on peut rappeler "les compagnons de l'aventure de 1946" qui regroupaient des centaines de jeunes de sexe masculin et féminin envoyés en France dès la fin de la seconde guerre mondiale, par le Député Félix Houphouët-Boigny pour y poursuivre leurs études afin d'accroître le potentiel des cadres de la nation future.
Cette politique dont de nombreux jeunes ont tiré profit, sans aucune distinction d'origine ni d'appartenance partisane, dans le contexte historique de l'époque, apparaît aujourd'hui, comme relevant d'une vision et d'une inspiration prodigieuses. Depuis, cette politique s'est institutionnalisée après l'indépendance à travers les avancées du code civil, les politiques de promotion de la Femme. Aucun gouvernement du PDCI-RDA, n'a fait l'impasse sur le développement des capacités et du leadership féminin.
Cette politique devra être renforcée dans le domaine de l'égalité des droits civils, en matière de responsabilité parentale et de fiscalité. Il faudra également développer et atteindre la scolarisation à 100% de la jeune fille partout sur le territoire national.
Compte tenu de l'importance de la population féminine et de son rôle dans le développement économique et social, il nous reviendra de lui donner la place qu'elle mérite dans la politique, dans le gouvernement et dans tous les secteurs d'activité.
Enfin, indépendamment de la protection de la santé de la femme et de la jeune fille, nous devons poursuivre le renforcement de l'autonomie de la femme, en réactivant nos projets de marchés de gros et d'une bourse du vivrier dans le cadre du développement de la sécurité alimentaire par la femme. J'y veillerai personnellement.


VI. Reconstruire
l'image de la jeunesse

Pour offrir à la jeunesse ivoirienne un cadre sain, propice à son épanouissement et à son ouverture au monde moderne, le PDCI-RDA n'a ménagé, avant et depuis l'indépendance, aucun effort. Grâce à sa politique de gratuité effective de l'école et de la santé, le PDCI-RDA s'est attaché à donner à la jeunesse ivoirienne un traitement particulier qui ne négligeait ni sa santé ni sa formation scolaire et universitaire. Les efforts accomplis dans ce cadre étaient reconnus par tous et salués comme exemplaires, les résultats ayant attesté la qualité des enseignements prodigués et qui avaient fait naguère de notre Université une référence dans la sous région et dans le monde.
Bien évidemment, le corps professoral qui avait auprès de Félix Houphouët-Boigny une oreille attentive n'était pas en reste de cette politique sociale hardie. Celle-ci offrait la gratuité des soins médicaux aux fonctionnaires, la gratuité du logement aux enseignants, avec à la clé, le décrochage de la grille des salaires de la Fonction Publique. Tous ont été, par la suite, propriétaires de leur logement.
Ainsi donc, instituée comme la priorité des priorités,l'éducation de la jeunesse ivoirienne a toujours été au c?ur de l'action gouvernementale du PDCI-RDA depuis les origines. Dans ce cadre, il m'était apparu nécessaire d'étendre les capacités d'accueil de notre enseignement supérieur par la création des universités de Cocody, d'Abobo-Adjamé, de Bouaké et des unités universitaires régionales de Daloa et de Korhogo tout en encourageant le développement de l'enseignement supérieur privé.
Considérant que la jeunesse est l'avenir de la nation, le PDCI-RDA a régulièrement consacré à sa formation près de 50% du budget de l'Etat et cela sans discontinuer, offrant sans discrimination aucune, bourses et autres appuis sociaux aux étudiants méritants.
A tous ces avantages s'ajoutaient la gratuité du transport pour les élèves et les étudiants. Tous les étudiants de l'époque, quel que soit leur bord politique, ont largement bénéficié de cette politique volontariste du PDCI-RDA.
Comme vous pouvez en juger, cette politique sociale est loin d'être le miroir aux alouettes actuellement proposé par les nouveaux gouvernants. La politique de l'illusion à laquelle ils se commettent a jeté notre jeunesse dans la rue où elle est en proie à tous les dévoiements. Ils iront jusqu'à oublier la formation de notre jeunesse dont ils ont fait des boucliers dans leur quête insensée du pouvoir par la rue, le mensonge, la diffamation, l'irrévérence, la violence et les armes.
Il importe donc de sortir notre jeunesse de la rue. Le PDCI-RDA s'y emploiera avec intelligence et imagination pour développer l'insertion sociale des jeunes. Pour accélérer l'auto-emploi, je réactiverai la politique des Fonds Sociaux, revue et corrigée, en vue d'une plus grande efficacité.
Les potentialités agricoles de notre pays continuent d'offrir des perspectives de développement et constituent un vaste domaine d'insertion des jeunes. Nous ferons aimer les nobles métiers de la terre et de l'artisanat à notre jeunesse par une politique de modernisation agricole systématique et intégrée ainsi que par une politique de promotion de l'artisanat.
Un service civique à caractère civil et non militaire, orienté également vers l'insertion sociale et l'épanouissement personnel du jeune, sera mis en ?uvre.
Je renforcerai l'éducation civique et la culture démocratique des jeunes en vue d'en faire des citoyens bien formés, responsables et préparés à résister à toutes les manipulations, comme aux sirènes et aux promesses des marchands d'illusions. C'est d'une jeunesse au travail, studieuse, pétrie de technicité, de civilité et d'urbanité, capable de relever les défis de la mondialisation, dont notre pays a le plus besoin pour assurer la meilleure relève à laquelle nous aspirons.
En appui à cet effort, j'encouragerai la réhabilitation de l'autorité de la famille et des parents par une sensibilisation nationale sur leurs rôles et leurs responsabilités dans l'éducation morale et civique de leurs enfants. Un cadre institutionnel particulier sera créé à cet effet.
Le sport étant devenu une véritable industrie, sa professionnalisation est actuellement une exigence à laquelle il conviendra de se conformer. L'Etat y apportera un appui par la création d'un Fonds de développement de la formation professionnelle sportive. Dans le cadre de cette politique, aucun sport ne sera laissé pour compte.


VII. Réactiver la politique
de santé publique

Avec le retour du PDCI-RDA au pouvoir, les Ivoiriens n'iront plus à l'hôpital pour mourir mais pour recouvrer la santé et la joie de vivre. Car, aujourd'hui, dans le contexte de la pauvreté généralisée des populations, l'inexistence d'une politique de santé publique fait de nos hôpitaux de véritables mouroirs.
Je poursuivrai le développement des infrastructures sanitaires de proximité et l'équipement des centres de santé comme nous le faisions naguère. Je réactiverai les politiques de lutte contre les grandes endémies, la tuberculose, la poliomyélite, la lèpre, l'ulcère de Buruli et autres maladies, pour certaines en passe d'être éradiquées mais qui reviennent en force pour sévir suite à l'abandon des programmes.
Concernant la pandémie du SIDA, il est affligeant de constater que malgré les efforts considérables consentis par la Communauté internationale et nos partenaires au développement, les résultats attendus sont loin de nos espérances. Car, la pandémie continue de se propager.
Pour améliorer la politique d'encadrement sanitaire de la population ivoirienne, il nous apparaît nécessaire de repenser la politique de recrutement des médecins et du personnel de santé publique ainsi que leurs conditions de travail.
Le corollaire de notre programme de relance de la politique de santé publique visera à mettre en ?uvre le projet national de mutuelle d'assurance maladie que nous avions mis en expérimentation. Ce projet a été malencontreusement galvaudé, pour des raisons démagogiques, par le pouvoir en place qui a démontré son incompétence et son incapacité à garantir une santé publique aux Ivoiriens.


VIII. Assurer l'égalité des chances des Ivoiriens pour l'accès aux emplois et aux services publics

L'esprit d'équité républicaine commande le respect du principe de l'égalité des chances des citoyens pour l'accès aux emplois et aux services publics tout comme pour l'accès aux écoles de formation des agents de l'Etat. La gangrène de la corruption et de la complaisance partisane, aux relents tribalistes, qui s'est emparée de l'ensemble de ces secteurs et qui plonge ses racines jusqu'à l'Ecole Nationale d'Administration, fleuron des établissements de formation des Agents de l'Etat, sera extirpée. Ceci devra permettre à nos services et à notre administration publique de disposer de cadres méritants et compétents. L'institutionnalisation du " racket " est malheureusement la contrepartie honteuse qui avilit l'image de nombre de nos agents chargés de l'administration et de l'ordre publics.
Le PDCI-RDA effectuera une évaluation rigoureuse des compétences au sein des administrations en vue de procéder à une mise à niveau conforme aux exigences d'efficacité de notre Administration et de nos services publics.


IX. Reformer la politique de retraite des agents de l'Etat

Pour jouir de sa pension de retraite, l'agent de la Fonction Publique, parvenu à la fin de sa carrière, est invariablement soumis à un véritable parcours du combattant parfois insurmontable pour nombre d'entre eux. L'assujettissement à des procédures interminables de liquidation trop complexe induit des attitudes de dépit chez nos retraités qui développent le sentiment d'être rejetés de la société à laquelle ils ont donné le meilleur d'eux-mêmes.
Il faut faire du départ à la retraite une fête et non l'antichambre de la mort pour tous ceux qui, leur vie durant, ont servi l'Etat.
Avec le concours des Associations traitant de ces préoccupations, le PDCI-RDA s'assurera de la réforme des procédures de mise à la retraite et de liquidation immédiate des pensions. Le but ainsi visé est d'éviter les attentes pouvant aller de deux à quatre ans avec parfois des conséquences dramatiques pour les bénéficiaires.
En outre, la contribution des Associations professionnelles sera sollicitée afin de garantir le départ à la retraite dans des conditions de dignité et de fluidité qui valorisent le retraité.
Par ailleurs, nos retraités constituent une mine de compétences, d'expérience et d'intelligence trop souvent inexploitée. Je prends l'engagement de valoriser ces ressources humaines pour les mettre au service de la nation sur des projets spécifiques dans leurs domaines de compétence, notamment à travers le bénévolat.


XII. Promouvoir une
politique et une culture
de l'hygiène publique

L'insalubrité est devenue en Côte d'Ivoire un drame national. Nos villes, nos villages, nos rues et nos quartiers sont en proie aux mouches, aux cafards, aux rats, abandonnés aux odeurs des ordures ménagères, hospitalières, industrielles et aux déchets toxiques, sources de maladies et de mal-vivre.
Nous devons réagir. C'est pourquoi je m'engage à promouvoir dans notre pays une culture de l'hygiène publique perdue depuis l'arrivée du FPI au pouvoir.
La nouvelle politique de salubrité publique consistera à éduquer nos populations aux exigences de l'hygiène publique à travers une politique d'îlotage hygiénique de nos villes et de nos villages, sous la conduite active des Mairies et des Conseils Généraux. L'Ecole devra y apporter sa contribution en sensibilisant et en formant la jeunesse, dès le plus jeune âge, à cet effet. Nous devrons, par ailleurs, nous assurer spécifiquement du traitement des déchets hospitaliers.
En outre, je m'attacherai à mettre en place une industrie de traitement moderne des ordures ménagères et industrielles devenue une exigence de premier ordre.


XIII. Lutter contre
la dégradation
de l'environnement

Dans le contexte sans précédent du scandale écologique, économique, politique et moral des déchets toxiques, il nous reviendra de lutter contre la dégradation de l'environnement. Les déchets toxiques ne devront jamais plus violer nos eaux territoriales encore moins notre sol. C'est un impératif catégorique.
Pour sa part, le PDCI-RDA s'emploiera, dans l'urgence, à protéger les massifs forestiers actuels, les parcs nationaux et à promouvoir une politique de reboisement en vue de la reconstitution de notre patrimoine forestier. Devant l'absence de vision environnemental et écologique du pouvoir en place, nos forêts et savanes sont soumises à rude épreuve par la quête du bois de chauffe. L'incapacité à satisfaire les besoins des populations en énergie domestique est intolérable quand on sait que la Côte d'Ivoire est productrice en abondance de gaz naturel.
Il nous faudra également protéger la biodiversité.
La politique de l'eau doit viser à une gestion rationnelle de nos ressources aquatiques en vue de leur exploitation efficiente au niveau de l'hydraulique humaine (l'accessibilité à l'eau potable pour tous), de l'hydro-électricité (construction de barrages), des transports fluviaux, des exploitations agricoles (irrigation) et des loisirs (sports nautiques).
A ce propos, une attention particulière sera portée à l'assainissement et à la mise en valeur du plan d'eau lagunaire d'Abidjan devenu aujourd'hui l'objet de toutes les pollutions et de toutes les agressions écologiques.
L'indifférence affichée par le régime du FPI à l'égard des préoccupations écologiques a aggravé les menaces de désertification de notre pays. Par cupidité et incompétence coupables, des zones légalement protégées sont livrées à un déboisement sauvage et irresponsable.
Concernant la lutte contre les émissions de gaz à effets de serre, un contrôle strict sera exercé sur les véhicules aux fins d'éradiquer les risques d'aggravation de la pollution atmosphérique.
Dans cet ordre d'idées, les emballages plastiques qui jonchent et engorgent nos villes et villages, nos zones d'habitation, nos égouts et nos espaces verts, devront être remplacés par des emballages biodégradables.

XIV. Repenser la politique du logement et du cadre de vie

Il nous faut repenser la politique de la qualité du logement et du cadre de vie.
L'abandon actuel des politiques de l'habitat, de l'urbanisme, du logement et du cadre de vie nous impose, en effet, des réformes urgentes dans ces domaines. Nous assistons à une bidonvilisation accélérée de nos villes et de nos quartiers, les règles élémentaires d'urbanisme n'étant plus, ni observées, ni respectées.
Une politique de la ville devra être réactivée dans le cadre de plans directeurs existants. Il faut, à cet effet, rétablir et renforcer la place et la fonction architecturales pour mettre un terme à la prolifération des constructions anarchiques sans caractère et hors normes.
Dans le non respect des lois d'édilité, nos villes sont devenues des villes boutiques, des bazars où se côtoient maquis, résidences, gares et écoles, dans une confusion et une promiscuité indescriptibles et de nuisances inacceptables.
Nos villes ont besoin d'espaces verts et d'aires de jeux pour les loisirs et les sports. La qualité du cadre de vie est à ce prix. C'est pourquoi, je veillerai à doter nos communes et nos quartiers d'infrastructures sportives pour démocratiser et vulgariser les loisirs et la pratique du sport de masse.
Nous devons également initier une politique de densification urbaine dans le cadre de nos politiques de logement assorties de financements adaptés pour l'immobilier. La construction de logements sociaux et l'amélioration du cadre de vie par la réduction des bidonvilles constitueront un enjeu politique majeur. Dans cet ordre d'idées, je relancerai le projet de modernisation de l'habitat villageois.

XV. Réformer la politique des travaux publics

L'abandon par le régime FPI de l'entretien et de la poursuite du développement des infrastructures économiques, leur dégradation avancée nécessitent une réforme de la politique des travaux publics. Tout en nous appuyant sur le secteur privé, il nous faudra infléchir le désengagement de l'Etat dans ce secteur vital pour le développement du pays et imaginer des technologies alternatives dans ce domaine essentiel.
Dans l'urgence, nous réhabiliterons les deux ponts d'Abidjan. Nous entreprendrons la construction des ponts de Jacqueville et du Plateau-Locodjro. Nous reprendrons les travaux du troisième pont Marcory-Riviéra. Les principaux ouvrages d'art du réseau routier national seront également pris en compte.
Les chantiers de l'autoroute ABIDJAN - Grand - BASSAM et de celle de SINGROBO- YAMOUSSOUKRO seront repris et conduits à leur terme.
Un programme d'appui à l'entretien routier sera, en outre, accordé aux Conseils Généraux et aux collectivités locales pour la remise en état des pistes rurales afin de permettre à nos paysans d'évacuer, dans les meilleures conditions, leurs productions.
La question récurrente du réseau ferroviaire méritera un traitement particulier de même que celui du transport ferroviaire interurbain.
Le programme du transport fluvial et lagunaire sera réactivé.
La restructuration, l'extension et la modernisation des ports et des différents terminaux seront engagées immédiatement pour les rendre performants et consolider leur place dans la sous région.
Les aéroports nationaux seront réhabilités et modernisés pour permettre le développement du transport aérien intérieur. Par ailleurs, la mise aux normes internationales de l'Aéroport international Félix Houphouët-Boigny sera poursuivie.
Dans tous ces domaines, le temps perdu sera rattrapé.
Pour les besoins de salubrité publique, un vaste programme d'assainissement de nos villes et en particulier d'Abidjan, sera mis en ?uvre. Il faut mettre fin au désordre actuel.
De même, la réhabilitation, la poursuite de la modernisation et de la densification du réseau électrique et l'extension des adductions d'eau seront entreprises. Suite aux dégâts causés par la guerre, ces programmes bénéficieront d'une attention particulière.
C'est pourquoi, il nous faut renforcer notre capacité de production, de transport et de distribution de l'énergie électrique pour répondre à l'aspiration de nos populations au bien être. Dans cette perspective, le projet de construction du barrage hydroélectrique de Soubré sur la Nawa sera repris et mené à son terme.
La modernisation du secteur des télécommunications et des nouvelles technologies sera poursuivie et adaptée.


XVI. Promouvoir la culture nationale et les industries culturelles

Tout le processus de reconstruction nationale, de rétablissement d'un Etat républicain et démocratique est inséparable de la promotion d'une culture nationale ouverte. C'est une exigence pour donner un supplément d'âme à la nation.
L'affirmation de notre culture nationale doit être un ferment de cohésion par la mise en valeur harmonique et harmonieuse de toutes nos cultures ethniques et de notre histoire commune, dans la conscience de notre communauté de destin.
La modernisation de notre société implique la modernisation de notre culture par l'éradication des excès de ses traditions afin de favoriser l'émergence de la créativité scientifique et celle d'une éthique moderne du travail. Cette modernisation doit être une synthèse entre nos traditions, les apports scientifiques et techniques des sociétés avancées et la mondialisation économique et culturelle en cours.
Parce que la promotion d'une culture nationale est non seulement une exigence de modernisation, mais aussi un puissant facteur de cohésion nationale, un enjeu de démocratie et un atout économique, je propose une politique culturelle ambitieuse dans le droit fil de l'option libérale du PDCI-RDA.
Il faut se garder, en effet, d'étatiser la culture. Au contraire, l'Etat doit respecter la liberté de pensée et de création et permettre l'épanouissement des artistes et des créateurs. Il est inadmissible de laisser ceux-ci végéter dans la misère et la désespérance. Il revient à l'Etat, par la protection de leurs droits et de leurs ?uvres, de faire en sorte qu'ils vivent de leur art et qu'ils aient la considération qu'ils méritent.
Je proposerai au parlement la révision de la loi portant protection du patrimoine et de la loi portant protection des ?uvres de l'esprit afin de lutter efficacement contre la piraterie et de réglementer les ventes et l'exportation des objets d'art.
Pour mettre fin à une gestion erratique, le Bureau ivoirien des droits d'auteur (Burida) sera réformé et contrôlé par ses sociétaires.
Pour favoriser l'investissement privé dans le secteur culturel, une autre loi instituera le mécénat d'entreprise en lui reconnaissant le caractère d'un acte de gestion.
L'Etat, pour sa part, soutiendra la création et la diffusion culturelles. Je m'engage à porter le budget de la culture à 1% du budget général, ce qui multiplierait par dix le budget actuel. De même, les fonds à la création culturelle, notamment le Fonds d'intervention pour l'action culturelle et le Fonds d'aide au cinéma, seront réaménagés et dotés de ressources plus importantes. Les commandes, en ce qui concerne l'artisanat et les arts plastiques, seront également instaurées. Quant à la diffusion de la culture, elle sera assurée par les médias d'Etat, par la création de bibliothèques en milieu urbain comme en milieu rural (avec l'extension des Centres de lecture et d'Animation culturelle (CLAC) et par de nouveaux musées et l'institution d'un festival des régions.

Un accent particulier sera mis sur la formation, en généralisant l'éducation artistique à tous les niveaux du système scolaire. L'objectif est d'éduquer le goût et l'esprit critique des citoyens et de favoriser ainsi l'équité d'un partage de la culture. L'Institut National des Arts et de l'Action Culturelle (INSAAC) sera réformé pour une meilleure formation du personnel appelé à animer la vie culturelle et pour aider les artistes amateurs et professionnels à maîtriser et perfectionner leur art grâce à des connaissances accrues.
Je compte également faire reprendre et mener à terme l'inventaire des monuments et richesses artistiques de la Côte d'Ivoire. Des mesures juridiques nouvelles en assureront une meilleure protection et permettront leur sauvegarde et leur exploitation rationnelle. La défense de nos langues nationales doit être assimilée à la sauvegarde du patrimoine. Elles seront donc revalorisées et utilisées dans les médias et l'enseignement.
Je m'engage à conduire une politique active de décentralisation culturelle pour rendre accessible au plus grand nombre de citoyens la culture réservée trop souvent à une élite et aux seuls habitants de la capitale économique, Abidjan. Chaque Direction régionale de la culture, en liaison avec les collectivités territoriales, conduira l'action culturelle. Des conservatoires régionaux des arts et de la culture seront crées, de même que des maisons régionales de la culture, salles polyvalentes destinées aux activités culturelles. Ces conservatoires auront également pour vocation de promouvoir les recherches culturelles en recueillant toutes les données sur la civilisation de la région concernée.
Un programme d'une telle ampleur nécessite de grands programmes d'infrastructures culturelles. Trois programmes seront réalisés de façon prioritaire. La zone d'aménagement culturel de Treichville dont le Palais de la culture constitue le premier maillon sera complétée par une Maison des Musiques Africaines, une grande salle de spectacles et un Musée des arts et traditions populaires. La Cité des arts, des sciences et des techniques sera implantée à Yamoussoukro, la capitale politique. Le troisième programme concerne la création de maisons régionales de la culture grâce à une association de l'Etat et des collectivités territoriales. Ces grands travaux ne sont pas exclusifs des programmes d'équipements culturels de proximité qui seront réalisés avec le concours du secteur privé et des partenaires au développement.
Tous ces investissements se justifient, certes, par le manque criard d'infrastructures culturelles, mais aussi par l'importance économique de la culture qui génère des emplois, des biens, des recettes d'exportation. Il nous faut donc développer les industries culturelles avec leurs effets induits en matière économique et technologique.
L'industrie du livre sera entièrement libéralisée, notamment en matière de production de livres scolaires. La détaxation des intrants destinés à l'imprimerie en application du protocole de Florence réduira les coûts des livres et des journaux. L'industrie du cinéma recevra le soutien de l'Etat par le truchement de la Compagnie ivoirienne du cinéma et de l'audiovisuel. Le développement d'une industrie nationale de machines électroniques et de composants électroniques permettra de répondre à la demande croissante de matériels audiovisuels.
L'importance croissante de l'audiovisuel nécessite un développement des télévisions privées et de nouvelles technologies comme la télévision numérique terrestre, ainsi qu'un effort particulier pour la production de programmes télévisés et de téléfilms. Je proposerai un projet de pôle de production audiovisuelle et un projet de télévision panafricaine d'information continue pour corriger le déséquilibre des images et le traitement partial et négatif des informations sur l'Afrique.
Ces initiatives visent aussi à assurer une présence rayonnante de la Côte d'Ivoire à l'extérieur et à favoriser les exportations de biens culturels. La chanson et la musique ivoiriennes, qui ont un réel succès à l'étranger, devraient être mieux diffusées. Il en est de même des livres, de la mode et de la gastronomie.
Notre capitale économique doit redevenir ce qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être, la capitale africaine des arts et de la culture. Il faut offrir les meilleures conditions de production aux artistes et développer les marchés culturels, comme le Marché des Arts du spectacle africain. Outre le Salon international du livre et le Salon des industries culturelles, seront crées un Salon africain des arts plastiques et un Salon de la mode et du design. Le projet de Festival Mondial des Afro-Musiques sera réalisé et institutionnalisé selon une périodicité triennale ou quadriennale.
C'est la culture, à travers sa capacité de création artistique, d'assimilation des influences, qui donne à un pays sa singularité. C'est elle qui nous aidera à affirmer la spécificité ivoirienne à travers l'expression de la diversité de ses composantes et à participer au dialogue international des cultures pour un monde plus pacifique et plus solidaire.


XVII. Relever le défi de l'intégration régionale

Pour relever le défi de l'intégration régionale, il faudra consolider et renforcer l'application des textes régissant le fonctionnement des institutions d'intégration régionale existantes (CEDEAO, BCEAO, UEMOA, BOAD
Par le dialogue et la recherche du consensus, nous contribuerons à promouvoir une véritable politique d'intégration qui réponde aux aspirations et aux attentes de nos populations.
La confiance devra être restaurée pour rétablir les rapports de bon voisinage entretenus naguère par le PDCI-RDA dans la sous région et en Afrique, seuls gages de la véritable construction de l'Union africaine.

XVIII. Redonner à la
Côte d'Ivoire son audience internationale

Le système diplomatique bâti par le Président Félix Houphouët-Boigny, dès 1960, dans les relations internationales de la Côte d'Ivoire s'appuie sur une vision claire du monde, de l'identité et des intérêts de notre pays. Il a consisté en une quête permanente du développement national à travers la coopération internationale, la recherche de la paix intérieure et extérieure, en Afrique et dans le monde.
Les succès rencontrés dans ce cadre portent la marque du PDCI-RDA qui a estampillé du sceau du dialogue, de la paix et de la concertation, tout l'arsenal de sa politique extérieure.
L'âge d'or de la diplomatie ivoirienne coïncide donc avec la période de gestion du pays par le PDCI-RDA.

Depuis 2000, par contre, dans le domaine de la politique extérieure et de la diplomatie, nous assistons à une véritable descente aux enfers du fait de la propension du FPI à afficher sa rivalité, à se poser systématiquement en adversaire en matière de relations internationales. Cette imperméabilité à la culture diplomatique, dont le FPI continue de témoigner, vaut aujourd'hui à la Côte d'Ivoire d'être reléguée au ban des nations.
C'est pourquoi nous referons de notre pays, un pôle de rayonnement régional par la promotion d'une culture et d'une diplomatie de la paix.
Dans cette perspective nous nous attacherons à renforcer la coopération internationale, en renouant avec nos partenaires traditionnels, en recherchant et en développant de nouvelles amitiés toujours fondées sur le respect mutuel.
La priorité sera donc de reconstruire l'image perdue de la Côte d'Ivoire, terre d'espérance, de paix et de prospérité.

Conclusion

Chers compatriotes,

Nous voici parvenus au terme de ce tour d'horizon. Avant de clore mon propos, je voudrais vous dire combien votre confiance réconforte et cristallise mon engagement personnel pour le renouveau de notre pays.
Je vous exhorte à entretenir, en vous et autour de vous, ainsi qu'avec les communautés vivant avec vous, l'esprit de paix, facteur de concorde et d'harmonie sociales durables.
Vous avez vu à quel point la recherche effrénée du pouvoir, en dehors des normes démocratiques, a détruit notre beau pays. Tuons en nous les vilains sentiments que dénonçait naguère si opportunément le Père fondateur. C'est le socle de la renaissance ivoirienne.
Tout au long de mes propos, je me suis gardé de toute démagogie facile pour vous dépeindre la situation déplorable de la Côte d'Ivoire, notre beau pays, devenue si méconnaissable.

La voici en lambeaux, blessée dans sa chair, exsangue, meurtrie et oubliée de ceux qui prétendaient la relever et faire, pour elle, mieux que le PDCI-RDA. Pour notre malheur, ils l'ont défigurée, humiliée et abandonnée après l'avoir souillée de mille manières par les tueries et les assassinats, par les déchets toxiques importés et le mensonge, par le vol, l'affabulation, le racket et la corruption.
Cette situation peu enviable mérite d'être corrigée. Nous le devons et nous le pouvons. L'image désastreuse de la Côte d'Ivoire d'aujourd'hui, nous y invite.
Avec le PDCI-RDA, parti d'expérience, aux compétences et aux ressources humaines abondantes, l'espoir est permis.
Le PDCI-RDA est déterminé à relever le défi de la renaissance et du renouveau de la Côte d'Ivoire, le défi du développement, de l'union, de la paix sociale et de la stabilité politique tel que le Père fondateur, ses compagnons et nous-mêmes l'avons imaginé, conçu et assumé quarante ans durant.
Les actions et mesures nécessaires au redressement de notre pays, dont je viens d'esquisser ici les grandes lignes, sont loin d'être exhaustives. La totalité de nos réflexions sur le redressement durable de notre pays se trouve consigné dans notre projet de société et sera portée à la connaissance de tous dans notre programme de gouvernement le moment venu.
Cependant, pour que tout cela soit possible, nous devons rester unis et forts, en nous départissant de toutes les tentations de la division, des luttes intestines et des querelles de personnes.
Le PDCI-RDA n'est jamais aussi fort que quand toutes ses militantes, tous ses militants, tous ses jeunes, s'unissent pour regarder dans la même direction et vers le même objectif.
Nous l'avons dit et redit, le chemin des urnes est l'unique moyen pour la reconquête du pouvoir perdu par la force des armes.
Pour ce faire, je vous presse et vous invite à vous mobiliser massivement pour aider tous les nôtres et nos sympathisants à obtenir les jugements supplétifs et tous les documents nécessaires au vote. Mobilisons-nous pour participer aux opérations d'identification et de recensement électoral qui se dérouleront très bientôt sur l'ensemble du territoire national. Mobilisons-nous pour la vérification de la liste électorale de 2000.
Le verdict des urnes étant le remède approprié pour le redressement et le rétablissement durables de la Côte d'Ivoire bafouée, humiliée et en état de désagrégation avancée, je vous engage à prendre toutes les dispositions pour participer à toutes ces opérations. Notre retour aux affaires est à ce prix, car seul votre vote massif peut nous permettre de remporter l'élection présidentielle future et toutes celles qui suivront.
Le PDCI-RDA, toujours attentif à l'appel de la Nation, doit y répondre en lui apportant par le verdict des urnes le remède approprié à son prompt rétablissement.

Le PDCI-RDA, debout comme je le vois chaque matin, n'a plus le droit de se rasseoir jusqu'à la victoire finale. Votre vote doit être, sans équivoque, l'expression massive de votre refus de la dictature qui s'installe sous nos yeux.
Convaincu que la Côte d'Ivoire nous attend et assuré de votre indéfectible soutien, je prends solennellement, au nom du PDCI-RDA, l'engagement de ne point me dérober ni de faillir au noble devoir de la relever.

Chers compatriotes, soyons clairs !

Hier, le progrès qui caractérisait la dynamique insufflée par le PDCI-RDA à notre pays, au cours de quatre décades glorieuses, a laissé place au déclin. L'espoir s'est évanoui, la décadence s'est imposée comme une véritable fatalité. Hier, les adultes avaient une vie meilleure que leurs parents et ils avaient confiance en un avenir encore meilleur pour leurs enfants.
Aujourd'hui, chacun regrette le passé et éprouve une légitime angoisse face à l'avenir : notre sort est moins bon que celui de nos parents.
Demain, la qualité de vie de nos enfants sera encore moins bonne que la nôtre. C'est ce n?ud gordien que je veux trancher, c'est cette fatalité de la décadence que je veux briser. Demain, avec nous, demain, avec vous, notre chère Côte d'Ivoire s'appellera à nouveau "ESPÉRANCE".
A vous toutes et à vous tous, mes salutation fraternelles.

Henri Konan BEDIE
Président du PDCI-RDA

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