vendredi 21 septembre 2007 par Le Rebond

Cher président bonjour ! C'est, je crois demain le grand départ pour New York aux Etats-Unis où tu comptes participer pour la première fois à une réunion du conseil de sécurité. Tu seras peut être, si bien sûr ton déplacement est maintenu, le ?'gaou'' de la rencontre. Ce n'est pas que je veuille être méchant. Il est toujours bon d'être là où les autres décident pour nous. Une aubaine que ce voyage te permettra de te rendre par toi-même compte que ce qui se passe dans la rotonde du siège du conseil de sécurité ne relève pas de la sorcellerie. Ce ne sont pas des conspirateurs qui s'y réunissent pour un rituel satanique comme on veut nous le faire croire sur les bords de la lagune Ebrié. Mais une chose, s'il te plait si l'occasion t'est donnée d'avoir le microphone pour une adresse au monde entier, ne va pas y reprendre tes diatribes contre l'impérialisme, l'occident, la France. Ce serait ramener les problèmes importants de l'heure à des querelles de clocher. On n'en finira pas si tu agis de la sorte. En attendant de te souhaiter bon voyage, si ton déplacement est effectif, échangeons un tout petit peu sur le plan local où tu traînes de nombreuses casseroles.
Cher président, il se dit souvent que les peuples ont les dirigeants qu'ils méritent. Pour ce qui concerne les ivoiriens, ils s'interrogent depuis sept ans sur ce qu'ils ont bien pu faire au Tout Haut pour mériter le sort qui est le leur. Chaque jour qui passe ou si tu veux qui naît, les met face à de nouvelles difficultés. Ils ne comprennent pas, ils veulent savoir. Mais les éléments de réponse tardent à venir alors que les interrogations s'accumulent. Nombre de tes concitoyens ont cependant fini par se mettre en tête que tu ne te sens à l'aise que dans la bravade : provoquer l'autre, attendre sa réaction et par la suite l'accuser d'être le responsable des malheurs de la Nation. Tu veux certainement savoir où je veux en venir. C'est ton droit le plus absolu. Allons-y donc !

Cher président, pendant que les consommateurs grognent du fait de l'augmentation des prix des produits de première nécessité, tu n'as rien trouvé de mieux que d'ouvrir un autre front : tu dis avoir décidé de sanctionner des médecins fraîchement sortis d'une grève de plusieurs jours. Ils n'auraient pas pris des dispositions pour assurer le service minimum pendant le débrayage comme le recommande la loi. Ce qui n'est pas faux. Il y a eu des morts. On le sait. Le problème c'est de savoir qui est coupable et qui ne l'est pas, qui doit être sanctionné et qui ne doit pas l'être et surtout quelle sera la sanction. A priori, l'on peut indexer les responsables syndicaux qui ont lancé le mot d'ordre de grève. Ne penses-tu pas que tu risques de rouvrir une plaie cicatrisée. Et puis, et c'est là que je veux en venir, depuis quand sanctionne-t-on sous ton régime ? Tu me rétorqueras qu'il y a un début à toute chose. Mais ne crois-tu pas que tu aurais dû commencer par un de tes proches, que tout le monde t'aurait applaudi. La voie que tu veux emprunter donne le sentiment que tu protèges les tiens et menace ceux qui ne prêchent pas dans la même chapelle que toi. Je ne milite pas pour l'impunité. Mais conviens avec moi que les faits plus graves que les dommages collatéraux de la grève des médecins se sont passés, sous ton régime, dans ce pays sans que tu ne parles de sanction. On pourrait citer en premier, le scandale des déchets toxiques. Des déchets ?'importés'' par des pontes de la Refondation qui ont fait des milliers de victimes dont justement les médecins aujourd'hui dans ton mire se sont occupés. Tu me diras qu'ils ont fait leur devoir. Le sien a été plutôt de proteger les coupables désignés et de négocier quelques milliards. Un journaliste est porté disparu depuis plusieurs années. Les supects dans cette affaire sont sous ta protection et ne peuvent être entendus par la justice. Des étudiants ont été froidement assassinés sur le campus. Les auteurs sont connus. La justice aux ordres, feint de ne rien en savoir et préfère s'en prendre aux hommes politiques. Quand viendront les sanctions pour ces prédateurs tropicaux qui ont gardé par devers eux quelques cent (100) milliards de la filière café-cacao dans l'achat d'une usine désaffectée aux USA où tu te rends justement. Je te conseille d'aller y faire un tour. Question de voir par toi-même les crimes économiques de tes proches. A ton retour, lorsque tu auras fait le point, on pourra parler de sanctions. Pour le moment, il te faudra ronger ton frein. A moins que tu ne veuilles une nouvelle fois à dos les médecins et provoquer d'autres morts. A demain ! Avant ton départ bien sûr.

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