vendredi 21 septembre 2007 par 24 Heures

La perspective des audiences foraines donne l'occasion d'un renouvellement des revendications par les différents acteurs. Selon nos sources, environ 3000 miliciens de l'ouest menacent de déterrer, lundi, la hache de guerre. Ils réclament des filets de sécurité.

L'ouest est encore loin d'être dompté. Plusieurs milices de Duekoué, Bloléquin et de Guiglo ont décidé de se faire entendre à nouveau.
Et d'exiger une contrepartie financière au dépôt de leurs armes.
Parmi elles, certaines sont bien connues. Notamment le Front de Libération du Grand Ouest (Flgo), le Mouvement Ivoirien pour la Libération de l'Ouest (Miloci), le groupe Apwê et Upergo.
D'autres le sont moins. Il s'agit du groupe Meka, du Mouvement Armé Indépendant pour le Moyen-Cavaly, de la Force Wê et de la Force Lima.
Nouvellement créées, ces dernières sont présumées proches du Conseiller du chef de l'Etat aux affaires militaires et ancien ministre de la Défense, Bertin Kadet.
Toutes ces milices ont décidé d'une ville morte le lundi 24 septembre prochain, à veille du démarrage des audiences foraines.
Elles réclament pour chacun de leurs membres, la bagatelle de 449.
500, au titre du filet de sécurité prévu par l'accord de paix de Linas-Marcoussis du 23 Janvier 2003.
Un des miliciens que nous avons joint hier estime entre 2.
500 et 3000 ces jeunes mécontents issus de différents groupes armés, dont des mouvements d'autodéfense.
Ils ont le sentiment d'avoir été floués.
En effet, selon l'un d'eux, ils avaient convenu avec l'équipe du Général Ouassenan Koné qui conduisait le défunt Programme National de Désarmement de Démobilisation et de Réinsertion (Pnddr), que le paiement de ce filet de sécurité devrait accompagner immédiatement leur désarmement.
Les miliciens de l'ouest estiment donc avoir respecté leur part d'engagement, en se soumettant en février dernier, à Guiglo, à l'opération de désarmement en présence du chef de l'Etat Laurent Gbagbo.
Le gouvernement, lui, n'aurait pas mis la main à la poche.
Interpellé par des miliciens, le Colonel Attoungbré du Centre de Commandement Intégré (CCI), structure désormais en charge du DDR, aurait, selon un des miliciens mécontents, refusé de donner suite à leurs revendications.
Ces jeunes de l'ouest sont d'autant plus remontés qu'ils soupçonnent leurs chefs d'avoir engagé des négociations avec le Programme National de Réinsertion et de Réintégration des Communautés (Pnrrc), né sur les cendres du Pnddr.
Objectif : obtenir qu'il leur soit versé à chacun d'eux, les chefs, une indemnité forfaitaire de 45 millions en lieu et place du filet promis à chaque milicien.
Nous lançons un ultimatum au Pnddr.
A partir de lundi, il n'aura ni école ni commerces.
Si Maho Gloféi (chef de guerre du Miloci) nous provoque, alors, la guerre est ouverte , a menacé hier l'un des miliciens.
Le tout nouveau patron du Pnrrc, Daniel Ouattara, que nous avons joint, a indiqué que sa structure n'est pas l'interlocutrice des groupements armés non encore démobilisés.
Ce ne sont pas nos cibles.
Nous nous occupons des ex-combattants déjà démobilisés, des jeunes à risques et des communautés d'accueil , a-t-il précisé, déplorant l'amalgame qui est souvent fait par les miliciens eux-mêmes, et tendant à confondre les nouvelles compétences du Pndrrc à celles de l'ex-Pnddr.
Un membre du CCI qui a requis l'anonymat a confirmé hier que des miliciens nouvellement regroupés en mouvement à l'ouest ont eu des discussions avec le Colonel Attoungbré du CCI, afin d'être situés sur leur sort.
Toutefois, il a déclaré ne pas être informé d'une manifestation en préparation.
Nos efforts pour joindre Maho Glofiéi n'ont pu aboutir hier.
La confusion, elle, s'installe à l'ouest : entre ex-combattants, groupes d'autodéfense et miliciens, entre les nouveaux venus et les anciens mouvements.

B. HILI (Infos : Frank Konaté)

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