vendredi 21 septembre 2007 par Notre Voie

Qui a tiré, le 29 juin 2007 à l'aéroport de Bouaké, sur l'avion présidentiel qui transportait le Premier ministre Soro Guillaume faisant 4 morts et des blessés ?
A cette question, Laurent Gbagbo, Soro Guillaume, le gouvernement et le peuple ivoiriens veulent une réponse claire reflétant la vérité. C'est dans cette logique que le Chef de l'Etat a adressé, il y a quelques mois, un courrier officiel au Secrétaire Général de l'ONU, Ban Ki-Moon, aux fins de mettre sur pied une enquête internationale. En réponse à la lettre du Président Laurent Gbagbo, l'ONU a donné son accord. L'ONU a pris acte de la demande des autorités ivoiriennes et enverra au début du mois d'octobre, une mission dite de terrain en Côte d'Ivoire. Après son travail sur le terrain, cette mission rendra son rapport à Ban Ki-Moon qui le transmettra ensuite au Conseil de sécurité qui va décider sur les aspects pratiques de la commission d'enquête. C'est un processus qui peut être long?,, soutient une source crédible. Joint au téléphone mercredi dernier, Hamadoun Touré, porte-parole de l'ONUCI, a abondé dans le même sens tout en se voulant formel sur l'effectivité de l'enquête. Il y aura une commission d'enquête internationale sur ce qui s'est passé à Bouaké. Une mission préliminaire de l'ONU viendra effectivement en Côte d'Ivoire avant la fin du mois d'octobre. L'ONUCI l'a déjà annoncé. Mais je ne peux pas vous donner la date exacte d'arrivée de cette mission. Cette mission rencontrera les autorités et se rendra à Bouaké pour vérifier un certain nombre d'éléments ?, précise-t-il. La mission préparatoire de l'ONU qui viendra en Côte d'Ivoire aura pour tâches d'évaluer la situation, relever des données sur le terrain et rencontrer les autorités ivoiriennes. Au terme de ce travail, la mission fournira un rapport au SG de l'ONU qui prendra en accord avec le conseil de sécurité, des décisions relatives à la composition de la commission d'enquête, la durée du travail de la commission, le type de rapport que l'ONU devra restituer aux autorités ivoiriennes En d'autres termes, le gouvernement ivoirien dira à l'ONU s'il veut que le travail de la commission d'enquête aboutisse sur un procès ou s'il s'agit d'un simple travail d'informations. Sur cette question, il serait fort illusoire que le Président Laurent Gbagbo ne réclame pas un procès. D'autant que pour l'enquête nationale sur l'attentat manqué de Bouaké, il a confié récemment dans une interview au magazine panafricain Jeune Afrique qu'il y aura un procès. L'enquête suit son cours et il y aura un procès?, a-t-il dit.

Bouaké livre des secrets

Avant la fin de l'enquête nationale conduite par la justice ivoirienne et l'ouverture de l'enquête internationale que dirigera l'ONU, des langues se délient à Bouaké où sont stationnés des casques bleus et la force française Licorne qui avaient en charge la protection de l'aéroport de la localité. Selon des sources concordantes, l'aéroport de Bouaké était sous surveillance des forces onusiennes (marocaines et françaises). Quelques jours avant l'attentat, la Licorne aurait proposé un nouveau dispositif de sécurisation de l'aéroport. Désormais, chacun des contingents devait, par alternance, monter en première ligne. Ce que les soldats marocains de l'ONUCI auraient accepté sans hésiter.
C'est, curieusement, quand les soldats français sont montés en première ligne que l'attentat s'est produit. Le commandement marocain n'aurait pas apprécié que bizarrement, la Licorne qui était sensée surveiller l'aéroport de Bouaké pendant ce temps ait fait défection. Ces faits témoignent des nombreuses zones d'ombre qui entourent cet attentat. Des zones d'ombre que la commission d'enquête onusienne devra courageusement élucider au nom de la vérité.


Didier Depry didierdepri@yahoo.fr

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