vendredi 21 septembre 2007 par Le Front

M. Ollo Ahmed est le coordonnateur de la Cie-Sodeci dans les zones Forces nouvelles. Le mardi 18 septembre dernier, il a eu une séance de travail avec le comité de suivi du groupe Cie-Sodeci des Forces nouvelles. Nous l'avons rencontré pour en savoir davantage sur la structure qu'il dirige.

Vous venez d'avoir une rencontre avec le comité de suivi de la Cie-Sodeci. Peut-on savoir sur quoi a porté cette rencontre ?

C'était pour faire le bilan, voir les problèmes qui restent en substance et comment on va avancer et larguer tout ce qui est difficulté pour que les agents sur le terrain puissent travailler correctement et surtout améliorer la situation des parents dans la zone. Nous avons aussi parlé du recouvrement, voir comment il peut se faire sans difficulté avec les moyens que les parents ont. La rencontre a donc porté sur le bilan et sur les perspectives et les facilités qu'on souhaiterait avoir avec les Forces nouvelles pour qu'on puisse avancer correctement.

Cinq ans après la crise, peut-on savoir aujourd'hui comment se porte le groupe Cie-Sodeci dans la zone CNO.

Il faut le dire, le groupe ne se porte pas bien dans la zone. Il y a eu beaucoup de choses qui n'ont pas été respectées. Toutes nos révisions n'ont pas produit les effets attendus. Il y a eu beaucoup de dégâts. Petit à petit, le groupe se remet mais la situation n'est plus celle d'antan.

Qu'est-ce qui a été fait depuis votre retour et qu'est-ce qui reste à faire ?

Tous les gens sont partis, mais c'est maintenant que nous sommes en train de redéployer. Il y a eu des avancées mais il se trouve que ce n'est pas une situation qui est normale comme celle du sud parce que nous n'avons pas le nombre d'agents complet au niveau de la Sodeci et de la Cie. Donc nous essayons de faire avec les moyens de bord qu'on a. Maintenant avec le redéploiement et la situation qui commence à s'améliorer, je pense que la situation au niveau de la Cie-Sodeci va s'améliorer. Sinon pour le moment avec le personnel qu'on a, et les révisions qui n'ont pas été faites, nous avons beaucoup de problèmes. La zone ne se porte pas bien comme on l'aurait souhaité.


Quel est l'état d'avancement des recouvrements ?

Vous avez des zones où le recouvrement se passe bien et des zones où ça se fait en dents de scie. Ce n'est pas comme en situation normale mais c'est mieux qu'au début. Il y a moins de réticence et nous sommes amplement aidés par les représentants sur place qui permettent de recouvrer tant bien que mal mais ce n'est pas la situation de recouvrement normal comme on l'aurait souhaité.

Qu'en est-il des compteurs prépayés qu'on exige aux clients ?

Il faut dire que les compteurs prépayés c'est l'avenir parce qu'il faut faire une bonne campagne de sensibilisation mais ça s'adapte à la zone même. Certaines personnes qu'on a rencontrées ont souhaité qu'on fasse les factures par mois car c'est élevé. Il y a d'autres mêmes qui souhaitent les avoir tous les quinze jours ou par semaine. Avec le compteur prépayé, vous avez la possibilité de prévoir vous-même vos consommations et vous n'avez pas d'obligations. Vous ne payez pas les 10% lorsque vous n'avez pas payé vos factures à temps. C'est parce que les gens n'ont pas bien compris le bien-fondé de ce compteur sinon ils l'auraient souhaité par rapport aux compteurs classiques. Ce n'est pas nous qui débutons. Les pays autour de nous tels que le Burkina, le Bénin, sont au prépaiement. C'est une nouvelle technologie, il faut qu'on avance mais nous avons besoin de faire beaucoup de sensibilisation pour que les parents y adhèrent parce que c'est un produit qu'ils ne connaissent pas, il faut qu'on leur explique car c'est à leur avantage. Le compteur prépayé, on ne les oblige pas à prendre. Mais si vous êtes défaillant, nous n'avons plus de compteurs pour remplacer le compteur classique. Vous êtes défaillant, nous remplaçons par un compteur prépaiement, c'est plus facile pour vous, c'est plus facile pour tout le monde. Vous arrivez vous-même à canaliser votre consommation, parce que c'est vous qui rechargez votre compteur, comme le portable.

On parle de plus en plus de la mauvaise qualité de l'eau à Bouaké. Confirmez-vous cette information ?

Aujourd'hui (ndlr : mardi 18 septembre) on a eu à en discuter au cours de la réunion. Il faut dire que le matériel est vieillissant, la tuyauterie en est également pour quelque chose. Mais il faut dire que ce n'est pas une volonté de la Sodeci d'offrir l'eau de mauvaise qualité à la population. Il faut refaire beaucoup de travaux et ça revient très cher. Sinon la Sodeci essaie de faire tout son possible pour que l'eau soit de bonne qualité. Il faut faire de gros travaux au niveau de Bouaké pour que l'eau soit de meilleure qualité et c'est notre souhait d'offrir l'eau de qualité à la population.

Depuis plusieurs années déjà, la zone de Bouna est confrontée à un problème crucial d'eau potable et d'électricité. Qu'est-ce qui justifie cette situation ?

Le cas de Bouna est un cas un peu difficile. On a cru qu'avec les deux groupes de 500 KVA chacun qu'on a reçu, on allait pouvoir remédier un tant soit peu à la situation de Bouna. Malheureusement, l'utilisation des groupes fait que la situation continue de s'empirer. Parce que vous avez des groupes qu'on utilise 24h/24 qui n'étaient pas faits pour fonctionner comme ils fonctionnent aujourd'hui. Vous avez aussi des branchements anarchiques et les Forces nouvelles nous ont aidé à enlever ces branchements anarchiques. Mais au fur et à mesure que vous avancez, on vous remet ces branchements derrière. La fourniture est insuffisante pour la population de Bouna. Le groupe est utilisé 24h/24 et le réactif étant important, ça fait que l'un dans l'autre nous avons des problèmes de fourniture de courant à Bouna. Et avec l'échauffement, on est obligé de casser le groupe, parce qu'on n'a pas le choix, au fur et à mesure qu'on avance, la population est exigeante, on ne peut pas arrêter le groupe pour faire l'entretien et ça nous cause des difficultés. Donc la situation de Bouna, nous ne sommes pas vraiment insensibles, c'est contre notre gré et nous sommes obligés d'utiliser ces groupes 24h/24 parce qu'on n'a pas le choix. Peut-être que la situation va s'améliorer demain. Mais aujourd'hui, la quantité fournie à Bouna est insuffisante. En situation normale, Bouna était à 2000KVA, aujourd'hui nous sommes à 1000 KVA déposés mais nous arrivons à fournir moins de 900 KVA. Donc de 2000 KVA, nous nous retrouvons à 900 voire 800 KVA, ce n'est même pas possible qu'on puisse satisfaire correctement la population et les 800 KVA, vous n'avez pas la totalité parce que les réactifs prennent une grande partie. Et ça fait que la production est insuffisante au niveau de Bouna. Malheur pour nous, les deux groupes sont à l'arrêt, il y a une équipe qui est partie aujourd'hui (ndlr : mardi 18 septembre) sur Bouna et je pense que d'ici demain on pourrait remédier à la panne.

Je demande à la population de comprendre ce que la Cie-Sodeci leur dit. Ce n'est pas parce que nous avons l'intention de faire souffrir cette population que nous lui demandons de s'acquitter de sa facture. Nous savons que la situation est difficile même au sud, mais nous leur demandons de faire un effort et de nous venir en aide. Le patrimoine qui est là, c'est notre patrimoine à tous. Ce n'est pas un patrimoine qui appartient à la Cie, il appartient à l'Etat de Côte d'Ivoire. Je leur demande de faire un effort pour s'acquitter de la petite facture forfaitaire et estimée qu'on lui donne. Il y a certaines personnes même qui paient aujourd'hui des factures qui ne sont même pas le quart de leur facture en situation normale. Donc je leur demande de faire un effort pour nous aider dans ce sens là afin que nous puissions leur fournir des produits de qualité. Aux Forces nouvelles, je leur dis merci pour leur soutien et tout ce qu'elles font pour nous permettre de recouvrer. Je demanderai à tous mes collaborateurs qui sont dans la zone de prendre confiance, d'être patients et que la situation avec le temps va s'éclaircir et nous permettra de travailler dans de bonnes conditions.



Entretien réalisé à Bouaké par Charles Bamba

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