jeudi 20 septembre 2007 par Le Matin d'Abidjan

Après la grève sans service minimum des médecins, les agents de la SODECI poussés dans le dos par la direction générale entendaient leur emboîter le pas.

Les ennemis de la paix en Côte d`Ivoire ne démordent pas. Ils ont encore décidé de ``mélanger`` ce pays pour plaire aux multinationales françaises qui les emploient et qui les manipulent. Ainsi, après les médecins qui viennent d`enfiler à nouveau leurs blouses et de reprendre le chemin des hôpitaux, ils ne s`avouent pas du tout vaincus. Ils ont depuis quelques jours, jeté leur dévolu sur les agents de la Sodeci. Ceux-ci devraient à partir de mercredi dernier observer un arrêt de travail sans service minimum jusqu`à satisfaction totale de leurs revendications. Avant donc de débrayer, poussés par leurs patrons locaux, Bilé Zakpa et ses camarades du SYNATRASE ont tenu, par de nombreux communiqués, à prendre à témoin l`opinion nationale et surtout à mettre la puce aux grandes oreilles de la République. Selon les propos des agents, la direction générale refuse tout ``dialogue direct`` avec leur syndicat. C`est la raison pour laquelle, ils ont décidé d`user de leur droit de grève pour obtenir la satisfaction de leurs revendications. De sources proches des agents ``mobilisés`` pour cette grève, ils tiennent les points stratégiques de la société de distribution de l`eau en Côte d`Ivoire. Quand on sait que l`eau est source de vie, les responsables de la Sodeci comptaient ainsi sur une grave pénurie d`eau pour obtenir un soulèvement populaire qui conduirait au renversement du pouvoir FPI. En somme, un grand boulevard ouvert aux ennemis de la paix qui menacent depuis quelques jours d`entrer en scène, pour parachever leur coup de force. Si les revendications des agents qui voulaient entrer en grève sont légitimes, bon nombre d`Ivoiriens qui sont informés de cet autre plan de déstabilisation, crient aujourd`hui à un complot bien ficelé par les patrons français du groupe Bouygues. C`était leur façon d`obtenir de Laurent Gbagbo, ces jours-ci, une petite signature pour le renouvellement du contrat qui lie ce groupe, actionnaire majoritaire de la CIE-SODECI, à l`Etat de Côte d`Ivoire. Tous les Ivoiriens qui félicitent aujourd`hui le ministre Hubert Oulaye, qui a désamorcé très tôt cette bombe de Zadi Kessy Marcel ne manquent pas de dénoncer ce ``contrat de dupes`` signé en septembre 1987 sous Houphouët et qui expire cette fin de mois. Selon certains agents qui n`apprécient pas le jeu trouble de leurs dirigeants locaux et des patrons français, c`est bien la direction générale qui les pousse à la grève. Avec comme objectif recherché pour le groupe Bouygues, l`obtention du renouvellement, " les yeux bandés ", de ce contrat inique. Sinon, pourquoi dans une grève qui ne relève pas du ministère de la Fonction publique, et donc de l`Etat, c`est le ministre Hubert Oulaye qui a jugé nécessaire de discuter avec les agents et non la direction générale de la Sodeci ? A la vérité, les agents qui ne voulaient pas suivre leur direction dans leurs velléités de déstabilisation, ont discrètement saisi les services compétents pour révéler le pot aux roses. Avec célérité donc, le ministre de la Fonction publique a rencontré les agents pour des échanges. Ce qui a permis d`obtenir un sursis à exécution du mot d`ordre de grève. Aux dernières nouvelles, les ``serviteurs`` de Bouygues menaceraient de les virer de la Sodeci pour collaboration avec ``l`ennemi``, le pouvoir FPI. Leur tort, c`est de s`être opposé à la déstabilisation de leur pays en passant par des revendications fort légitimes. Les jours à venir nous situeront sur la volonté des dirigeants du groupe CIE-SODECI de desserrer l`étau ou de poursuivre la fermeté en vue de déboucher sur des troubles sociaux, objectif secrètement recherché.

Maxime Wangué

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