jeudi 20 septembre 2007 par Fraternité Matin

De façon édifiante, le commissaire Gnakoua Charles, adjoint au chef de service du commissariat du 33ème arrondissement de Port-Bouët, a démantelé un réseau de trois grands faussaires qui sévissaient non loin de son commissariat. Il s'agit des nommés Bohui Mathias Koudou, Yao Sylvestre Prosper, tous deux sans profession connue, et de Coproh Robert Arnaud, vigile de son état. Par personne interposée, l'officier s'est fait délivrer en un temps record, par le premier, par ailleurs chef de la bande, un certificat de nationalité ivoirienne. Preuve irréfutable devant laquelle toutes les dénégations de ces faussaires n'ont pas résisté au tribunal des flagrants délits d'Abidjan. En répression, les prévenus ont été condamnés à 12 mois d'emprisonnement ferme pour faux et usage de faux. Les faits remontent au 30 août dernier. Devant le nombre pléthorique de faux actes de justice, notamment des certificats de nationalité ivoirienne et des extraits de naissance, que les demandeurs d'attestation d'identité lui présentent tous les jours, le commissaire Gnakoua, pour dénicher les faussaires tapis dans l'ombre, met au point une stratégie très simple. A un individu quelconque qu'il a instruit conséquemment, il remet simplement un bout de papier sur lequel est inscrit un nom avec une filiation tout aussi imaginaire. L'envoyé, qui a pour mission de se comporter en naïf demandeur d'attestation d'identité aux alentours du commissariat, est très vite apostrophé par Coproh Robert Arnaud dont le rôle essentiel est d'épingler les potentiels clients de la bande. A son nouveau client, Coproh explique: Avant de vous faire établir une attestation d'identité, il vous faut d'abord avoir un extrait de naissance, au vu duquel on vous établira un certificat de nationalité ivoirienne.. Pour ces documents importants que Coproh propose de faire établir par son chef, il exige sur-le-champ, la somme totale de 22.000 F. Somme que le client, sans rechigner, verse intégralement. A partir de cet instant, les choses vont aller très vite. Dans une sorte de taudis non loin du commissariat, Bohui Mathias Koudou, le fameux chef, et un autre acolyte, Yao Sylvestre Prosper, s'affairent. En moins de 15 minutes, l'envoyé du commissaire a en main l'extrait de naissance et le certificat de nationalité sollicités. Et s'il tient à obtenir dans les mêmes conditions l'attestation d'identité, il devra débourser 10.000F de plus. Somme que l'intéressé s'est empressé d'aller chercher comme il le leur a fait croire.
Cueillis sur les lieux de leurs forfaits avec tout leur équipement, les trois individus ont reconnu les faits à la police avant de tenter de les nier devant le tribunal. Dans son réquisitoire, le représentant du parquet, le procureur Liadé Willis Jacques Anselme, a invoqué d'autres faits à l'encontre des prévenus. Ceux-ci, selon lui, s'établissaient de faux actes administratifs pour se faire payer les indemnités à la place des vraies victimes des déchets toxiques. Le parquet a de ce fait requis la peine de six mois de prison pour chacun. Devant la gravité des faits, le tribunal présidé par M. Porquet Bandama Désiré s'est montré plus répressif que le parquet. En plus des 12 mois de prison, ils devront payer chacun à l'Etat, une amende de 100.000F. La confiscation de leur matériel de travail a également été ordonnée.


Landry Kohon

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