jeudi 20 septembre 2007 par Fraternité Matin

J'ai un sentiment de satisfaction parce que je me dis qu'on ne peut pas entrer de façon désordonnée dans le domicile de quelqu'un qui est une propriété privée. Je suis satisfait du travail des forces de l'ordre des Forces nouvelles. Je les en remercie. Expression des sentiments du docteur Franck Guéi, hier à Gouessesso, à 18 h 30. Alors que le cortège du président de l'UDPCI, Albert Mabri Toikeusse, a quitté le village à 18 h 02, sans tenter de faire escale au domaine du général défunt. De fait, le pèlerinage que l'UDPCI projetait d'y organiser n'a pu avoir lieu. Ainsi, le voeu de Franck Guéi que personne ne franchisse l'entrée de la résidence de son père sans son autorisation s'est exaucé. Hier, il est 05 h 10 quand le fils aîné de l'ancien Chef de l'Etat prend ses quartiers dans le somptueux domaine de son père, à Gouessesso. Il est accompagné de ses partisans qui, comme lui, ont passé la nuit à Kabakouma. Là, ils sont restés éveillés toute la nuit pour ne pas que la veillée religieuse et traditionnelle organisée par l'UDPCI pour célébrer le 5e anniversaire du décès du général Robert Guéi se fasse dans sa cour. Fatigués donc, M. Guéi et ses parents observent un calme plat dans la vaste cour de Gouessesso. A 15h30, des groupes de danses rompent le silence.
16 h 45. Le cortège de Albert Mabri Toikeusse, composé de plusieurs véhicules de types 4x4, en provenance de Biankouma est en vue. Quand on vient de Biankouma, les premières habitations qu'on rencontre sont celles de Robert Guéi. L'imposant domaine se situe sur la droite. Tandis que par la gauche, une piste traverse une petite forêt pour conduire dans le village à proprement dit, distant de quelque 500 mètres de la résidence du général. Le cortège du président de l'UDPCI évite les maisons en forme de cercle et se dirige directement dans le village.
16 h 56, une voiture immatriculée 1178 ER 01, transportant des partisans de Mabri, se pointe à l'entrée de la résidence. L'un des cinq éléments des Forces armées des Forces nouvelles lui fait signe de vite se retourner, car l'accès lui est interdit. Le conducteur ne se fait pas prier. Il est suivi, quelques minutes après, par une autre voiture immatriculée 1321 CE 01. Même scénario. 17h19. Une Kia pleine de jeunes vêtus de tee-shirts bleus (couleur de l'UDPCI), qui assuraient la sécurité à Kabakouma se présente à l'entrée du domaine de Guéi. Ils sont renvoyés comme les précédents. 17 h 46. Le cortège de Mabri Toikeusse ressort du village et se positionne en face de la résidence des Guéi où les danses ont redoublé d'ardeur. Les éléments des FAFN gardent leur calme. Le sergent Troh Edouard, commandant de l'unité de Biankouma, est sur les lieux. L'atmosphère est chargée dans la cour, les visages deviennent graves. Mais les véhicules font de petites man?uvres et se mettent en position de départ pour Biankouma. Leurs occupants en descendent et foncent sur le terrain de football non loin de chez les Guéi. Les visages se décrispent. Sur ce terrain, des cris montent, des chants et des sons de tam-tams se font entendre. Ici, ont lieu un match de football et une course de masques. 18h02. Le cortège du ministre Albert Mabri Toikeusse prend le chemin de Biankouma sans aucun contact avec Frank Guéi et les siens. Les affrontements que certains observateurs craignaient n'ont pas eu lieu. Mme Tia Monné et le chef de village de Kabakouma ont passé la journée avec Franck Guéi.

Pascal Soro
Envoyé spécial à Gouessesso

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