jeudi 20 septembre 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Dans le cadre de la commémoration du 5ème anniversaire de la crise ivoirienne, le président du FPI, Pascal Affi N'guessan était hier mercredi l'invité de Christophe Boibouvier sur RFI. Il a, à cette occasion, révélé que l'accord de Ouagadougou est contesté par certains militants du FPI. Savez-vous dans quelle circonstance a été tué le ministre de l'intérieur Emile Boga Doudou ?
Vous savez, étant donné que nous sommes pour le moment dans le processus de restauration de la paix, Il y a donc un certain nombre de questions qui ne seront élucidées qu'après la crise.
Certains ont dit que Boga Doudou avait été tué par des gens de son propre camp. Oui, vous savez, on a présenté la crise au début comme un règlement de compte entre des cadres du Front populaire ivoirien. Mais, je crois qu'aujourd'hui, tout le monde sait qu'en réalité, c'était une tentative de coup d'Etat. Dans la matinée du 19 septembre 2002, l'ancien Président Robert Guéi a été exécuté par une unité de l'armée. Qui a donné l'ordre de l'éliminer ?
Vous avancez par une unité de l'armée. Mais pour le moment, on ne sait pas grand chose. On sait seulement le lieu où il s'est retrouvé. Près de la cathédrale ?
C'est ça. Je crois que ce sont les enquêtes après la sortie de crise qui nous permettront d'être situés sur le rôle que chacun a joué. Pourquoi sa femme et d'autres membres de sa famille ont-ils été tués ?
Je ne peux rien vous dire. Puisque personne ne sait exactement dans quelles conditions tout cela s'est passé. Certains disent qu'il y a eu ordre d'éliminer le général Robert Guéi au plus haut niveau.
Je ne sais pas. A quel niveau ?
Au niveau du Président, de vous-même ou du ministre de la Défense
Je ne pense pas du tout. Pourquoi donnerait-on cet ordre là ? Pourquoi lui et pas d'autres ?
Vous dites pourquoi lui et pas d'autres ? Mais Alassane Ouattara lui aussi a été menacé. Il a dû s'enfuir chez l'ambassadeur d'Allemagne. Avez-vous le nom de celui qui l'a menacé ? Par mesure de prudence, un leader politique peut vouloir se mettre à l'abri dans une ambassade. Cela ne signifie pas qu'il est menacé.
Pourquoi le soulèvement a-t-il échoué à Abidjan et réussi à Bouaké ?
A Abidjan, le soulèvement a échoué grâce à la mobilisation des Forces de défense et de sécurité. Par contre, la rébellion s'est enracinée à Bouaké parce que les autorités françaises ont prétexté l'évacuation des ressortissants occidentaux dans cette ville et ont donné ainsi l'occasion à la rébellion de s'enraciner.
Mais, les Forces nouvelles disent exactement le contraire. Elles disent que ce sont les Français qui les ont stoppées dans leur marche vers Abidjan en septembre. Je pense qu'aujourd'hui, ce ne sont pas des questions qui intéressent l'actualité. L'actualité c'est que, après bien de discussions, nous sommes parvenus à un accord et nous sommes ensemble pour sortir le pays de la crise. Alors 5 ans après, le chef de cette insurrection est le Premier ministre de Laurent Gbagbo. Mais, en tant que président du FPI, vous savez bien que tout le monde n'est pas d'accord dans votre parti avec cet accord de Ouagadougou.
Quelles que soient les tendances internes, le Front populaire ivoirien soutient l'accord. Ce n'est pas l'unanimité, mais c'est une position majoritaire du Front populaire ivoirien. C'est un accord qui ne passe pas bien auprès de certains gardiens du temple comme Mamadou Koulibaly
Il n'a jamais dit publiquement qu'il était opposé à l'accord de Ouaga.
Au terme de l'accord de Ouagadougou, les sans-papiers ivoiriens doivent être identifiés au cours des audiences foraines. Combien de personnes doivent être concernées ?
Au Front populaire ivoirien, nous estimons que le nombre de sans papiers ne peut pas excéder 300.000 personnes. Cela est loin des 3.500.000 avancé par certains acteurs politiques ivoiriens.
Quand auront lieu les élections ?
Si les audiences foraines ont lieu maintenant, nous pensons que la date du premier semestre 2008 ne devait pas être depassée.
Le Premier ministre Guillaume Soro est trop jeune pour se présenter. Qui soutiendra-t-il à votre avis ?
Ça, il faudrait poser cette question à Guillaume Soro. Mais, en tant que chef des Forces nouvelles, n'est il pas l'allié naturel du candidat Ouattara ?
Je ne sais pas. Dans tous les cas, c'est à lui de répondre sur la base certainement des intérêts communs qu'ils partagent. Mais nous, nous savons qui nous soutenons et nous souhaitons que ce soutien soit le plus large possible. Guillaume Soro pourrait t-il soutenir le candidat Laurent Gbagbo ?
S'il pense que dans l'intérêt de la Côte d'Ivoire, il faut Laurent Gbagbo à la tête du pays, ce serait une très bonne chose et nous approuverons. Ce qui veut dire qu'il y a un accord secret entre les deux hommes ?
Je ne crois pas. Le Président Gbagbo lui-même l'a dit. S'il y a un deal, c'est un deal pour la paix. C'est le deal issu de l'accord de Ouaga. Sinon je ne vois pas en quoi il peut y avoir un deal.
Propos retranscris sur RFI par T.A.B

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