jeudi 20 septembre 2007 par Le Front

Les relations entre Paris et Abidjan restent toujours couvertes de nuages gris. Cinq (5) années après le déclenchement de la crise armée, Laurent Gbagbo éprouve encore des difficultés à se rendre dans l'Hexagone. Et ce, en dépit des incessants ?'clins d'?il'' qu'il ne cesse de faire au nouveau locataire de l'Elysée, Nicolas Sarkozy


La réception de Laurent Gbagbo, le chef de l'Etat ivoirien, par les autorités françaises n'est certainement pas pour demain. Depuis que les ?'jeunes patriotes'' autoproclamés ont entrepris de jeter l'opprobre et l'anathème sur la France et ses ressortissants, les relations entre Paris et Abidjan se sont sérieusement détériorées. Tout a commencé en septembre 2002 ; où le régime du chef de l'exécutif ivoirien a été attaqué par une partie de l'armée, mécontente de son traitement. Ainsi, plutôt que de se ranger à ses côtés, la France de Jacques Chirac a décidé alors de s'interposer tout de suite militairement, avant de lui imposer les accords de Marcoussis. Une attitude que le chef de l'Etat ivoirien n'a, semble-t-il, pas digéré. Mais, la rupture devrait être consommée en novembre 2004, avec la mort de neuf (9) soldats français, à Bouaké, lors de l'opération ?'dignité''. En effet, les raids aériens de l'armée ivoirienne, lancés sur le quartier général des Forces nouvelles, ont, divine surprise, causé la mort de neuf soldats français, en plus de milliers d'autres des populations civiles. C'était l'erreur à ne pas commettre. Le général Bentegeat, le chef d'état-major de l'armée français, ordonnance la destruction systématique des chasseurs bombardiers ivoiriens. Cet ordre est même étendu à l'ensemble des moyens aériens ivoiriens par Jacques Chirac. Ainsi, une section du 2è Bima met hors de combat, les deux sukkhoï su-25 avec des missiles, alors qu'ils sont en train d'être récomplétés en armes et ravitaillés en carburant sur l'aéroport de Yamoussoukro. Aussitôt, débutent les manifestations anti-françaises. Les manifestants en majorité des jeunes ?'patriotes'' dévoyés saccagent et pillent les biens des ressortissants français. Le lycée français, Jean Mermoz est incendié par les illuminés du chef de l'Etat ivoirien. De nombreux étrangers occidentaux et même libanais sont traqués, agressés et torturés. Le même jour, la Rti, entre-temps occupée par Jean Paul Dahily, appelle les Ivoiriens à rejoindre l'hôtel Ivoire avec des bombonnes de gaz pour ?'mater'' les Français. On apprendra plus tard que des armes auraient été distribuées aux étudiants de la Fesci pour les besoins de la cause. Les ?'jeunes patriotes'' conduits par le ?'général'' Charles Blé Goudé lancent des appels à la haine et à la xénophobie contre la communauté française et accusent la Licorne de vouloir renverser Laurent Gbagbo. La tension reste donc vive entre Paris et Abidjan, jusqu'à l'élection de Nicolas Sarkozy. Pendant les campagnes électorales, le régime ivoirien prend fait et cause pour Ségolène Royal, la candidate du parti socialiste français. Malheureusement, pour le clan présidentiel ivoirien, elle est battue à plate-couture par Sarkozy. Depuis lors, Laurent Gbagbo ne cesse de faire des ?'yeux doux'' au nouveau locataire de l'Elysée. Le chef de l'Etat ivoirien qui espère une invitation en bonne et due forme de l'Elysée, ne ménage donc pas ses efforts pour amadouer son homologue français. Sarkozy nous fait espérer , ne cesse-t-il de ressasser à chacune de ses sorties. Mais à Paris, on souhaite d'abord des avancées concrètes dans l'organisation des élections ?'justes et crédibles''. Car, pour l'Elysée, ?'la confiance ne se décrètes, elle se construit''. Ainsi donc, cinq (5) ans après le déclenchement de la crise armée, les relations entre Paris et Abidjan ne sont toujours pas normalisées. Et le chef de l'Etat ivoirien continue d'être un malvenu dans l'Hexagone.



J.J.(bandamajj@yahoo.fr)

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