jeudi 20 septembre 2007 par Le Front

Tous les clignotants sont au rouge. A l'origine, des revendications salariales et de statuts particuliers de certaines corporations.


Depuis le 4 septembre dernier, le syndicat national des cadres supérieurs de la santé (Synacass-ci) est monté au créneau. A sa suite, les infirmiers et agents techniques ont menacé. Les enseignants du secondaire veulent se faire entendre le 6 octobre prochain. Le syndicat des agents forestiers rumine colère. La liste est exhaustive. Pour couronner cette grogne des syndicalistes, la population qui n'arrive plus à se nourrir convenablement proteste. Après Yopougo, la semaine dernière, Abobo a pris le relais. Ainsi de suite, on s'achemine allègrement vers une déflagration sociale. Toute chose qui n'est pas faite pour favoriser la mise en ?uvre convenable de l'accord politique de Ouagadougou. Mais, si on n'y prend gare, l'accord de Ouagadougou va prendre un coup. Ce changement de cap, au-delà des discours, ferait bien l'affaire de Laurent Gbagbo et du Fpi. D'aucuns racontent même que les mouvements de grève sont orchestrés par le chef de l'Etat. Un peu fort, cet alibi épouse la volonté des refondateurs de ?'rouler les fonctionnaires dans la farine''. Car, au regard de ce qui se passe, on se rend bien compte que l'on aurait pu faire l'économie de ces grèves. A Grand-Bassam, du 26 février au 2 mars dernier, réunis à l'institut industriel de l'Afrique de l'Ouest (IIAO), les fonctionnaires et travailleurs du privé ont passé au peigne fin la situation salariale générale en Côte d'Ivoire. Au terme de ce pré-forum social dont la cérémonie de clôture a été présidée par le chef de l'Etat Laurent Gbagbo, diverses décisions ont été prises. On retient que relativement à l'âge de la retraite, il a été adopté un âge uniforme de départ à la retraite fixé à 60 ans. Ceci concerne toutes les catégories de fonctionnaires. Ainsi, le pré-forum a préconisé de ne plus ?'considérer 30 ans de service pour mettre les fonctionnaires à la retraite''. A Grand-Bassam, il a été aussi décidé de ?'débloquer les avancements en tenant compte du coût actuel de la vie''. Le pré-forum a prescrit la ?'nécessité d'une augmentation substantielle du salaire du fonctionnaire''. Malheureusement, toutes ces prophéties tardent à voir le jour. Entre-temps, le coût de la vie ne cesse d'augmenter de façon vertigineuse. Résultat, colère des populations. Laurent Gbagbo disait dans son discours de clôture du pré-forum devant les 115 participants ne pas comprendre les mouvements de grève. ?'En 2007, j'ai du mal à comprendre les mouvements et grève qui se multiplient dans tous les secteurs'', avait-il affirmé. Et de poursuivre en disant ?'que la guerre n'étant pas finie, les dépenses subséquentes demeurent et continuent de peser sur le budget''. Or, depuis le 30 juillet dernier, le président Laurent Gbagbo a sacrifié à un rituel qui lui tenait beaucoup à c?ur. Aller à Bouaké déclarer la fin de la guerre. En clair, Laurent Gbagbo qui prenait la guerre comme alibi n'a plus un solide point de défense. La roublardise légendaire bute contre des fonctionnaires qui n'entendent pas lâcher prise sur la question de revalorisation des salaires. En fait, l'intransigeance des syndicats relève du comportement même des refondateurs. Leurs agissements et réalisations tranchent avec la situation de crise. Les véhicules de type 4 x 4, les bunkers et luxueuses résidences rivalisent avec les jeunes filles au nombril dénudé. C'est ce constat amer qui irrite les fonctionnaires qui ploient sous le poids de la cherté de la vie. Au moment où une poignée d'individus vit sur un grand pied.
En un mot, l'Etat aurait pu faire l'économie de ces grèves et autres menaces de grèves. Il n'y avait qu'à respecter les résolutions du pré-forum social de Grand-Bassam.



Souanga Adam's Régis

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