jeudi 20 septembre 2007 par Le Nouveau Réveil

A l'image de la Côte d'Ivoire qui s'effondre de toutes parts au propre comme au figuré, les locaux de certains hauts services de l'Etat se dégradent de façon irréversible. C'est le cas des locaux abritant le ministère de l'Industrie et de la promotion du secteur privé sis au 15e étage de l'immeuble du Centre de commerce international d'Abidjan (CCIA) au Plateau. Sans que cela n'émeuve le gouvernement ivoirien incapable de fournir le minimum de confort à ses propres ministres. L'Etat, du moins ceux qui l'incarnent, d'un air dédaigneux, regardent ses plus hautes autorités travailler dans des conditions exécrables. Au cabinet de la ministre de l'Industrie et du secteur privé, il y a longtemps que l'électricité n'est plus régulière. Les coupures sont tellement récurrentes qu'elles tombent dans la banalité. Le noir est désormais l'habitude et la lumière une exception. Que dire de la fourniture de l'eau ? Au ministère de l'Industrie et du secteur privé, les robinets sont asséchés pour factures impayées. Pis, l'accès au cabinet est un parcours du combattant, un chemin de croix. Les ascenseurs défectueux sont toujours prêts à lâcher les usagers au plus mauvais moment. Et cela arrive très souvent au ministre Amah Téhoua et à ses collaborateurs qui sont ainsi obligés de prendre les escaliers jusqu'au 15e étage. Comble de l'humiliation, Mme Téhoua a dû recevoir une délégation d'hommes d'affaires iraniens dans le noir, sans électricité donc sans ascenseurs. Ils ont pris l'escalier jusqu'au 15e étage. Depuis lors, et de guerre lasse, Mme la ministre a dû arrêter ses audiences dans un espace dénué de toute sécurité. Gâteau sur la cerise, le système d'aération est mort quand la climatisation a arrêté de tourner. Conséquence, chaleur étouffante et odeur nauséabonde. Pour le pays, son peuple, l'économie ivoirienne et surtout son industrie, la ministre, faisant violence sur elle, a dû braver insalubrité, insécurité, risques d'effondrement, humiliation pour exécuter sa tâche. Aujourd'hui, elle est alitée pour une vilaine grippe. Malgré toutes les démarches entreprises pour délocaliser son cabinet, Mme Téhoua s'est heurtée à l'indifférence de l'Etat, du gouvernement et même de ses collègues de la Construction et de l'Economie et des finances. Ce qui a fondé le ministère à penser que c'est un sabotage organisé pour freiner sa noble ambition de hisser le secteur de l'Industrie au fronton des plus solides piliers de l'économie ivoirienne.
François Konan

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