mercredi 19 septembre 2007 par Nord-Sud

Le président du Pdci, Henri Konan Bédié, anime son premier meeting samedi à Dabou. A quatre jours de ce rendez-vous, Djédjé Mady, n°2 de ce parti qui était hier sur le site pour faire le point des préparatifs.

?Vous venez d'effectuer une visite sur le site qui doit accueillir le président du Pdci, Henri Konan Bédié, samedi, à Dabou. Quelles sont vos premières impressions? Pensez-vous que les organisateurs seront prêts avant le 22 septembre?

Tout est parti pour que tout soit prêt samedi. Vous avez visité avec nous la place Henri Konan Bédié en face de l'hôtel de ville en construction. Les travaux avancent. Vous avez également emprunter avec nous le plan de déviation. Nous avons eu la séance de travail. Chaque commission est à pied d'oeuvre. Je pense que nous pouvons être prêts. Mais vous savez, dans ce genre de choses, tant que la manifestation n'a pas eu lieu, il y a toujours quelque chose à faire. Nous devons rester vigilants et continuer les préparatifs.

?Peut-on avoir quelques données sur la mobilisation après cette séance de travail ?

Aux dires de la commission mobilisation et celle chargée du transport, nous ne devons pas avoir de problèmes de ce côté-là. Nous attendons entre 15 à 20 mille personnes qui doivent venir des villages de Dabou sans oublier les autres militants qui viendront des environs pour assister au premier meeting du président Bédié. Pour l'affluence, nous ne nous faisons pas de souci. C'est plutôt l'aspect de préparation matérielle, des structures d'accueil, les problèmes de sécurité, de restauration. Surtout, pour le déplacement des populations, le problème du nombre de cars disponibles et de la discipline des transporteurs pour les ramener dans les villages après les meetings. C'est ce qui constitue pour nous un souci. Mais nous pensons que l'affluence est assurée.

?Au cours de la séance de travail avec vos responsables locaux, vous avez demandé aux militants de Dabou de relever le défi. Quel sens donnez-vous à ce mot ?

C'est un signe d'affection, de considération pour une région comme Dabou qu'un responsable de ce pays veuille commencer ses tournées. Le président Bédié a souhaité commencer ses tournées de prises de contact avec les populations de Dabou. C'est un signe d'amitié et de fraternité. Plus on vous fait confiance, plus vous devez mériter cette confiance. Ce geste du président Bédié doit avoir en face de lui une réponse positive des populations par leur mobilisation et par la chaleur de leur accueil. C'est cela le défi.

?Il est fait écho à quelques jours de cette manifestation qu'une frange de la population se sentirait indignée. Qu'en est-il ?

Ce sont des opinions anti-démocratiques. Vous croyez qu'il y a un seul lieu aujourd'hui en Côte d'Ivoire où un leader peut faire l'unanimité à 100% ? Il y a toujours des mécontents quelque part. Nous ne pensons pas faire l'unanimité au sein de la population de Dabou. Nous avons simplement une majorité. Et quand on a une majorité dans un système démocratique, c'est satisfaisant. Que des gens soient mécontents parce qu'un homme politique se rend dans une région pour délivrer un message, ce ne sont pas des démocrates, ce sont des autocrates.

?Vous rentrez d'une tournée à l'intérieur du pays. Bédié anime son premier meeting, quel est le lien entre votre tournée et le meeting de Dabou?

Nous essayons de jouer le rôle de Jean-Baptiste. Le Christ arrive derrière. Le responsable du Pdci-Rda, ce n'est pas Djédjé Mady. C'est Henri Konan Bédié. Nous essayons de lui préparer le terrain pour que, chaque fois que son programme le lui permettra, il puisse aller rendre visite à ses militants. C'est la raison pour laquelle nous sommes aujourd'hui à Dabou pour voir comment la situation se présente avant son arrivée. Il y a une corrélation directe entre les déplacements du secrétaire général et ceux du président du parti. Chacun joue son rôle. Le mien, c'est de préparer son arrivée, le sien, c'est de venir conclure. Il viendra conclure, samedi.

?Après votre tournée, des voix se sont élevées pour dire que le Pdci marche sur les traces d'Affi N'Guessan, le président du Fpi. Quel sens donnez-vous à cette tournée ?

C'est minimiser le Pdci que de penser qu'il va sur le terrain à cause d'Affi N'Guessan. Sans le sous-estimer, il est le responsable de son parti. Il a les messages de son parti à faire passer. Mais, le Pdci était sur le terrain avant qu'Affi ne naisse. Donc, le Pdci continue son travail sans se soucier de savoir si Affi bouge ou ne bouge pas. La démocratie étant un phénomène évolutif, la situation évolue. Quand nous allons sur le terrain en tant que parti de l'opposition, c'est normal que nous rappelions les avatars du régime Fpi et ses incongruités. Nous ne faisons que ça et c'est notre travail. Nous demandons, toutes proportions gardées, aux populations de comparer le bilan du Pdci au bilan du Fpi. Ce n'est pas une critique systématique. C'est la comparaison des bilans. Quelqu'un l'avait dit en son temps, et je pense qu'il avait raison, la campagne qui va arriver, en ce qui concerne le Pdci et le Fpi, ce sera bilan contre bilan. Le peuple de Côte d'Ivoire qui est mûr choisira le bilan qui lui convient le mieux.

?Que représente la visite de Bédié par rapport à la suite du processus de sortie de crise et du processus électoral?

C'est un signal fort pour dire que le processus est bien engagé puisque les principaux leaders s'engagent sur le terrain à rencontrer la population. Une hirondelle ne fait pas le printemps mais au moins une hirondelle annonce le printemps. Donc il est en train d'annoncer le printemps et les choses démocratiques vont suivre leur cours normal. Et la Côte d'Ivoire, par le dialogue et la tolérance, l'acceptation de la différence, aura le temps de faire son choix. Un choix éclairé. Chacun doit jouer sa partition. Le président Bédié et le Pdci Rda ont l'intention de jouer la leur.

?Le meeting du samedi est une affaire du Pdci mais c'est aussi l'occasion qui s'offre au RHDP de démontrer qu'il est une grande famille. Quel est le message que vous pourrez lancer à vos alliés?

Le Rhdp se sent mobilisé chaque fois qu'une de ses composantes est mobilisée. C'est dans l'ordre normal des choses. Si le Rdr tient un meeting quelque part, les militants du Pdci s'associeront. Je pense que le contraire est également vrai. Nous avons une plate forme de gestion du pays si nous gagnons les élections. C'est maintenant que nous devons préparer cette victoire parce qu'on ne peut partager que ce qu'on a gagné. Donc nous devons nous tenir la main avec intelligence pour gagner le pouvoir avant de l'exercer.

Entretien réalisé par Jean Roche Kouamé

Coll: Nouveau Réveil

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