Des images d'une vie, d'un combat politique extraordinaire mais surtout celles d'une carrière politique fort mouvementée et aboutie de Laurent Gbagbo. C'est le plat de résistance que Jean Sékongo Nagnéhé, 44 ans, photographe particulier du président de la République de Côte d'Ivoire, icône de la révolution démocratique en Afrique, va servir sur la table du monde entier. Dès vendredi, à 11h, au Palais de la culture de Treichville, son exposition-photos va prendre forme. Il attend le public de Côte d'Ivoire pour commencer.
J'avais deux choses en tête?. Le photojournaliste Sékongo fait la genèse de sa démarche : En 1995, quelques mois seulement après avoir intégré le groupe de presse de l'époque, Nouvel horizon, j'ai compris que Laurent Gbagbo allait devenir un jour président de la République de Côte d'Ivoire. Dès lors, j'ai commencé à me préparer à lui rendre hommage. J'avais deux choses en tête : une exposition-photos et un livre sur son combat politique sous le titre, Le parcours du combattant pour la liberté et la démocratie en Côte d'Ivoire?. On va commencer par l'exposition, puis, suivra le livre?. Ainsi soit-il. Cette exposition, l'enfant de Lamékaha (département nordique de Korhogo) la baptise Séplou?. Elle n'est pas linéaire parce que la vie de l'opposant historique de feu le président Houphouet Boigny devenu son compagnon, il y a 12 ans, est loin de l'être. Elle comprend 17 escales de plus de 500 photos qui vont de l'enfance de Laurent Gbagbo à son accession au pouvoir par les urnes, en 2000, en passant par son exil libyen et français, début 80. Sékongo a recueilli toutes ses photos à découvrir absolument auprès des parents, amis et connaissances de Laurent Gbagbo. Ses recherches l'ont également amené à plonger dans les archives des journaux pionniers de Côte d'Ivoire. Naturellement, certains de leurs photographes, notamment Alain Tieffi et Soro Néhélo, l'accompagnent en tant que collaborateurs.
La petite histoire de Séplou
Je sais que les fervents admirateurs de Laurent Gbagbo l'appellent Woody de Mama?, une façon à eux de jouir de la bravoure d'un homme originaire du village Mama (Ouragahio). Mais c'est en 1995, lors d'une tournée dans son département de Gagnoa (centre-ouest) que j'ai entendu pour la première fois les gens l'appeler de partout Séplou?. Le photographe particulier du président de la Républi-que a alors eu recours à un vieux bété de la région afin que ce dernier lui explique ce terme. C'est le nom de son grand père, Gbagbo Séplou. Séplou, chez nous les Bété, est le nom d'un oiseau éclaireur. C'est lui qui annonce tout danger ou bonheur au peuple bété?. Ayant donc trouvé extraordinaire cet euphémisme en faveur du président Gbgbo, le photojournaliste en activité depuis 1991 a décidé d'appeler Séplou? l'exposition qui ouvre demain et qui nous attend.
Schadé Adédé