mardi 18 septembre 2007 par 24 Heures

Les Ivoiriens scrutent toujours l'horizon à la recherche de la paix. Depuis cinq ans, ils ne font que cela. Les premiers instants de la crise ont été traumatisants pour eux. Réveillés par des tirs au petit matin du 19 septembre 2002, ils ont subi par intermittence les affrontements. Deux mois durant.

Un autre anniversaire le 19 Septembre prochain.
Le cinquième.
Depuis 2002, le pays traverse une crise militaro-politique sans précédent.
Cinq années marquées pour l'essentiel par de man?uvres politiques qui ont eu raison de plusieurs accords de Paix.
Aujourd'hui, les ex-belligérants semblent avoir trouvé le moyen d'abréger la souffrance des Ivoiriens par l'accord de Ouagadougou.
A l'évidence, l'accord signé le 4 mars dernier entre les ex-rebelles et le camp présidentiel aura apporté aux Ivoiriens beaucoup d'espoir.
Pour la simple raison que Ouagadougou, en plus d'être une capitale fréquentée par les deux camps, le chef de l'Etat du Faso Blaise Compaoré connait bien les belligérants.
Ouagadougou a, semble-t-il, donné naissance à l'ultime accord.
Et pour cause.
Ce sont les ex-belligérants qui ont eux-mêmes pendant un mois discuté des termes de leur attente.
Sur le terrain de l'application, l'accord a produit ses effets.
Uniquement psychologique.
Pour l'instant.
La décrispation est plus nette.
Des actes, il faut le reconnaître, ont été posés et nous poussent à croire que les choses vont dans le bon sens.
Les deux camps ont abandonné leurs positions radicales.
Les Forces Nouvelles ne sont plus intransigeantes sur la question de l'identification.
Le camp présidentiel, lui, semble avoir changé de vision sur le désarmement.
Même avec une autorité mise entre parenthèses par les chefs de guerre, les préfets ont accepté d'être redéployés.
Les sous-préfets suivront.
Les juges aussi.
Tout cela démontre qu'il n'y a plus de craintes à franchir la ligne verte.
Le voyage à Bouaké du chef de l'Etat à l'occasion de la flamme de la paix le 30 juillet dernier a été le déclic à tous ces mouvements.
Mais voilà, c'est là que s'arrêtent les effets de Ouagadougou.
Les vrais problèmes qui ont poussé les Forces Nouvelles à prendre les armes n'ont pas encore été traités en profondeur.
Il s'agit de l'identification et de la tenue des élections.
C'est l'étape à laquelle tous les autres accords ont buté.
La conduite du processus par un premier ministre qui s'est défait du chronogramme de Ouagadougou est aussi l'autre risque à gérer.
Guillaume Soro refuse le fétichisme des dates .
Son cabinet ne manque pas de brandir les contraintes pour expliquer le retard.
Avant d'arriver dans la capitale du Faso, les acteurs de la crise ont signé plusieurs accords.
On en compte 8 au total, soutenus par une bonne dizaine de résolutions des Nations Unies.
Tous ont péri à l'épreuve des man?uvres, souvent politiciennes.
Le camp présidentiel qui s'est senti mis en minorité lors des discussions de ces différents arrangements a joué sur le terrain de leur application, les bourreaux des différents accords.
Aidés à certains moments par la branche politique des Forces Nouvelles.
C'est dans ce contexte de défiance permanent qu'ont évolué les deux gouvernements.
Le premier, mené par Seydou Diarra et né après Marcoussis, a pris les coups de toutes parts durant trois ans, (2003-2005).
Sous Seydou Diara, il y a eu Accra I, II et III.
Charles Konan Banny a vu naître Pretoria I et II.
Mais bien avant, il y a eu la signature d'un cessez-le-feu le 17 octobre 2002 entre les rebelles et le gouvernement.
C'est une délégation conduite par le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheick Tidiane Gadio, au nom de la CEDEAO qui a réussi cet exploit.
Lomé interviendra les jours après.


Hervé Akaché

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023