mardi 18 septembre 2007 par Notre Voie

Une délégation de Gbon (département de Boundiali), à sa demande, a été reçue par le président Gbagbo, le 13 septembre 2007, au palais présidentiel du Plateau. Cette rencontre historique dérange certaines personnes issues de cette partie de la Côte d'Ivoire, si l'on en croit un journal de la place. C'est ce qui motive la réaction de Koné Nambé, adjoint au chef du canton, Kamaté Amadou, chef des Malinké et Kamaté Bamory, adjoint au maire qui conduisait cette délégation. Notre Voie : Quel est l'objet de votre présence ici à Abidjan ?
Koné Nambé et Kamaté Amadou: La seule personne qui peut nous aider aujourd'hui à sortir Gbon de son enclave, c'est le président Gbagbo. Nous sommes donc venus le voir afin qu'il nous aide à guérir des maux dont nous souffrons. N.V. : Est-ce à sa demande ?
K.N. et K. A. : Non, c'est nous qui avons demandé à le rencontrer. Dieu merci, le Président a accepté de nous recevoir. N.V. : Pourquoi est-ce maintenant que vous demandez cette audience ?
K.N. et K.A. : On a attendu tout ce temps mais on n'a rien vu se profiler à l'horizon pour nous. Aujourd'hui, nous pensons que le temps est arrivé de lui exposer nos problèmes. N.V. : Que répondez-vous à cette partie de vos frères restés sur place qui disent ne pas se reconnaître dans votre démarche ?
K.N. et K.A. : Chez nous, il y a des militants du RDR. Ce sont eux qui s'agitent. Mais c'est leur affaire. N.V. : Ces gens-là disent que vous êtes venus quémander de l'argent chez Gbagbo
K.N. et K.A. : Non, non, non ! Ce n'est pas une affaire d'argent. Nous sommes venus exposer nos problèmes au président Gbgbo. Nous sommes plutôt venus demander au président Gbagbo de nous donner une ambulance ; de construire nos routes, d'électrifier nos villes et villages, de nous affecter un préfet, etc. Si nous avons tout cela, c'est déjà de l'argent. N.V. : Quelle réponse le président vous a-t-il donnée ?
K.N. : Le président Gbagbo nous a promis de réaliser nos v?ux. Il a dit qu'il va commencer par nous offrir une ambulance. Ce qu'il a fait. Nous attendons donc cette ambulance avant de rentrer chez nous avec. Nous lui faisons confiance pour le reste. N.V. : Connaissiez-vous le Président bien avant ?
K.B. : Il y a quelques années, le FPI a lancé la COOPAG-CI. Je suis le président départemental de Boundiali. C'est à ce titre que je l'ai connu. K.N. et K.A. : Nous le connaissons depuis l'époque d'Houphouet. Nous nous souvenons très bien qu'en 1990, dans le cadre sa campagne présidentielle, le président Gbagbo, alors secrétaire général du FPI, nous avait offert des sacs de riz et des moutons. Alors que, selon la tradition, il nous revenait de lui offrir de quoi à manger, c'est plutôt lui, notre hôte, qui nous a agréablement surpris. Ça, on ne l'oubliera jamais. N.V. : Comment avez-vous vécu cette guerre ?
K.N. et K.A. : Vous me demandez comment on vivait et on vit là-bas ? Il suffit de jeter un coup d'?il sur mon sac. Ne voyez-vous pas qu'il est en lambeaux, raccommodé ? Avant, on pouvait vendre notre anacarde à 300 ou 350 FCFA le kilo. Aujourd'hui, ce kilo coûte 35 FCFA. N.V. : Que direz-vous à votre retour à Gbon, à vos frères qui désapprouvent votre démarche ?
K.N. : C'est simple. Après l'accueil qui nous a été réservé par le président Gbagbo, nous saurons trouver les mots justes pour les amener à comprendre notre démarche. K.A. : On est venu, on a vu le président Gbagbo vis-à-vis. Nous irons donc dire à nos frères de Gbon : Djahaaa on bourre beaucoup dans nos villages.
N.V. : Donc on les bourre de mensonges là-bas ?
K.N. et K.A. : Trop de choses ont été dites. En tout cas, on a constaté le contraire. N.V. : Ne craignez-vous pour votre vie de retour au village ?
K.N. et K.A. : Pourquoi devrions-nous avoir peur ? C'est notre village à nous. Nous sommes des hommes de Gbon, des propriétaires terriens de Gbon. On n'a pas volé, on est venu demander à quelqu'un de nous venir en aide car on souffre. C'est ce qu'on a fait. N.V. : On dit que vous êtes manipulés par les hommes politiques du Nord de la mouvance présidentielle
K.B. : C'est ce qui a été publié aujourd'hui (hier, ndlr) par un journal. cela relève de la vraie manipulation. Il suffit de faire attention à ce qui est écrit dans le dernier paragraphe de l'article qui tente de dénigrer cette rencontre entre le président Gbagbo et notre délégation de Gbon pour tout comprendre. La personne dont le journaliste cite les propos vient de Kolia. Kolia est une commune au même titre que Gbon. Elle est située à 5 km de là. La ressemblance s'arrête là. En outre, je vous révèle que celui qui a présidé la réunion des soit-disant mécontents, le samedi dernier, on ne trouve nulle part son nom mentionné dans l'article. En réalité, c'est un ancien colonel à retraite. Il s'appelle Dembélé Sory ; il est le commissaire politique du RDR dans la région. N.V. : Comment ce rendez-vous avec le chef de l'Etat a-t-il été préparé
N.V. : Nous avons passé quatre mois à préparer ce voyage. Tout a commencé par des réunions avec les notables et les chefs des villages. Suite à cette étape, nous sommes arrivés à une réunion publique, à la mairie de Gbon, en présence du chef de canton, Koné Gossé et de tous les notables de Gbon. Tous les quartiers ont donné leur accord, sauf la famille Sanogo. N.V. : Gbon est-il prêt à revoir le président Gbagbo ?
K.N., K.A. et K. B. : Recevoir le président Gbagbo sur notre sol est notre souhait. Il doit inscrire cette visite que nous attendons tous dans son programme. On attend surtout que la situation se décante totalement.


Entretien réalisé par Schadé Adédé

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