mardi 18 septembre 2007 par Fraternité Matin

Le président du RDR, le Dr Alassane Ouattara, persiste et signe: Je serai élu Président?au prochain scrutin prévu par la CEI pour le mois d'octobre 2008. Ado ne laisse plus passer aucune occasion sans affirmer cette victoire prochaine qui, selon lui, ne fait l'ombre d'aucun doute. Le samedi 25 août dernier, face aux militants RDR d'Europe, réunis à Montreuil en France, Alassane Dramane Ouattara avait été catégorique: En 2008, je serai candidat (à la présidentielle, ndlr) et je gagnerai?, avait-il annoncé à la grande joie de ses partisans qui, de toute évidence, n'attendaient que cela. Dans une interview accordée hier à notre confrère Le Patriote dans le cadre de sa réforme graphique et éditoriale, le président du Rassemblement des républicains a redit sa conviction de remporter la présidentielle de 2008 en Côte d'Ivoire. Je ne bluffe jamais?, tient-il à préciser. Lui qui, en 1999, avait affirmé lors d'une tournée politique nationale: Nous frapperons le régime moribond en place et il tombera?. Conséquence logique ou simple coïncidence, le régime du Président Bédié a été renversé le 24 décembre 1999 par un coup d'Etat et le président du RDR est rentré, comme il l'avait également promis, avant la fin de cette année. De même, le président du RDR n'avait de cesse de déclarer pendant ses rencontres et autres meetings politiques qu'il allait rendre la Côte d'Ivoire ingouvernable?. Là aussi, ceux qui avaient cru à un bluff, en auront eu pour leur compte en constatant que depuis le 19 septembre 2002, conséquence logique ou simple coïncidence, la Côte d'Ivoire a été rendue ingouvernable avec une rébellion armée qui l'a coupée en deux. Depuis quelque temps, ce n'est certes pas l'apocalypse que prédit cette fois-ci le président du RDR quand il affirme que son élection à la présidentielle d'octobre 2008 n'est point du bluff. Une telle affirmation, du reste, n'est que de bonne guerre et personne ne devrait en vouloir à un candidat à une compétition de préparer sa propre victoire.
Mais ce qu'il y a lieu de craindre en pareille situation, c'est la guerre psychologique qui se prépare derrière de telles affirmations et qui, à terme, peut déboucher sur des prises de positions extrêmes, sources de tensions socio-politiques. Car à force de préparer ses partisans à une victoire coûte que coûte dans une compétition qui oppose plusieurs forces, on finit par les préparer à ne plus accepter une défaite qui, pourtant, est tout à fait possible en dépit des déclarations à caractère électoraliste faites par tel ou tel candidat. C'est pourquoi, il est de plus en plus conseillé, dans un souci de paix sociale, que chaque prétendant fasse preuve d'humilité, de réalisme et invite plutôt ses partisans à se mobiliser pour créer les conditions de sa victoire. Et ce, sans déjà verser dans un triomphalisme qui ne repose pas toujours sur des données scientifiques et objectives. Cela est d'autant plus vrai que, dans sa volonté de gagner à tout prix la présidentielle de 2008, le président du RDR n'a plus confiance en personne d'autre que le seul Haut représentant des Nations unies pour les élections, poste supprimé par l'ONU elle-même.
A la question de nos confrères du Patriote de savoir si le représentant du facilitateur Blaise Compaoré ne pouvait pas jouer ce rôle, la réponse de M. Ouattara est la suivante: Je salue l'arrivée du ministre Badini, représentant spécial du Président Blaise Compaoré. Mais l'un n'empêche pas l'autre. Le poste de Haut représentant de l'ONU pour les élections est prévu par les Accords de Pretoria et nous exigeons qu'il soit maintenu dans l'intérêt de toutes les parties?. Ado aurait clairement dit sa confiance au représentant de Blaise Compaoré quant à la supervision et à la certification des élections en Côte d'Ivoire si telle était son intime conviction. Bref, le président du RDR et bien d'autres membres du RHDP se sont toujours méfiés de tous ceux qui composent, d'une manière ou d'une autre, avec le camp présidentiel. Les volées de bois vert entre le RHDP et les Forces nouvelles aux premières heures de la nomination de Soro Guillaume à la Primature en disent long sur cet état de fait. C'est cette même guerre idéologique qui est faite aux médias d'Etat lorsqu'en dépit de tous les efforts d'ouverture à toutes les sensibilités, certains continuent de les accuser de partialité.

Abel Doualy

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