lundi 17 septembre 2007 par Notre Voie

Allah Kouadio Rémi, ministre de la santé, a demandé des comptes aux jeunes médecins nouvellement engagés à la Fonction publique à cause de leur participation à la grève lancée par le syndicat des cadres supérieurs de la santé de Côte d'Ivoire (SYNACASS-CI). C'était au cours d'une rencontre samedi à l'Institut national de la santé publique (INSP). A en croire des sources proches de la rencontre qui n'a pas été ouverte à la presse, le ministre s'est montré particulièrement menaçant vis-à-vis de ses interlocuteurs. Pour lui, le statut de médecin stagiaire de ses interlocuteurs, ne les autorise pas à suivre un tel mouvement de grève. Car les 1200 jeunes médecins récemment recrutés ne sont pas encore membres du SYNACASS-CI. Le ministre estime, soutiennent nos sources, qu'il y avait des éléments infiltrés dans la grève pour mettre à mal le pouvoir. Allah Kouadio a clairement fait comprendre aux jeunes médecins qu'ils sont sous contrat avec l'Etat et que celui-ci peut à n'importe quel moment se séparer d'eux s'il n'était pas satisfait de leur comportement. Ils doivent par conséquent se mettre au travail dans leurs différents services où leurs supérieurs hiérarchiques ont eu des instructions pour faire des rapports au ministre. Le patron de la santé a même proposé que les jeunes médecins se constituent en association selon leur domaine d'intervention (par exemple, en association des médecins urgentistes, des médecins travaillant dans les programmes) pour relever l'indice de santé. Pour un participant joint au téléphone, c'est une manière de casser le syndicat.
Allah Kouadio a estimé que son autorité a été mise à mal par le SYNACASS-CI et que concernant l'objet de la grève, le Chef de l'Etat ne peut pas sous la pression d'un syndicat signer le décret reconnaissant le doctorat comme un diplôme d'entrée à la Fonction publique. A ce sujet, Allah Kouadio a affirmé, comme son homologue de la Fonction publique, que la grille salariale des médecins n'a jamais fait l'objet de discussion.
En réaction, les jeunes médecins ont affirmé que leur grève n'a jamais eu pour objet de mettre à mal le pouvoir encore moins de mettre à mal le ministre de la santé. A en croire un observateur dans la salle de l'amphithéâtre de l'INSP, certains médecins ont pris la parole pour dire vertement que c'est à cause des menaces de certaines personnes qu'ils n'ont pas nommées, qu'ils ont dû durcir le ton. D'autre, par contre ont reconnu qu'ils avaient effectivement poussé trop loin le bouchon et ont par conséquent présenté des excuses au ministre. Cependant, ils ont tenu à préciser que si on en est arrivé là, c'est parce qu'il y a eu une rupture de confiance entre eux et les autorités.
Selon cet observateur, fonctionnaire au ministère de la santé, les jeunes médecins ont soutenu qu'ils ont pris le devant de la grève parce qu'ils se sentent solidaires de leurs anciens, mais en même temps, ils mènent le combat de leur avenir.






Coulibaly Zié Oumar

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