lundi 17 septembre 2007 par Le Front

Dans la longue interview qu'il a accordée au célèbre hebdomadaire panafricain Jeune Afrique, le chef de l'Etat Laurent Gbagbo s'est prononcé sur un certain nombre de sujets. Notamment, l'affaire Kieffer, du nom de ce journaliste franco-canadien qui a mystérieusement disparu le 16 avril 2004 aux environs de 13 heures sur le parking d'un supermarché situé à Marcory ; le bombardement, le 06 novembre 2004, de la caserne de la Force Licorne de Bouaké lors de la foireuse opération Dignité ; l'état des relations ivoiro ? françaises, etc.



Sur l'affaire Kieffer, Laurent Gbagbo a littéralement botté en touche. Il dit ne pas se sentir concerné. Cela ne m'implique en rien , s'est-il défendu. Mais encore ? Pourrait-on lui rétorquer. On rappelle que selon le témoignage de Berthé Seydou, l'ex-chauffeur du commandant Jean-Tony Oulaï, l'assassin présumé de Kieffer, ce dernier aurait transité par les soutes du palais présidentiel où il aurait passé 2 jours et 2 nuits, avant d'être conduit à la "ferme du poulailler", son lieu d'exécution. Il a ensuite demandé qu'on arrête le cinéma , à savoir sa mise en cause dans la disparition de Guy André Kieffer (G.A.K). Mais, c'est sur le bombardement de la caserne de la Force Licorne de Bouaké que le chef de l'Etat a le plus surpris. Il continue de récuser la réalité. Il rejette donc la responsabilité des Fds dans le bombardement de la base française de Bouaké. L'armée française a tout fait pour cacher la vérité , a-t-il soutenu. Pour lui, il est donc clair que ce bombardement est un vrai-faux bombardement et, donc, que les neuf (09) victimes enregistrées dans le camp de la Force Licorne seraient aussi de vraies-fausses victimes ! C'est une position qui rejoint celle de ses partisans qui n'ont pas hésité à affirmer que les neuf (09) cercueils rapatriés en France ne contenaient aucun corps ! On laisse chacun apprécier.
Sur la récurrente question des relations ivoiro-françaises, il n'a pas caché son intention de tout remettre à plat, de tout rediscuter .Soit, sauf que le discours n'est pas nouveau. Il est aussi vieux que la crise. Mais, curieusement, le passage à l'acte se fait désirer. En somme, tout change mais rien ne change dans les relations avec l'ancienne puissance colonisatrice. Gardons le meilleur pour la fin .
Ainsi, Laurent Gbagbo se compare à plusieurs personnages qui ont marqué l'Histoire de l'humanité. Aussi, évoque-t-il la figure biblique et tutélaire de Moïse. Comme celui-ci fit sortir le peuple de Dieu d'Egypte, la terre d'oppression, pour le faire entrer dans la terre promise, Laurent Gbagbo serait donc celui qui affranchira son peuple de la servitude de l'impérialisme de l'Occident. Mais il semble avoir oublié une chose dans cette "filiation mosaïque".
La bible nous enseigne, en effet, que Moise n'entra pas dans la terre promise. Il mourut dans le désert ! Pour n'avoir pas suivi toutes les prescriptions du Seigneur. Le chrétien Laurent Gbagbo ne l'ignore certainement pas.



Honoré Sépé

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