vendredi 14 septembre 2007 par Le Matin d'Abidjan

Son passé n'en finit pas de le rattraper. Huit ans après son départ en catastrophe du pouvoir, Henri Konan Bédié continue de subir les conséquences de ses années de gestion. L'ex-président de la République subit en ce moment la colère de l'Union des marins de Côte d'Ivoire. Dans une lettre dont Le Matin d'Abidjan a obtenu copie (voir fac-similé), ils ont saisi le procureur de la République de Côte d'Ivoire. Les membres de la structure, issus de différents armements tels la SITRAM, SIVOMAR, SIP AR et SOMICOA, tiennent le président du PDCI responsable de leur état de déchéance actuelle. "En effet, nous avons connu nos premières difficultés à partir de mai 1995, date de la dissolution du ministère de la Marine et des différents armements, par M. Henri Konan Bédié et son Premier ministre Daniel Kablan Duncan. Suite à cette catastrophe, nous avons lancé un mot d'ordre de manifestation pour demander au Président et à son 1er ministre de nous dédommager. Mais, le 1er ministre est monté au créneau pour nous annoncer la création d'un nouvel armement dénommé SNTM (société nationale de transport maritime) au communiqué du conseil des ministres qui n'a malheureusement jamais eu lieu. Nous continuons de vivre cette galère illimitée ", indique l'adresse datée de ce jeudi 13 septembre, à la justice, signée de Kié Bi Dabé Duamele, responsable de l'UMI. Aujourd'hui, ces marins clament leur désarroi et souhaitent que justice soit faite. C'est pourquoi il exhorte le procureur de la République de Côte d'Ivoire à se pencher avec célérité sur leur dossier. Ce, au vu "de la gestion scandaleuse, voire dictatoriale de M. Bédié, la souffrance énorme de la famille marine et le taux de mortalité grandissante au sein de cette famille ", écrivent les membres de l'organisation. "Nous, union des marins ivoiriens, portons plainte contre l'ancien président de Côte d'Ivoire, M. Henri Konan Bédié", souligne clairement le document qui ajoute : "Nous demandons que justice soit rendue, et que les coupables soient sévèrement punis, car nul n'est au-dessus de la loi. " Kié Bi Dabié et ses amis en appellent par ailleurs à la conscience des autorités judiciaires, "afin de mettre fin à ces pratiques inhumaines." Ils souhaitent vivement, à court terme, "rentrer en possession de leurs arriérés, de leurs droits de rupture et de leurs mesures d'accompagnement. " Ces marins espèrent en outre que les droits à leur verser seront ceux identiques à ceux calculés par la direction de la marine marchande, et le syndicat auxiliaire de transport. Et qui sont restés jusque là impayés. Cette affaire s'ajoute aux nombreuses autres, auxquelles fait face le ''sphinx'' de Daoukro, depuis son départ de la présidence, à la suite du coup d'Etat de décembre 1999. Le patron du PDCI et des membres de sa famille ont été plus d'une fois accusés de divers délits, par leurs partenaires d'affaires.

Guillaume N'Guettia

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023