vendredi 14 septembre 2007 par Fraternité Matin

Pour cette première visite, outre celle effectuée dans le cadre de la discipline, de la courtoisie républicaine aux autorités administratives et coutumières de la ville, le président de ce nouveau parti, né de la dissidence avec le RDR, entendait rencontrer ceux pour lesquels il se bat : les jeunes certes, mais aussi les enseignants. Et hier, dans la salle du Mont Blanc de la ville, Zémogo Fofana et sa suite n'ont pas boudé leur plaisir de voir de nombreux jeunes au chômage ou enseignants adhérer à leur idéologie. Tour à tour, prenant la parole, remerciant au passage le premier responsable du parti pour son courage, ils ont tous exprimé leur fierté de recevoir l'ANCI, qui représente, pour eux, un immense espoir. Aussi, ont-ils formulé ce v?u : que ce parti soit dans les mains des jeunes. Message compris. Emu, Zémogo dira : J'ai écouté vos messages qui sont forts, des messages d'engagement net. Je ne suis pas sûr que ce que je puisse vous dire ce que je voulais vous dire cet après-midi. Cela fait longtemps que vous attendez, merci pour votre patience.La patience ? Chemin d'or pavé de bonnes intentions et de grosses attentes. La première, à l'endroit des enseignants, éveilleurs des consciences pour la société, pour les enfants et les jeunes dont ils ont en charge la formation. De par leur nombre, dira-t-il, ils constituent, indiscutablement, la catégorie la plus nombreuse, mais aussi celle qui est repartie de façon presque égalitaire sur toute l'étendue du territoire national : Or, l?ANCI ambitionne d'être partout en Côte d'Ivoire. Il entend aussi utiliser ce corps social très particulier dans la société, dans le cadre des élections. Parce que l'essentiel du dispositif organisationnel des élections, précisera-t-il encore, repose sur lui. C'est pourquoi, M. Zémogo saluera la naissance de la Coordination des enseignants membres de l'ANCI. A elle, il demandera d'aller à l'assaut de tous les coins et recoins de la ville. Pour apporter la bonne nouvelle de ce parti qui a quelque chose de nouveau à proposer aux Ivoiriens : Organisez-vous!, les exhortera-t-il.
La seconde, aux jeunes : Sachez que votre demande- faire de l'ANCI un parti de jeunes- est acceptée. Le parti esquisse les sillons de l'avenir de la Cote d'Ivoire. Or, l'avenir c'est la jeunesse. L'ANCI veut construire un avenir meilleur, avec une jeunesse qui prépare de bons lendemains pour elle-même et pour les aînés que nous sommes. Ce parti a été initié par les jeunes pour les jeunes et il va produire ce que nous attendons : la nouvelle Côte d'Ivoire. On ne fait pas du neuf avec du vieux. Au secrétaire général du RDR de Dioulakro, il a adressé ce mot, en signe de justification de son départ du RDR : On ne quitte pas le RDR pour rien. On en parlera le moment venu . Malgré les AFO ! -dis !- de la salle, il ne dira rien : Nous, nous occupons à organiser notre parti, nous sommes en train de le structurer. Objectif immédiat ? L'ANCI prépare son congrès. Mais avant, comme le dit son président, il faut identifier ceux qui vont en constituer le corps. C'est pourquoi, je ne réponds pas aux attaques. Nous, nous occupons à travailler. Dès lundi, le parti se propose de lancer les 68 délégations départementales, auxquelles s'ajouteront les 13 délégations du District d'Abidjan : L'ANCI attend sur le terrain, ajoutera-t-il, les partis dits significatifs. Le travail de fourmi a commencé. Pour recomposer le paysage politique en Côte d'Ivoire. Pour ce nouveau parti, qui propose une troisième voie, les blocs FPI et PDCI enlisent le pays et ne lui apportent rien de nouveau. Ces deux formations ont montré, selon lui, leurs limites. Faillite de l'école, de la santé, chômage des jeunes, le bilan est lourd, qui porte en lui ; d'un côté des patriotes utilisés pour des marches, de l'autre des rebelles, utilisés à faire la guerre. Dans les deux choix, conclura-t-il, il n'y a pas d'avenir.
Si l?ANCI adhère à l'Accord de Ouaga, c'est parce qu'il permet de s'entendre pour bâtir ensemble le pays. Mais, pour son président qui a horreur de la violence comme mode d'accession au pouvoir, il faut tirer les leçons de cette guerre et apaiser le débat politique. Quand on n'a rien à proposer, on ne peut qu'insulter. Comme si insulter était un programme de société.
Calendrier particulièrement chargé, à travers un séjour écourté aux derniers moments, le président Zémogo a tenu à féliciter les organisateurs (à leur tête un informaticien) de cette sortie qui s'est voulue familiale- Il est venu saluer l'Imam central d'Agboville qui est, pour lui et sa délégation, l'aîné, l'oncle, le grand-père et solliciter ses bénédictions en ce début du jeûne musulman-Organisation- méthode. On ne fait rien au hasard, quand on est informaticien. L'ANCI, c'est un travail d'équipe. Comme le font les informaticiens, ajoutera-t-il. Le temps nous le dira.

Michel Koffi

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