vendredi 14 septembre 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Les grèves qui sévissent dans le milieu universitaire, l'évaluation des établissements privés, le diktat de la Fesci, le soutien à la recherche sont autant de questions d'actualités qui ont suscité l'invitation du ministre Cissé Bacongo de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique dans les locaux du quotidien le Nouveau Réveil le mercredi 12 septembre 2007. A toutes ces préoccupations, le professeur de droit et consultant en droit des affaires en charge dudit ministère depuis le 26 décembre 2005 donne des réponses à la presse. La situation que traverse l'enseignement supérieur et la recherche scientifique en Côte d'Ivoire n'est plus à dépeindre aujourd'hui. Rien ne va dans ce milieu. Cela, le ministre Cissé Bacongo de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique qui a présenté l'état des lieux ne le nie pas. " Je travaille dans la braise ", a-t-il révélé pour dire qu'il n'a pas trouvé le ministère en ''bonne santé''. L'université de Cocody compte à lui seul plus de 60 mille étudiants et celle d'Abobo-Adjamé 6 à 8 mille étudiants. Le matériel didactique et pédagogique de plus en plus inexistant, insuffisance d'infrastructures (amphithéâtres salles), dégradations et surpeuplement des résidences universitaires etc. Avec un tel tableau, on peut dire selon lui, que les universités en Côte d'Ivoire n'existent que de nom. " Pourtant, nous avons les meilleures résultats au Cames. Malgré donc la qualité de nos enseignants, on ne peut produire des résultats satisfaisants parce que ces derniers travaillent dans des conditions exécrables ", a déploré le ministre Cissé Bacongo. Poursuivant, le ministre a soutenu que son ministère a mis en ?uvre un certain de nombre de stratégies pour rehausser l'image de l'enseignement supérieur et de la recherche. Toutefois, il ressort que leur mise en ?uvre rencontre un certain nombre d'obstacles que le ministre a tenté d'expliquer aux journalistes. Il s'agit pour l'essentiel des grèves intempestives, de la question sensible du diktat de la FESCI auxquelles se mêlent le problème de la l'assainissement des résidences universitaires, la recherche scientifique et des menaces proférées par les fondateurs blâmés après l'évaluation des établissements.
Les grèves intempestives
" L'épineux problème des multiples grèves à l'université n'est pas une fatalité. Et l'Etat n'est pas, et ne peut s'avouer impuissant quant à leur résolution parce que le contraire signifierait pour lui un renoncement de sa fonction régalienne ", a soutenu le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Ce qu'il faut noter selon lui, c'est que la plupart des revendications qui sont posées généralement par les enseignants sont relatives à l'amélioration des conditions de vie. Or nous pensons qu'il est nécessaire de travailler à l'amélioration des conditions de travail d'abord avant de parler de celle des conditions de vie. " Doubler les salaires, alors que les cours se déroulent dans les amphithéâtres délabrés et surrengorgés, des TD et TP dans des salles et laboratoires sous équipés est pour nous un leurre ", a fait comprendre Cissé Bacongo. Egalement, quant les étudiants sont 80 là ou normalement ils doivent être 25, cela développe des comportements déviants. Une fois les conditions de travail sont améliorées, a-t-il poursuivi, les conditions de vie s'améliorent d'elles-mêmes. " Il faut poser les problèmes essentiels le plus clairement possible en vue de trouver des solutions qui peuvent faire avancer. C'est par exemple le cas de la recherche qui doit être au c?ur des priorités en Côte d'Ivoire, parce que étant la voie salutaire pour le développement dans ce pays. Nous travaillons donc au décongestionnement des universités notamment la création de l'Université de Bingerville, de San-Pédro, Bondoukou et Man. A cela s'ajoute la transformation des Unités de Recherche Scientifique (Ures) Daloa et Korhogo en unités de plein exercice " a-t-il martelé. Sur la question des années académiques irrégulières qui sont la première conséquence des grèves, le ministre a fait savoir que son ministère est actuellement en négociation avec tous les syndicats des enseignants du supérieur pour définir un calendrier figé pour toutes les universités. Il a par ailleurs soutenu que la recherche doit être au c?ur des priorités
Les menaces des fondateurs d'établissements blâmés
Il est indéniable que l'amélioration des conditions de travail des enseignants selon Ibrahim Cissé Bacongo est d'une importance capitale. Il y va de la qualité des formations dispensées et de la valorisation à l'extérieur des diplômes délivrés. Or on constate de plus en plus récurrent de constater que poussent ça et là des établissements dénommés ''écoles boutiques '', donnant des formations Bts et post-Bts qui ne répondent aucunement aux besoins des entreprises. Aussi, avec l'évaluation des établissements qui est à sa deuxième édition et qui selon le ministre s'est déroulée sur la base de critères objectifs, le ministère a-t-il décidé de débusquer ces établissements qui n'existent que de nom. " L'évaluation qui a été faite est contestée par certains fondateurs qui évoquent des cas de corruption. Nous sommes aussi l'objet de menaces parce que ceux-ci prétendent que nous avons mis des déchets toxiques dans leurs établissements ", a-t-il révélé. Il a affirmé sur ce point que ce travail d'évaluation se poursuivra et que des arrêtés d'instruction de création et d'ouverture d'établissements ont été pris. Désormais pour ouvrir un établissement, il faut une caution bancaire ou une caution donnée par une société d'assurance à hauteur de 25 millions de Fcfa. Les micro-finances étant à exclure ; les établissements doivent être crées par des sociétés anonymes, il faut entre autre un capital de 10 millions de Fcfa, être déclaré aux impôts et à la CNPS. Il sera par ailleurs porté à la connaissance du public la liste des établissements frappés de suspension et de fermeture. " Aucun étudiant n' y sera affecté ", a informé sur un ton ferme le ministre de l'enseignement supérieur.

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