vendredi 14 septembre 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Le service de presse de la Primature a organisé hier à Sofitel-Plateau un atelier de presse sur l'état d'avancement de l'accord de Ouagadougou. Le directeur de cabinet adjoint chargé des programmes de sortie de crise à la Primature Paul Koffi Koffi a réitéré hier, au cours d'un atelier de presse destiné aux médias ivoiriens et étrangers, que les audiences foraines débuteront le 25 septembre et seront sécurisées par quelque 1300 militaires FDS et FN. Cette opération pourrait cependant soulever une vague de protestations d'une partie de l'opposition qui entretient toujours la confusion sur la finalité des audiences foraines. Selon M. Koffi, ces audiences " seront conformes à la loi ", c'est-à-dire qu'elles ne donneront pas lieu à la délivrance de certificat de nationalité comme cela est entretenu. Il en sera de même de la reconstitution de l'état civil. M. Koffi a précisé aussi que la reconstitution se fera sous l'autorité des sous-préfets, et débutera les trois semaines suivant la fin des audiences foraines, parce que cette opération fait appel aux mêmes sous-préfets, et magistrats ", a-t-il dit. La question de la reconstitution de l'état-civil soulève des inquiétudes qu'a tenté d'apaiser hier le directeur de cabinet adjoint. Selon lui, seulement 20% de l'état-civil a été détruit, ce qu'a réitéré le conseiller spécial chargé de la communication Alain Lobognon qui affirme qu'un rapport détaillé de la mission conjointe ONI-CNSI-FN est disponible. L'Etat n'est donc pas dans une situation de gravité extrême. D'ailleurs, a relativisé M. Lobognon, les mêmes problèmes existent à Abidjan en raison de la centralisation des registres. Après les audiences foraines, suivra ensuite l'identification. Selon M. Koffi, elle sera simplifiée pour les populations figurant sur la liste électorale de 2000 parce qu'en théorie, " seuls les Ivoiriens sont inscrits sur la liste électorale ". Ces personnes n'auront donc pas à prouver leur nationalité puisqu'elles " rentreront directement dans le processus de fabrication de la carte d'identité nationale ", a encore précisé l'animateur de l'atelier. Pour les autres, une procédure normale d'identification sera déclenchée. Ce n'est qu'après que ceux qui auront prouvé leur identité ivoirienne seront inscrits sur la liste électorale. Selon le directeur de cabinet adjoint, l'opération d'identification durera entre sept et huit mois " pour avoir une base de données la plus fiable ". Quant au processus électoral proprement dit, il durera six mois. Il impliquera de nombreuses étapes dont les phases préparatoires (production de textes, révision électorale, publication de la liste électorale) qui dureront trois mois et l'organisation des présidentielles (invitation des candidats et du corps préfectoral, organisation des deux tours, organisation des législatives) trois autres mois. Concernant la fixation de la date des élections, le collaborateur du Premier ministre a indiqué que cela relève des prérogatives de la Commission électorale Indépendante (CEI). Néanmoins, le travail du Premier ministre ne serait achevé que dans les quatorze prochains mois, ce qui devrait relancer la polémique sur le fétichisme des dates qui a le don d'irriter le porte-parole du Premier ministre Méité Sindou présent à cet atelier. Selon M. Méité, le Premier ministre n'est pas dans une disposition d'inertie puisque, dit-il, " si ce processus échoue, c'est nous qui aurons échoué ". M. Méité est même convaincu que dans une telle situation, c'est le Premier ministre qui serait toujours condamné à disparaître. "Nous avons des repères et nous n'allons pas dire que nous allons réinventer l'eau chaude ou la roue de la bicyclette", a-t-il encore plaidé. M. Paul Koffi Koffi a, par ailleurs, indiqué que le désarmement va être exécuté par le Centre de commandement intégré (CCI). Les combattants qui n'intégreront pas la nouvelle armée seront soit reversés au service civique, soit au PNDRR, le maître-mot étant que tous les ex combattants doivent être " totalement pris en charge jusqu'à la réinsertion ", a encore dit M. Koffi. Quant à la mise en place de la nouvelle armée, elle sera soumise à une longue procédure qui passera par une étude devant déterminer le format et la taille de la nouvelle armée. Le prochain atelier de presse aura lieu le jeudi prochain et se penchera, cette fois-ci, sur les dispositions prises pour assurer le succès des audiences foraines.

Sévérine Blé

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