vendredi 14 septembre 2007 par Le Front

Les Etats ouest-africains semblent avoir pris définitivement la décision de rendre davantage effective l'intégration économique. D'où la prise de nombreuses initiatives en matière de réalisation d'infrastructures.


Les pays de l'Afrique de l'ouest ont apparemment entrepris de renforcer leur coopération économique. En effet, l'intégration sous-régionale est jusqu'à présent un v?u pieux. Et pour cause, la libre circulation des biens et des personnes est loin d'être une réalité et il y a un manque criant d'infrastructures sous-régionales pouvant servir de catalyseur à l'éclosion de la coopération économique entre les Etats de cette partie du continent africain en proie à la pauvreté. Afin d'y remédier, ces pays veulent renverser la tendance. Depuis quelques jours, des études pour la réalisation de certains projets d'envergure sous-régionale sont initiées. Ainsi les 06 et 07 septembre derniers, a eu lieu à Abidjan le premier séminaire international sur le projet d'autoroute régionale. Durant deux jours, les experts en infrastructure routière venus de différents pays de l'ouest-africain ont réfléchi sur la faisabilité d'une autoroute dans cette partie du continent. A l'issue des travaux, 9 axes de 9207 km ont été envisagés. Il s'agit notamment de l'itinéraire Bamako-Niamey long de 1508 km ; Lagos-Accra-Abidjan distant de 1054 km. Selon le ministre des infrastructures économiques de Côte d'Ivoire, Patrick Achi, cette infrastructure jamais réalisée dans la sous-région va améliorer les échanges commerciaux entre ces différents pays. Outre ce projet, il y a le corridor Abidjan-Lagos qui concerne cinq pays ouest-africains en cours d'élaboration. Avec l'appui de la banque mondiale (BM), si ce projet se réalise, il permettra à la Côte d'Ivoire, au Ghana, au Togo, au Bénin et au Nigeria de coopérer aisément. Du coup, la libre circulation des biens et des personnes se trouvera facilitée entre ces Etats. C'est donc clair, la construction de ces infrastructures contribuera, à n'en point douter, au développement durable à travers une intégration économique efficace. A ces actes concrets qui témoignent de la volonté des Etats de s'intégrer, il faut ajouter certaines actions de l'Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). Dans ce sens, on peut relever entre autres, le programme de restructuration et de mise à niveau (PRMN) de l'industrie des Etats membres de cette union. Ceci pour permettre aux entreprises de l'Uemoa de produire à des coûts compétitifs, des biens et services dont la qualité serait alignée sur les normes internationales. Grâce à ce programme, dans sa phase pilote, 120 entreprises agro-industrielles de l'Uemoa, dont environ 40 sociétés ivoiriennes seront mises à niveau. Dans sa phase de déploiement, prévue sur trois ans, 400 entreprises ivoiriennes sur les 1000 retenues au niveau de l'union bénéficieront de ce programme dont le coût global est initialement estimé à 202 milliards de F Cfa. C'est dire comment l'Uemoa est préoccupée à améliorer la compétitivité des entreprises de sa zone, pour accroître la productivité.

La voie du salut

A partir du 1er janvier 2008, les accords de partenariat économique (Ape), qui constituent le volet commercial de l'Accord de Cotonou, entreront probablement en vigueur. Conséquence, l'Union européenne (Ue) n'accordera plus de privilèges aux Etats de l'Afrique, Caraïbe, Pacifique (ACP) auxquels font partie ceux de l'ouest-africain. A partir de cette date, les Acp doivent concourir avec les autres pays sur les marchés européens. Par conséquent, les entreprises des Acp encore mal loties doivent se mettre à niveau. En outre, elles doivent rechercher d'autres marchés. D'où l'intérêt de la coopération sud-sud. On le voit, l'intégration sous-régionale et même régionale est une voie essentielle pour l'émergence des Etats ouest-africains. C'est la raison pour laquelle l'attitude des pays de cette région est à saluer. Même la Côte d'Ivoire qui, suite au déclenchement de la crise militaro-politique avait commencé à faire la promotion d'un nationalisme exacerbé, a commencé à raviser sa position. Des missions de bons offices ont été menées récemment auprès des opérateurs économiques burkinabè afin qu'ils reviennent au port d'Abidjan.



Ahua K.

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