Le président de l'Anci, Zémogo Fofana, a engagé une véritable course contre la montre pour espérer parvenir, le jour-J, à la compétition pour la présidentielle. A peine son parti est-il officiellement proclamé, qu'il s'est offert une tournée, lui et ses collaborateurs, hors d'Abidjan.
Hier à Agboville, où il était en déplacement, l'ancien ministre a vêtu les habits du futur candidat vantant son programme à ses partisans, dénonçant les limites du système politique, économique et social en vigueur depuis des lustres. Mais Zémogo a surtout expliqué dans de longs développements pourquoi le renouvellement de la classe dirigeante s'impose comme une exigence. Il faut une reconversion politique , a-t-il dit. Avant d'ajouter plus incisif : Les partis politiques qui sont sur le terrain sont à connotation tribales. Il faut renouveler la classe politique. Il faut des hommes nouveaux .
Zémogo Fofana est ainsi en campagne ou est à la chasse aux militants. Même si pour ne pas dévier le conducteur de sa tournée, il s'est gardé de dévoiler l'enjeu réel de sa visite, qui a pourtant vite pris les allures d'un mini-meeting.
En effet, à son arrivée, à 10 heures passées, dans la capitale de l'Agnéby, le leader de l'Anci et sa suite ont pris pied chez le préfet de la ville. Avec qui, une vingtaine de minutes durant, l'ex-transfuge du Rdr a expliqué les raisons de sa visite. A l'en croire, ce déplacement dans la capitale de l'Agnéby se situe dans le cadre d'une visite de courtoisie et familiale. Selon lui, l'imam de la grande mosquée d'Agboville en plus d'être pour lui un aîné, lui a été d'un apport précieux. Après la rencontre avec le préfet, dans le huis clos des bureaux de ce dernier, le cortège du ministre Zémogo s'est ébranlé vers la paroisse de la ville. Là, MGR Alexis Touably Youba, de recevoir la délégation dans son bureau pour un autre huis clos. L'homme de Dieu, à en croire nos informations, a voulu avoir des détails précis sur le nouvel engagement politique de Zémogo Fofana. Au prélat, le ministre dira qu' il n'a été acheté par personne et que personne ne peut l'acheter . Son combat, a-t-il expliqué, est d'amener la Côte d'Ivoire à emprunter le chemin de la prospérité.
Mon projet, a-t-il dit, est de mettre en place un système éducatif fort, de bâtir une politique sanitaire décente et d'éloigner les Ivoiriens des tensions.
Le ministre a regretté la situation de l'école et des hôpitaux où les contestataires sont devenues monnaie courante. Le moment fort de la visite aura été l'étape du quartier Dioulakro. Sous une bâche, Zémogo a entretenu l'imam principal, ses coreligionnaires. Le message de Zémogo, qu'il a fait passer, en dialecte, par l'un de ses collaborateur, a consisté à faire le procès de ?'ceux qui ont vendu des illusions à leurs frères''. L'interpellation est nette. Car le discours du porte-parole de circonstance a pris la tonalité d'une véritable diatribe contre son ancien parti, le Rdr.
?'Si en 14 ans de lutte, on n'a pas atteint nos objectifs, pourquoi ne pas changer de stratégie et d'hommes ?'', a indiqué le proche collaborateur de Zémogo.
Après les dignitaires, la délégation de l'Anci est allée à la conquête d'autres militants : les enseignants et les jeunes. Ces derniers ont juré servir désormais l'Anci. Et ont promis d'aider à implanter ce parti dans tout le département. Flattée, la délégation a fait une esquisse de son projet pour la jeunesse et le corps enseignant. La rencontre s'est achevée avec la promesse, faite par le ministre, de revenir incessamment à Agboville pour s'attaquer aux grandes questions qui attendent ses partisans. D'ici là, a annoncé M. Zémogo, ?'les 68 coordinations du pays seront installées, ainsi que les 13 délégations du district d'Abidjan''. La date retenue est celle du lundi 17 septembre prochain.
D.S.