vendredi 14 septembre 2007 par Le Nouveau Réveil

Au moment où l'accord politique de Ouagadougou négocie une phase cruciale de sa mise en ?uvre avec le démarrage effectif des audiences foraines, prévu pour le mardi 25 septembre prochain, les services techniques du premier ministre Guillaume Soro ont jugé nécessaire de sensibiliser davantage les hommes de média, les journalistes de la presse nationale et internationale exerçant en Côte d'Ivoire sur l'accord de Ouaga, ses objectifs essentiels, sa particularité, la matrice de sa mise en ?uvre telle qu'adoptée par le gouvernement, l'état d'avancement de son exécution et surtout mieux faire comprendre la méthode du chef du gouvernement. Autant de raisons qui fondent l'atelier qui s'est déroulé hier à l'hôtel Sofitel à Abidjan Plateau.
Comme l'a expliqué M. Koffi Koffi Paul, Directeur de cabinet adjoint du Premier ministre, entouré pour la circonstance d'Alain Lobognon et de Méité Sindou, l'accord politique de Ouaga signé le 4 mars prescrit quatre missions essentielles au gouvernement : il s'agit de la mise en ?uvre d'un programme d'identification générale des populations axé sur l'établissement de nouveaux titres d'identité ainsi que des cartes d'électeurs, la conduite de l'ensemble des opérations préparatoires à la tenue des élections générales, la restructuration et la refondation des deux armées et enfin la restauration de l'autorité de l'Etat à travers le redéploiement de l'administration. Mais pour réaliser ces importants chantiers, le gouvernement a initié un séminaire en vue de dégager un plan d'actions contenu dans ce qu'on a appelé "la matrice d'action de Ouaga". Celle-ci comporte trois gros chantiers : l'identification, la refonte de l'armée et le redéploiement de l'administration. Dans son exposé sur l'état d'avancement de ces 3 chantiers, M. Koffi Koffi Paul a reconnu que la restauration de l'Etat constitue le volet où l'on a enregistré le plus de progrès. Car, sur les 24.000 fonctionnaires à redéployer dans les zones Centre Nord et Ouest, plus de 12000 l'ont déjà, été. Les préfets et sous-préfets ont déjà été redéployés ; les magistrats ont été aussi installés. Cependant pour ce qui est de l'autorité effective des préfets redéployés par rapport aux comzones FAFN, le directeur de cabinet adjoint du 1er ministre a estimé qu'il ne fallait pas forcer les choses. "Hier, les préfets étaient indésirables au nord ; aujourd'hui ils sont acceptés, les comzones collaborent avec eux, ça va évoluer" promet-il. Il est d'ailleurs soutenu dans ce sens par Alain Lobognon qui pense "qu'avec le temps, les comzones s'effaceront au profit des préfets". Des précisions ont été par ailleurs fournies sur le coût financier de la réhabilitation entière des domiciles et bureaux des préfets, 9 milliards de F CFA.
Selon M. Koffi Koffi, le 1er ministre Soro, contrairement à ses prédécesseurs, n'a pas voulu privilégier l'identification et le désarmement, les deux sujets qui fâchent et qui font capoter tous les accords. Sans omettre ces 2 volets importants, Guillaume Soro a privilégié une démarche différente : restaurer d'abord et rapidement l'Etat sur tout le territoire national. De sorte que si l'Etat est redéployé à travers les préfets, la justice redéployée avec l'installation des magistrats, le CCI opérationnel pour sécuriser et encadrer le processus de paix, l'on peut plus aisément entreprendre l'identification et la reforme de l'armée. A ce propos, le collaborateur du 1er ministre a indiqué que des gens ont le sentiment que le processus de paix n'avance pas parce qu'ils sont toujours scotchés à l'ancien schéma de sortie de crise.
Aujourd'hui, il ne s'agit plus d'un désarmement classique, mais de la réunification des deux armées. Cela se fer a avec la démobilisation de certains combattants qui vont être pris en compte dans le cadre du service civique, d'autres par le programme national de réinsertion communautaire et enfin le reste rentrera dans la nouvelle armée. Mais, cette nouvelle armée fera l'objet d'une concertation profonde pour en déterminer son format, ses caractéristiques, ses missions, etc. Il ne s'agira pas d'une juxtaposition des forces. L'identification est aussi un chantier important. Elle démarre avec les audiences foraines prévues le 25 septembre. 1300 éléments des troupes mixtes du CCI sont déjà prêts pour sécuriser les 25 équipes des audiences foraines qui vont commencer l'opération. Les audiences foraines dureront 3 mois. Il y aura aussi la reconstitution des registres d'état civil détruits totalement ou partiellement. Un travail d'évaluation des dégâts a déjà été entrepris par le CNSI et l'ONI et à en croire M. Koffi Koffi, les destructions ne sont pas aussi importantes qu'on pourrait le croire. Dans tous les cas, cette reconstitution devrait pouvoir se faire sans difficulté avec le croisement de certaines bases de données disponibles à la CNPC, au trésor, à l'INS. M. Koffi a enfin rappelé que c'est la CEI qui fixe la date des élections et qui établit les cartes d'électeurs.
Akwaba Saint Clair

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