jeudi 13 septembre 2007 par Fraternité Matin

Les promoteurs de toutes les maisons de placement d'argent ont jusqu'au mardi 18 septembre pour trouver une solution qui satisfasse les millions de souscripteurs victimes. Ainsi en a décidé le procureur de la République, M. Tchimou Raymond Féhou, qui avait opté de prime abord dans cette affaire, pour un arrangement à l'amiable. Le chef du parquet d'Abidjan-Plateau en est arrivé à cette conclusion au terme d'une rencontre qu'il a initiée le mardi 11 septembre entre lui et les représentants des deux groupes au Palais de justice. Le non respect par les promoteurs de cette ferme recommandation au délai fixé pourrait amener le procureur Tchimou à se raviser de sa position initiale. Ce qui pourrait l'obliger à prendre ses responsabilités en optant pour la voie pénale comme le souhaitent les souscripteurs qui avaient pris d'assaut la salle de la rencontre. C'est en simple qualité de facilitateur que le procureur de la République a reçu le 11 septembre au matin, les promoteurs des maisons de placements d'argent et les responsables du Comité national des souscripteurs victimes de ces maisons. Il s'est agi pour le chef du parquet saisi depuis le début de la crise du dossier, d'amener les deux parties à s'expliquer et à s'entendre sur l'essentiel qui porte sur le désintéressement de leurs capitaux placés des souscripteurs par les promoteurs. A ces derniers, le procureur de la République a demandé de faire des propositions concrètes. Au nombre de celles-ci, la rétrocession aux victimes de tous les biens en nature tels que des maisons, des terrains, des véhiculesetc. Les sommes d'argent placées par les victimes dans l'ensemble des maisons du e-busness, se chiffrent, selon M. Siahou Tchessio Vitalien, le président du Comité national et porte-parole des souscripteurs, à un montant faramineux de 300 milliards de francs. Face à la complexité des procédures judiciaires, complexités qui ne seraient pas toujours à l'avantage des victimes qui se comptent par millions, le procureur Raymond Tchimou dit avoir ainsi opté pour un règlement à l'amiable. C'est donc en tant que facilitateur qu'il a écouté les uns et les autres. C'est ainsi que Siahou Vitalien pour le compte de l'ensemble des souscripteurs, a, avec documents à l'appui, démontré la mauvaise foi dont ont fait preuve jusque-là les promoteurs. "Tous les capitaux placés s'élèvent à 300 milliards ! Comment cette somme colossale s'est-elle volatilisée du coup, au point que les responsables des maisons n'arrivent pas à tenir leurs promesses de remboursement ?! " Se demande le porte-parole des victimes. En guise de repentance, il a fait savoir que c'est l'attitude des mis en cause, qui, en son temps, avaient amené le comité qu'il dirige à s'en prendre à certaines personnalités dont le procureur Tchimou lui-même qu'ils taxaient de complicités avec les promoteurs. Siahou Vitalien qui estime que les propositions de solution n'ont jamais été respectées par la partie adverse ne cache pas sa volonté de voir le parquet agir immédiatement dans le sens des poursuites pénales contre ceux qu'il considère comme leurs farouches adversaires. Ceux-ci, par la voix de leur président, M. Mel Hugues Valery, ont tenté de justifier le fondement de leurs activités. "Nous avons mené cette activité dans le but d'aider nos compatriotes". S'agissant des propositions faites, les promoteurs acceptent de rétrocéder la totalité des biens dont chacun d'eux dispose. En conclusion, le procureur Raymond Tchimou a recommandé aux promoteurs : "le 18 septembre, présentez-nous quelque chose de concret. Je suis d'accord pour le pardon, mais il faut aller au-delà. Même si vous n'avez pas la totalité des sommes perçues, il faut trouver le minimum pour calmer les victimes. Je vous attends, ici, mardi prochain".

Landry Kohon

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