jeudi 13 septembre 2007 par Fraternité Matin

N'Dri Romaric, le milieu ivoirien du Mans pense que la Côte d'Ivoire a les armes pour s'imposer au Ghana en 2008. Comment ressentez-vous le dernier match livré contre les Panthères du Gabon?
Ce fut un bon match. Une partie très engagée. Nous nous y attendions un peu, surtout qu`on se déplaçait chez l`adversaire. Nous les avions sévèrement battus à Abidjan (5-0) et cela est difficile à avaler quand on a de l`orgueil. Cela dit, nous ne pouvions pas nous laisser faire. Malgré notre avantage au point et au goal différentiel. Nous avions un statut à défendre et c`est ce que nous avons fait sans vraiment forcer le jeu. Le public s`est plaint de la qualité de votre jeu. Concrètement, qu`est-ce qui n`a pas tourné ?
Je pense que nous étions trop focalisés sur le fait que nous étions qualifiés. Entrenous, vous nous voyiez perdre (7-0) à Libreville? Il n`y avait pas d`enjeu important pour nous dans ce match de la dernière journée. Peut-être que la qualité de jeu n`était pas bonne, mais nous avions une réputation à défendre. Il ne fallait surtout pas interrompre notre beau parcours, quatre matches, sans défaite, aucun but encaissé dans cette phase éliminatoire et je pense que nous n`avons pas failli, face au Gabon. Ce qui comptait, c`était la qualification et nous l`avons acquise. A présent, il faut penser sérieusement à cette coupe d`Afrique des nations qui aura lieu au Ghana.
Justement, que représente cette qualification pour vous?
C`est un grand bonheur. C`était le minimum que nous devions assurer. Après l`Egypte, en 2006 où nous avons terminé vice-champions, nous n`avions pas le droit de nous absenter en 2008. Maintenant, il faut se mettre au travail pour faire mieux que lors de la CAN d`Egypte. Faire mieux qu`en 2006,
c`est monter sur la plus haute marche du podium
C`est évident. Nous savons que ce ne sera pas facile. Toutes les équipes qui sont qualifiées n`iront pas au Ghana pour nous regarder jouer. Chacune veut le trophée. C`est une bataille. Il faut y aller avec des arguments et ces arguments, nous les avons. Si nous allons au Ghana, ce n`est pas pour faire de la figuration. Nous allons chercher le deuxième trophée ivoirien à Accra.
Ah, bon ! Je sais de quoi je parle. Si cette génération ne remporte pas cette CAN, ce serait une catastrophe, un gâchis.
Certaines personnes estiment que les Eléphants ont raté leur CAN en 2006 et qu`il leur sera difficile d`y arriver en 2008. Quel est votre point de vue sur la question ?
Cela n`engage que ces personnes-là. Je viens de vous le dire. Nous irons à Accra pour remporter la Coupe d`Afrique.
Il y a les autres pays qui veulent également cette coupe.
Qu`avez-vous de plus qu`eux?
Notre préoccupation, ce n`est pas les autres. Ce qu`ils font ou ce qu`ils veulent ne nous intéresse pas. Nous avons un objectif, c`est d`aller chercher la coupe. C`est vrai qu`il n`y a pas de petite équipe, quand on arrive à ce niveau de la compétition. Mais nous avons un groupe formidable. C`est une famille. Une équipe soudée. Tous, nous sommes dans les mêmes dispositions. Maintenant, les Eléphants ont gagné en maturité. Après la phase finale de la CAN en Egypte et la coupe du monde en Allemagne, nous avons maintenant acquis cette expérience qui fait les grandes équipes de football. Si depuis le mondial, nous n`avons pas perdu de match jusqu`à ce jour, je crois bien que cela est dû à la progression du groupe. Comment avez-vous vécu l`absence de Didier Drogba à Libreville?
Son absence a toujours été ressentie. Mais nous savions tous qu`il était de c?ur avec nous au Gabon. Didier est un pion essentiel dans le groupe. Un leader, un grand frère qui nous a beaucoup manqué. Espérons qu`il nous reviendra rapidement en pleine forme. Koffi Romaric semble avoir mûri maintenant contrairement à la saison écoulée où les dirigeants du Mans lui collaient régulièrement des amendes jusqu`à l`année dernière?
Rien n`a changé en moi, je suis le même. Seulement que dans la vie, il y a des étapes. Quand vous avez des responsabilités, il faut les assumer au mieux. C`est ce que je fais. Et puis le passé reste le passé. Je préfère tourner la page et regarder l`avenir. Pour le moment, l`entraîneur me fait confiance en me nommant capitaine de l`équipe et je ferai tout pour ne pas le décevoir. Le brassard de capitaine de l`équipe du MUC 72 semble avoir modifié votre comportement sur le terrain. Vous êtes devenu un véritable leader sur le terrain Ce n`est pas que le brassard qui m`a métamorphosé. C`est vrai, qu`étant capitaine, je suis plus exposé et on voit beaucoup plus ce que je fais sur le terrain qu`en dehors du terrain. Autrement dit, ma façon de jouer n`a pas changé. Maintenant, si mon comportement peut permettre à l`équipe d`aller de l`avant, c`est une bonne chose. Quelles relations entretenez-vous avec Gervinho qui vient d`intégrer l`équipe fanion et le jeune frère de Drogba qui est en formation au Mans?
Ce sont des relations fraternelles. Ce sont mes petits frères. J`essaie au mieux de les orienter en leur prodiguant des conseils. Pour le moment, ça se passe bien. Il y en a encore qui viennent au club et cela fait plaisir de voir que le football ivoirien regorge de talents. Comment avez-vous accueilli les nouvelles de Yaya au Barça et de Koné Arouna au FC Séville?
Vous ne pouvez pas comprendre ma joie. Plus les footballeurs ivoiriens progressent et envahissent les plus grands clubs et les championnats, plus le football ivoirien devient fort. J`ai ressenti cela comme une fierté. Il y a non seulement Yaya et Arouna, mais il y surtout Drogba et Salomon à Chelsea, Kolo et Eboué à Arsenal, Kader à Lyon, etc. Ce sont des progrès énormes que nous devons, à présent matérialiser en ramenant la Coupe d`Afrique à Abidjan. Ce sera ça ou rien.

Interview réalisée à Libreville par Paul Bagnini

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