jeudi 13 septembre 2007 par Le Front

L'accord politique de Ouaga semble enfin quitter la zone de torpeur. Depuis la clôture de la réunion du CEA, fin août, dans la capitale du Faso, les signataires de la plate-forme politique multiplient les signaux rassurants. Et, la date de démarrage des audiences foraines, qui marque le déclic du processus de sortie de crise et connue depuis hier.

Le cabinet du Premier ministre, Guillaume Soro multiplie les contacts et autres consultations en vue de donner le coup de fouet attendu au lancement des audiences foraines. Depuis la reprise des activités du gouvernement, Guillaume Soro, c'est le constat dominant, a inscrit au c?ur de son action, les questions en rapport avec les audiences. Ainsi, outre la rencontre avec le corps judiciaire mardi, le chef du gouvernement s'est fait présenter par le CCI le plan de sécurisation desdites audiences, ce même mardi. Mais Soro n'entend pas s'arrêter aux effets d'annonce. Hier mercredi, la rencontre avec le groupe de travail sur l'identification et la reconstitution des registres de l'état civil est venue compléter les actifs du Premier ministre pour ce qui est de la mise en place des instruments devant assurer le succès de ce point de l'accord de Ouaga. Mais, jusqu'à hier, il restait une inconnue : la fixation de la date d'ouverture des audiences. Si les instruments sont prêts, disent certains observateurs, pourquoi ne pas avancer de date. Cette disposition pourrait permettre aux structures intervenant dans le déroulement des audiences de se ?'mettre un peu la pression''. Depuis hier, c'est chose faite. A l'observation, le maître d'?uvre de l'accord de Ouaga veut s'entourer du maximum de précautions pour ne pas rééditer la malheureuse expérience des audiences sous la 1633, il y a plus d'un an. En effet, l'ancien guide des audiences foraines, conçu par Mme Jacqueline Oble, alors très influente à la primature, a manqué de peu de plonger la Côte d'Ivoire dans la catastrophe de la guerre civile. Pour casser le thermomètre, le projet avait été alors mis sous le boisseau. Tirant les leçons de ce mauvais exploit, le gouvernement Soro veut rester prudent. La première raison est que toute contestation à l'ouverture des audiences foraines pourrait réduire les chances d'aboutissement de l'ensemble du programme de sortie de crise. Ensuite, il y a comme raison capitale, le besoin de consensus entre tous les acteurs (politiques et civils) de la crise, sur la question. C'est l'absence de consensus sur le mode opératoire qui, sous la 1633, avait sapé le processus de paix. Ce consensus, Soro y tient. Il y tient d'autant plus fermement qu'il a, dans la perspective des élections à venir, le rôle délicat d'arbitre. C'est un atout ? maître qu'il veut utiliser pour garantir aux potentiels candidats, la transparence et la crédibilité qui siéent Guillaume Soro convaincu que tout dérapage compromettrait son action, veut saisir le bon bout. C'est une mesure de sagesse.



D.S.

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