jeudi 13 septembre 2007 par Autre presse

Tiens, revoilà septembre! Septembre, le mois de toutes les rentrées.
Ici chez nous, cette nouvelle rentrée porte la marque d'une nouveauté attendue avec intérêt, avec notamment la réforme engagée dans l'enseignement et l'application annoncée de la gratuité à l'école primaire publique. Une telle révolution, on le comprend fort bien, suscite moult inquiétudes et interrogations même si la nécessité de réformer l'enseignement est admise par tous.
Mais ce n'est pas seulement la rentrée des classes que l'on évoque avec le mois de septembre. C'est, en réalité, la rentrée de tout le monde, enfin de tout ce petit monde qui profite de la trêve estivale pour reprendre des forces, réinventer le quotidien et décupler des énergies nouvelles. Ainsi en est-il, entre autres, des institutions de la République qui, tout le mois d'août, ont tourné au ralenti. Les députés reprendront bientôt le chemin de l'Hémicycle pour plancher notamment sur la loi de finances, après la parade de la rentrée parlementaire, avec forces écharpes aux couleurs nationales. Et puis, comme un rituel immuable, les magistrats feront, eux aussi, leur rentrée, dès les premiers jours d'octobre, avec l'imposante solennité que requiert cet événement majeur du monde et de la vie judiciaire.
Mais, semble-t-il, la rentrée la plus attendue est celle de l'Exécutif, sans doute parce que les hommes et les femmes du gouvernement sont justement astreints à une mission exécutive du cadrage politique national qui doit être, lui, générateur de bien-être pour chacun et de développement pour la nation. L'un de mes rares amis - encore lucide et pointu dans ses analyses - me faisait remarquer récemment qu'une bonne partie des ministres de l'actuel gouvernement burkinabè, nommés le 10 juin dernier, n'avait pas droit aux vacances. Je ne suis pas loin de partager cet avis.
Espérons cependant que ces quelques jours de détente leur auront permis de revenir avec une vison plus élaborée de leurs missions, et des idées plein la tête pour booster les performances de leurs secteurs ministériels respectifs.
Cependant, le discours de politique générale que s'apprête à prononcer le Premier ministre qui, lui aussi, fera sa vraie rentrée en ce mois de septembre, constitue incontestablement le pronunciamiento le plus attendu des Burkinabè. Tout comme de nombreux compatriotes en mal d'impatience, j'attends de lire entre les lignes cette photographie sur l'état des lieux du Burkina d'aujourd'hui et sur la prospective qui s'offre à lui pour les années à venir, pour déceler des motifs d'espoir. J'espère trouver, dans ce discours, des indices qui balaieraient de mon esprit cette part de doute qui s'accroche, tenace, face aux multiples préoccupations du quotidien.
De fait, je le crois profondément, la façon dont Tertius Zongo, qui a le verbe si haut, appréhendera les dossiers brûlants de l'heure - éducation, vie chère, insécurité, justice - sera déjà un bon indicatif de sa volonté, selon la formule de Jean de la Fontaine, de ne laisser nulle place où la main ne passe et repasse. Il restera cependant à juger les paroles à l'épreuve des actes et des actions. Et c'est là, justement, que j'attends d'être convaincu.


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