mercredi 12 septembre 2007 par Le Nouveau Réveil

Mourez en silence, sans crier, sans faire de bruit". Il va bien falloir l'admettre, notre pays a vraiment perdu ses repères, ses valeurs cardinales. La vie n'est plus sacrée, la santé n'est plus la priorité des priorités. Depuis plusieurs jours, nos médecins, qui ont pourtant prêté le serment d'Hippocrate, refusent de se rendre dans les hôpitaux pour soigner leurs concitoyens. Nos hôpitaux publics son devenus des mouroirs publics. Si au cours de cette période, vous avez la malchance de tomber malade ou d'être victime d'un accident, et que vous n'avez pas au moins 20.000F pour payer les frais de consultation dans une clinique privée, vous êtes en danger de mort. Parce que pour rendre la situation encore plus dramatique, nos infirmiers et sages-femmes ont aussi décidé de se joindre au mouvement des médecins qui ont lancé une grève illégale, sauvage sans service minimum.
Et hier, pour montrer qu'ils sont vraiment déterminés, les médecins ont royalement botté du pied l'appel du chef du gouvernement Guillaume Soro. Qui, devant l'urgence de la situation, a décidé de reporter l'examen des questions corporatistes à un conseil des ministres spécial. Ce jeudi. L'intention du gouvernement est louable mais face à l'urgence, face au danger que fait peser cet arrêt de travail sur la vie des citoyens, n'était-il pas plus indiqué que ce conseil des ministres se tienne plus rapidement ? Pourquoi attendre jusqu'à jeudi alors que le 1er ministre est rentré de Ouaga depuis vendredi dernier ? Les audiences avec les magistrats ou le CCI étaient-elles plus urgentes que la grève des médecins ? A-t-on bien cerné les conséquences qu'un tel mouvement pourrait avoir sur la santé de nos concitoyens ? Dans ce pays appauvri par les belligérants, combien de citoyens peuvent-ils se payer le luxe de se faire soigner ou hospitaliser dans une clinique privée ?
Et pendant ce temps, que fait notre cher Président de la République bien aimé ? Il passe des jours tranquilles à Yamoussoukro, il se balade la nuit dans une voiture banalisée dans la capitale économique. Même la jeune fille que son cortège a violemment heurtée n'a pu être soignée au CHR de Yamoussoukro. Il a fallu l'évacuer en clinique. Mais à supposer que celui qui l'avait fauchée n'avait pas les moyens de la présidence, que serait-elle devenue ?
Peut-on encore aujourd'hui parler d'Etat ? De continuité du service public ? Nous sommes vraiment pris en otage par des gens qui n'ont d'égard que pour leurs intérêts personnels. Personne n'est en réalité pressé que cette crise finisse, que les souffrances du peuple s'apaisent. Chacun lutte pour son ventre, tant pis si des idiots comme nous n'ont rien compris de ce manège au sommet de la pyramide.
Akwaba Saint Clair

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023