mardi 11 septembre 2007 par Notre Voie

Quel ressort ! La Côte d'Ivoire est vraiment un pays solide. Elle traverse une crise sans précédent avec une économie qui, sans cesse, plonge mais les salaires sont régulièrement revus à la hausse et payés sans retard. Comme s'ils s'étaient passés le mot, les travailleurs vont d'une grève à une autre en étant sûrs qu'ils ne seront pas inquiétés et qu'ils gagneront le combat de la hausse de leurs salaires. Même quand ils déclenchent des grèves sauvages comme à l'université, dans le secondaire et au primaire, ils touchent intégralement leurs salaires. Là où, dans d'autres pays, l'Etat frappe fort, ici, on tolère, on tolère et on tolère. Jusqu'à quand ? On tolère tellement qu'on a laissé un juge dire maladroitement le droit. Il a rendu une décision qui a mis le feu aux poudres dans le milieu des médecins. On savait très bien pourtant que depuis quelque temps, les médecins réunis au sein du Synacassci grognaient et ont même menacé de reprendre leur grève si une mauvaise décision était prise. Une fois de plus, on a laissé faire et voilà que nos parents sont en train de mourir l'un après l'autre parce que l'Etat n'a pas voulu voir venir le danger. Quel est donc cet Etat-là qui refuse d'anticiper ?
Aujourd'hui, les Ivoiriens meurent parce que des médecins qui avaient raison sur le fond d'une affaire qui les oppose entre eux, ont outrepassé leur droit. Si on n'était pas dans une société où l'on tolère tout, ces messieurs et dames devraient être traduits devant les juridictions du pays. C'est vrai qu'ils auront sur leur conscience, toute leur vie durant, les morts des hôpitaux et CHU pour avoir refusé d'observer un service minimum, mais cela ne suffit pas. Ils méritent, tous, la sanction suprême pour violation du serment d'Hippocrate et pour non assistance à personne en danger. De la même façon, le juge qui a pris la décision contestable et contestée doit être frappé des mêmes sanctions. Il savait tout mais a choisi de faire droit aux pressions énormes qui ont été exercées sur lui. Il avait des moyens juridiques fiables pour dire le droit. Parmi ceux-ci, l'affaire elle-même. Les 29 sections du Synacassci sont toutes derrière leur secrétaire général, Dr Amichia. Une raison suffisante pour que le magistrat soit à l'aise pour trancher. Il a choisi une autre voie. Il a peut-être ses raisons mais il devra assumer toutes les conséquences de sa décision. On espère qu'un jour, il s'expliquera et dira pourquoi il a bien voulu entériner les desiderata d'une partie au conflit.






Abdoulaye Villard Sanogo

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