mardi 11 septembre 2007 par Le Front

L'impartialité de l'institution judiciaire, symbolisée par la ?'balance'', ne tient plus qu'à un seul fil. De plus en plus, les décisions de justice, rendues dans le cadre de règlement de certains différends, s'avèrent être la source de la paralysie du pays. Comme c'est le cas, aujourd'hui, de la nomination d'un administrateur provisoire pour gérer le Synacassci. Au lieu de rendre des décisions susceptibles d'éviter les tensions et préserver la paix sociale, la justice ne fait que jeter l'huile sur le feu.

Il serait certes indécent d'affirmer que la justice ivoirienne n'est plus crédible. Cependant, force est de reconnaître que, souventes fois, les décisions qu'elles rend sont à même de provoquer le chaos dans le pays. Aujourd'hui, rares sont les justiciables que se disent satisfaits des arrêts de l'institution judiciaire. Pour des raisons qu'on ignore encore, la justice ivoirienne continue de rendre des décisions controversées, en faisant planer le spectre de la violence sur la Côte d'Ivoire. Et ce, en dépit du travail colossal de conscientisation abattu par le ministre Koné Mamadou, lui-même magistrat émérite. On se souvient d'ailleurs que dans l'affaire ?'Zéhi Sébastien ? Poste de Côte d'Ivoire'', la justice s'est, à maintes reprises, fourvoyée. Tantôt elle déclare l'ex-Dg gagnant, tantôt elle exige sa révocation de l'entreprise. De sorte que, pendant plus d'une année, la poste de Côte d'Ivoire a été paralysée. Avec, bien entendu, avec son corollaire de conséquences néfastes. Finalement, la même justice qui semblait naguère avoir ignoré le droit, a été contrainte de le dire en déboutant Zéhi. Mais que de dégâts déjà consommés. Conséquence : la poste de Côte d'Ivoire est aujourd'hui à la recherche de huit (8) milliards de nos francs, pour assurer la relance de ses activités. Ainsi donc, à cause d'une simple décision de justice, une entreprise aussi importante et vitale comme la poste est aujourd'hui dans l'agonie. Tout simplement parce que dans ce conflit, la justice a refusé de dire le droit. L'on croyait, dès lors, que l'affaire de la ?'poste de Côte d'Ivoire'' allait servir d'exemple à l'institution judiciaire, afin qu'elle évite les abus. Que nenni ! Puisque dans le conflit qui a éclaté au Fdpcc, la même justice a pris une décision

Une justice instrumentalisée

a pris une décision lourde de conséquences. En nommant, notamment, un autre administrateur provisoire au sein de la structure. Là encore, il a fallu la haute pression des producteurs pour que l'institution dirigée par le président Blé Antoine se ravise. Mais, les marches et autres sit-in organisés par les partisans d'Henri Kassi Amouzou avaient déjà fait des effets. Aujourd'hui encore, c'est la même justice qui prend une autre décision aux conséquences incalculables. La nomination d'un administrateur provisoire pour contrôler le syndicat national des cadres et agents de la santé (le synacassci) a créé la paralysie totale de tous les centres hospitaliers du pays. A Cocody, Treichville, Yopougon, tous les Chu sont déserts et les malades meurent les uns après les autres à une vitesse exponentielle. Pour avoir décidé de s'immiscer dans une affaire purement syndicale, la justice est en train de compromettre, dangereusement, la paix sociale dans le pays. En effet, parce qu'instrumentalisée à souhait par certains politiques, l'appareil judiciaire ivoirien a du mal à se départir de ses nombreuses tares. En tout cas, l'affaire du Synacassci dans laquelle certains pontes du régime Fpi ont suscité un congrès de destitution d'Amichia et la nomination d'un administrateur provisoire, montre bien que la justice a les mains liées. Elle n'agit, en réalité, que sur les ordres des tenants du pouvoir. Or, une telle justice qui outrepasse le droit pour rendre des décisions par complaisance est dangereuse. Pour elle-même, et pour toute la Côte d'Ivoire.



J. J.

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023