mardi 11 septembre 2007 par Le Nouveau Réveil

Le vendredi 07 septembre, le quotidien d'Etat Fraternité Matin a annoncé à sa Une : ''Rumeurs de coup d'Etat : Les F.D.S consignés''. Encore une rumeur de coup d'Etat ; à la différence que cette fois, la rumeur est très sérieuse. Du moins, pour le crédit qu'on accorde, selon Frat Mat, (N° 12848 du vendredi du 07 septembre 2007) à l'informateur : "l'informateur au Burkina Faso dont nous taisons l'identité, ne serait pas, selon nos sources,un inconnu en matière de renseignements de la plus haute importance sur la Côte d'Ivoire". Ainsi dévoilée, la man?uvre de déstabilisation est donc vouée à l'échec. Du moins, c'est l'assurance donnée par le ministre de la défense pour le Grand bonheur des ivoiriens qui connaissent désormais la galère d'après coup d'Etat. Mais il faut aller comprendre cette rumeur dans son contexte actuel pour se fonder une opinion juste.
D'abord, la source de l'information semble être inscrite dans le secret des Renseignements Généraux ivoiriens qui sont censés gérer dans la discrétion professionnelle une information de telle nature. Alors il est difficile de comprendre qu'elle soit portée au grand public qui, après le bûcher de la paix à Bouaké, croyait le temps venu de se remettre du cauchemar de la crise des années consécutives au coup d'Etat échoué. On aurait même sévèrement levé le bâton sur l'organe de Presse qui a osé publié cette information dans ce contexte de pacification du pays ; et surtout maintenant que, tout programme de communication vise à rassurer l'opinion nationale et internationale sur le retour évident de la paix et sur la normalisation de la vie de l'Etat. Or là, il s'agit de Fraternité Matin, le Quotidien d'Etat qui révèle "le contenu du courrier confidentiel" (P12 col 5) adressée aux autorités nationales. C'est là justement le problème. Pourquoi, dans la gestion de cette information, l'Etat n'a pas épargné aux ivoiriens cet autre traumatisme ? Il ne reste qu'a comprendre que l'Etat lui-même, par sa presse, voulait que cette rumeur soit largement diffusée (Tirage du Jour ; 23.935). Mais l'observateur avisé de la politique ivoirienne de depuis les élections 2000, ne se donne pas assez de temps pour se trouver des pistes et comprendre :
Soit, l'Etat veut faire savoir sa promptitude et son efficacité à faire échouer une man?uvre de l'ombre. Mais là, le prix de la quiétude des ivoiriens est cher payé pour une simple démonstration d'efficacité. Surtout que c'est un devoir élémentaire de l'Etat de défendre le citoyen et ses biens (alors?). Soit, les tenants du Pouvoir de l'Etat voudraient s'en donner à leur jeu favoris de victimisation pour s'attirer la Sympathie et le soutien du Peuple en ces chauds moments de l'actualité socio politique nationale.
Le Tableau est net :
En un, Les examens scolaires ont laissé paraître, et de manière grossière, l'état de dépérissement moral qui gagne tout le corps de la Fonction Publique nationale avec en prime, la révoltante conséquence de promotion d'une société de peu de vertus que Koulibaly et Fologo (dans un soupçon de lucidité) ont récemment dénoncée. Espoirs étranglés!
En deux, La grogne dans les casernes faisaient des vagues ; et les Médecins s'en sont mêlés pour leurs droits ignorés;
En trois, Le Camp présidentiel est secoué par une grave crise interne mise à jour avec l'affaire Mamadou KOULIBALY et son conseiller AHUA Junior ;
En quatre, Les leaders de l'opposition, politiques, Henri KONAN Bédié et Alassane Dramane OUATTARA, annoncent des tournées nationales de forte mobilisation dans la perspective des élections prochaines. En Cinq, Les mouvements patriotiques qui s'étaient mués en véritables boucliers du F.P.I et du Pouvoir, ont tiédi ;
Enfin, le chronogramme de l'accord de Ouaga est grippé à sa phase de démentelement des milices et du désarmement des ex- combattants. L'identification et les audiences foraines ont pris du plomb dans leur processus.
Allons comprendre :
D'une part donc, une telle rumeur et la gravité de l'information pourraient réchauffer la galaxie patriotique en tenant dans le viseur l'opposition politique. D'autre part, cette information permet de gérer la crise des casernes en ce que toutes revendications, même justifiées, peut être perçues dans le contexte actuel, comme une collaboration avec l'ennemi qui guette.
Ainsi, par extension, toutes grèves corporatives, comme celle des médecins, en cette période, pourraient être contenues et étouffées. Par ailleurs, à défaut de pouvoir respecter le chronogramme de OUAGA dans le délai librement fixé par les parties signataires, on a ainsi, le beau prétexte de cette menace nouvelle. En plus, le Président COMPAORE a, enfin, un alibi tout trouvé, pour l'envoi de ses soldats dans le Nord (?) de la Côte d'Ivoire. Le pouvoir et ses alliés se seraient ainsi donnés le temps de déplacer des problèmes et de remobiliser les troupes face à un front social enflammé et une opposition politique déterminée. Cependant, il n'est pas exclu d'envisager que cette stratégie de victimisation à laquelle on nous a habitué, se heurte à la vérité du tableau-bilan de la crise qui a secoué le pays depuis le 19 septembre 2002. Ce tableau indique que Guillaume SORO, le leader de l'ex-rébellion qui a attaqué la République, est nommé Premier Ministre de la République ; et que Charles Blé GOUDE, président de ''l'Alliance des Jeunes Patriotes'', "défenseurs de la République", est encore sous sanction Onusienne pour son activisme. Au plan militaire, "la flamme de la paix" de Bouaké n'a été qu'un symbole. Car, plutôt que d'être le couronnement du désarmement, "le bûcher de la paix", a consacré l'existence officielle de deux armées : F.D.S et F.A.F.N. Deux armées (toujours en armes) présentées dans la plus grande officialité le 07 août à l'occasion du 47ème anniversaire de l'indépendance de notre pays. Ce Tableau-là, n'encourage plus à rechausser les gangs pour la défense de ce régime chancelant. Surtout pas sur la base d'une rumeur qui ressemble fort bien à toutes celles qui incriminaient le Président Henri KONAN Bédié en tant que ''Financier'' du MPIGO et le Premier Ministre Alassane Dramane OUATTARA en tant que ''Parrain de la Rébellion'' qui aurait été aperçu à l'Hôtel Ivoire en novembre 2004 à bord du fameux ''Char Français''
Simple avertissement
Autant qu'il est suicidaire aujourd'hui, de croire ou de faire croire que le temps des coups d'Etat est passé, autant il faut admettre dans le nouveau contexte socio politique, que celui de la victimisation comme mode de séduction du peuple ne fait plus recette. Car, on peut, tromper tout le peuple une partie du temps ; ou, tromper une partie du peuple tout le temps ; mais, jamais tout le peuple tout le temps. Alors regardons, franchement et courageusement, les problèmes du pays en face. Et cessons de jouer à nous faire peur. Aidons plutôt le peuple à se remettre définitivement du traumatisme dû aux incessants remous socio- politiques par la préparation d'élections démocratiques qui consacreront la normalité des institutions. C'est à ce débat que nous invitons les refondateurs. C'est un devoir de vrais patriotes devant l'histoire de ce pays ; histoire de paix légendaire, histoire de stabilité sans égal jusqu'en 1999 ; prestigieuse histoire de développement exponentiel. Ce devoir-là, ce sont tous les ivoiriens et amis de la Côte d'Ivoire, à commencer par les acteurs politiques eux-mêmes, qui doivent fraternellement et quotidiennement, l'avoir en partage.
GUY CHARLES WAYORO
Membre fondateur du Mouvement
pour le Néo-Houphouétisme (MNH)
06640372
guycharleswayoro@yahoo.fr

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